La nunuche du cœur que je suis a du mal à dormir seule, sans lui.
Cela faisait deux jours qu’il était parti lui, son homme extraordinaire.
Cela faisait deux jours qu’elle dormait en pointillés d’un sommeil agacé.
Forcément cela la rendait en journée, plus apathique, à s’endormir presque ou complètement sur son coussinet.
Son crayon tout déconfit d’une part, de partir en rature brusque et incontrôlée sur le cahier quelque peu médusé et surtout, d’autre part, de rester encore en main en équilibre entre réalité et rêve.
Irait il coucher ce qu’il entendait alors qu’elle dormait ?
Nan, nan !
Il resterait l’outil fidèle et attendrait courageusement en souhaitant ardemment qu’elle ne le lâche pas, où roulerait il sinon ?
La nunuche, en ces jours d’absence, faisait tout en peu.
C’est comme si sa vie passait en mode mini et tous ces mots qui s’installaient alors paresseusement entre les carreaux et les lignes disparaissaient en général, au retour de cet homme qu’elle aimait tant.
Cela se passait régulièrement ainsi, jusqu’au jour où son téléphone lui signala l’arrivée de ce curieux sms annonçant son retour alors qu’il était censé ne rentrer que quarante huit heures plus tard.
Le cœur de la nunuche fit un bond.
Il fallait être prête pour son retour : un petit dîner en toute simplicité comme ils aimaient tant et ça serait parfait, l’amour et les baisers échangés inclus au menu avec places multiples et interchangeables.
Elle retrouva le sourire.
Elle s’excusa auprès de son cahier pour les pages découpées et de son crayon, pour les frayeurs causées. Elle les remercia de leur patience et de leur compréhension, puis, fonça en cuisine.
Deux heures plus tard alors que la maison chantait déjà en fête le retour de son homme si extraordinaire, elle se décida à l’appeler pour connaître la précision temps quant au « toute à l’heure » indiqué.
Elle eut son répondeur sur lequel elle posa son interrogation.
Tandis que trois heures et douze messages plus tard il appela enfin, elle lui répondit en toute hébétude, enregistra l’explication qu’il lui donna et s’écroula sur son coussinet avec le sentiment étrange que celui çi ne la supportait plus.
C’est ainsi que fût semé la graine, celle de la blonde détestée, celle là même qui serait aimée de lui… Enfin, c’est ce que croyait fermement la nunuche du cœur au moment où elle glissa en turpitudes idiotes au travers de son coussinet…
-« Que voulais tu ? »
-« Juste lui. »