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Petites fictions dans ma réalité ... - Page 92

  • Du petit train train du tortillard ...

    Alors que le hérisson déguisé de nuages prenait sa route dans un ciel pourtant si bleu qu’il pourrait se perdre en gros mouton laineux au moindre souffle de vent, le train lui, avançait sur son bonhomme de chemin, pas trop mécontent à vrai dire.

     

    Il s’éloignait sûrement et rapidement de la gare où il avait laissé derrière lui les pleurs, les joies, les bagages oubliés de toutes sortes : du doudou qui ne ferait pas qu’un malheureux, de la monnaie du petit déjeuner pris au petit café du coin, de l’amoureux transit demeurant uniquement cela sur le quai en lui murmurant « bon voyage » sans oser l’embrasser, du chien pourtant dans son panier, et que sais je encore … Un bric à broc souvent, des histoires tristes quelques fois ou simplement invraisemblables …

     

    Envers et contre tout, il avalait les kilomètres .

     

    Après tout, il fallait qu’il respecte son horaire et rien ne le ferait plus souffrir qu’un retard, même infime. Il avait été conçu pour être rapide, sûr et efficace. Il devait donc être le bon petit train que l’on attendait qu’il soit.

     

    Le hérisson tremblait.

    L’heure de la transformation était proche.

    Il se mouvait encore en épines toutes dehors, il ne sera toute à l’heure que boucles soyeuses.

    Le train ahanait presque tout à bougonner de sa vitesse autorisée sur cette partie encore villageoise.

    Il ne rêvait qu’à la pointe qu’il se permettrait toute à l’heure, tendu encore plus loin vers la direction choisie par tous ces gens qui avaient pris place à son bord et qui commençaient leur nouvelle petite vie de passagers.

    C’est fou en fait, que de pénétrer en un lieu fermé, porte refermée du wagon attribué, fasse que l’humain se métamorphose bon gré mal gré en nouvel Indiana machin du rail à la recherche de son siège qui lui semble, vu d’ici, définitivement perdu.

    Et non !

    Contre toute attente, l’éclair de génie vient à cogner son neurone en tentative d’action, volontairement passer ici en mode « mini » pour cause d’immersion en milieu étranger.

    Car il est toujours utile de le rappeler : il appartient au genre humain pourvu par conséquent de tout ce qu’il faut pour réfléchir en toute situation.

    Et donc, brusquement, il comprend forcément qu’avec le billet qu’il tient dans la main, son sacré graal à lui, sa quête aboutira forcement quelque part ici.

    Il se projette enfin dans un futur très immédiat, assis à une place respectable.

    La révélation du numéro exhibant les chiffres espérés s’agite devant lui, aussi soudainement que les boucles laineuses tout là bas dans le ciel.

    Bon, il faudra certes, me direz vous, en passer par la sacro sainte danse du bagage au dessus de la tête, sorte de rite avant de devenir une bonne fois pour toute, « passager » . Danse improvisée laissant à penser à son exécutant qu’il faut impérativement la prochaine fois, garnir moins son havresac afin de ne pas mettre en péril sa vie ou celle des autres forcément car après tout, l’on s’improvise « autre » ici et bagagiste, c’est un métier qui franchement ne court que les hôtels en grand…

    Quoiqu’à bien y réfléchir, l’on s’étonne en agréable parfois en aidant quelque gente dame en détresse. La consigne alors est de dégager un flegme tout « maitre nageurienne » , un bedon rentré et les biscotos sans défaut …

    La formalité accomplie de manière conventionnelle ou pas, néanmoins avec succès, notre voyageur prend possession de sa place en s’assurant tout de même une nouvelle fois, que le numéro est bien celui qui figure sur le ticket « magique ».

     

    Pour celui là, c’est fait.

    Il est installé, à sortir ses petites affaires qui vont l’aider à passer un heureux voyage. Il peut se poser en paix et afficher le regard un brin méprisant pour celui qui entre à son tour dans le wagon et qui franchement, à l’air pitoyable.

    Hum, il me semble, Monsieur, que c’est quelque peu la contenance qui était la votre avant votre installation de Poussah…

     

    Et cela, va se répéter sans cesse jusqu’à ce que chaque place trouve preneur.

     

    Et moi alors ?

     

    La nunuche du cœur qui voyage rarement a heureusement la bonne idée d’être avec lui, son homme extraordinaire qui en un clin d’œil les a installé avec la dextérité qu’elle lui connaît. Elle va se lover doucement, tant bien que mal, tout contre lui et laisser le train rêver à sa lancée fulgurante, son tracé irréprochable, ses minutes scrupuleusement respectées et son arrivée triomphale à la destination finale où il laissera échapper tous ces passagers qui reprendront bien vite le court de leur histoire de gens ayant pris le train …

     

     

  • Signes, vous avez dit signes ?

    Il y a quelques jours déjà que rien n’allait plus …

     

    Bon, c’est vrai pour tout le monde, de toute façon, quand le cœur a été un tantinet piétiné et que l’objet de tout vos désirs a été soudainement soudain, éloigné.

    Etre convalescent, en fait, n’est jamais drôle pour personne même si dans le terme utilisé, l’espoir de guérison marque, déjà et de plus en plus, son empreinte.

     

    Et c’est alors que tous ces petits trucs surviennent, vous titillant sans cesse.

    L’on se demande ce qui peut bien avoir changé, ce qui peut bien avoir suscité ces rouages bizarres qui s’agitent et sous votre nez, et dans votre tête …

    L’on essaye néanmoins de relativiser tout cela, de se dire que ça n’est juste qu’une concordance de faits, certes du même acabit, s’enchaînant inlassablement ainsi bout à bout et de manière forte agaçante vu l’état déclaré.

     

    Est ce que quelqu’un ou quelque chose a un truc important à vous dire ?

    Après tout, comme vous êtes si tête en l’air, en espèce de Bridget en titre, il faut sans doute des moyens un peu plus tapes à l’œil et répétés pour attirer votre attention.

    Mais là, ça commence à faire beaucoup !

    Vos mails, votre boite aux lettres, vos papotes avec vos amies et même vos rêves, s’y mettent ! Vous ne pouvez plus faire un pas sans que ce machin là s’agite en toute indécence sous votre nez.

     

    Donc, je dis stop s’il vous plait, Monsieur le Farceur (on peut féminiser après tout, il ne faut pas être aussi sectaire) , temps mort, je sors du jeu !

    Vous y allez un peu trop fort et je ne suis pas sûre de pouvoir passer l’épreuve en tout succès.

    Merci donc de m’oublier et de vous acharner sur quelqu’un d’autre, merci infiniment.

    A bon entendeur …

     

     

    - « Psssiiitttt ?!!!!

    Tiens, tu es là, toi ?

    Bah oui, toujours quand tu es un peu out and not fun !

    Mouais… Qu’est ce qu’il y a cette fois ? J’ai révélé encore un secret du livre des filles ?

    Nan, nan … Mais c’est quoi ce « truc » qui te poursuit sans cesse ?

    Ah ça ! Le « mariage » ! La panacée de l’ironie suprême ! Il ne me manquait plus que ça comme épreuve « choc » recevoir des tonnes et des tonnes de pubs, d’infos sur le sujet !

    Rires … Heu, excuses moi ! C’est plutôt vache ça !

    Comme tu dis, d’ailleurs, je crois que je vais faire comme la noiraude, je vais en parler à mon vétérinaire …Nan, je plaisante …Et le livre des filles au fait, il dit quoi dans ce genre de cas ?

    Tu sais bien que l’on ne peut rien divulguer ainsi cependant là, il n’y a rien, pas de conseils pratiques !

    Ca m’aurait étonnée aussi, vu que la plupart du temps, le côté pratique faut le chercher ! Je vais appliquer ma méthode : changer de boite mail, mettre une note pour le facteur, sermonner mes amies ... Pour le reste en immédiat, j’aviserai.

    Tu sais, tu n’es vraiment pas drôle aujourd’hui !

    On a tous de bons et mauvais moments … »

     

     

    Et la nunuche du cœur posa son crayon et referma son cahier.

    Elle sourit, c’est vrai que rien n’est facile quand on ne sait pas ce que l’on veut.

    Elle avait de la chance, sans doute, oui, sans doute.