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Petites fictions dans ma réalité ... - Page 88

  • Zéro heure cinquante cinq minutes ...

    A presque une heure d’un nouveau jour, je me suis réfugiée sur le canapé ainsi que tu me l’avais préconisée ; néanmoins, malgré tout, je ne peux pas dormir et je me sens quelque peu idiote là de me parler à moi toute seule.

     

    Deviendrai je le jouet de mon imagination ?

     

    En fait, je l’écris ainsi car j’ai toujours rêvé le voir ainsi posé.

     

    Attendez ne trouvez vous pas que cela en jette comme ça ?

    Mettez la phrase en bouche et prenez toute la mesure de chaque mot, de chaque lettre composants ce petit bout de texte, et loin de moi le goût de tomber dans le péjoratif!

     

    Avoir traversé mon coussinet me laisse complètement stupide.

    J’imagine cette blonde partout.

    Et surtout, pendu à son cou, à sa peau, sur sa peau que moi, j’aime tant.

    Comment un tout petit appel a pu me faire basculer dans cette folie qui je vous l’assure, n’a rien de douce ?

     

    Je la déteste cette blonde.

    Je le déteste pour me plonger en froid dans un tel désarroi.

    Je me déteste de me laisser dériver si loin dans la douleur.

    Si loin que je ne me souviens plus de ce qu’il m’a dit ce soir là, lors de son appel, alors que je le croyais rentrant plus tôt pour moi.

    Il n’y a que des bribes, des mots épars :

    « ce soir » … « Tu sais cette fille blonde » … « Il faut que je la vois » … « C’est important pour moi » …

    Je me remémore le raccroché, le sombre soudain de mon âme, mon réveil, mon sac fait à la hâte et mon départ mécanique en refuge chez mon amie.

     

    Deux semaines sont ainsi passées, sans que je ne sache comment, à vivre en dehors du temps, en dehors de moi.

    Il a appelé tous les soirs, il a sonné tous les jours et fait l’inverse aussi.

    Cependant, mon amie ne l’a pas laissé m’approcher.

    Jusqu’à ce qu’il trouve le moyen de lui expliquer.

    Jusqu’à cet après midi où elle m’a conduite à ma maison, à notre maison sous le prétexte de récupérer mon coussin préféré pour que je recommence à écrire et guérir.

    C’est ainsi que j’ai poussé la porte d’entrée en me demandant ce qu’il y avait de neuf au royaume du soi disant joli…

    Forcément quelque chose de pourri dans ce coin autrefois de paradis ?

    Hum…

    Faut il soulever les tapis ?

    Regarder sous les meubles ?

    Soulever les tableaux ?

    Un faux plafond peut être ?

    Une latte de parquet qui s’échappe ?

    Bon alors quoi ?

    Quoi là ?

    Sur la vitre aux yeux de tous, juste dissimulé par les jeux de lumière et de l’ombre ?

    Il est certain qu’il n’y a pas de meilleure cachette que celle ci…

     

    Et je me rendis compte subitement de toute l’étendue de ma stupidité.

    Moi, la nunuche du cœur, souveraine en bêtise première !

     

    Car là écrit de sa main sur les carreaux, dans la buée, était noté :

    « Souviens toi.

    Souviens-toi que je ne veux que toi.

    Et toi, que veux tu ? »

     

    Fichtre, je me rappelle !

     

    Tous les mots de ce soir là me reviennent en chevaux au galop, ils passent au ralenti maintenant pour que je les saisisse bien un à un.

    Et je comprends que mon esprit n’a entendu que ce qu’il voulait entendre et lu ce qu’il voulait bien lire.

    Je suis rouge de désarroi.

    Je suis rouge de colère.

    A vivre dans mes mondes j’en oublie l’essentiel : n’être qu’à l’écoute de mon amour.

    Grrrrrrrrrrrr …

    Et je me retourne et il est là.

    Je plonge dans ses yeux, le reste n’a plus d’importance.

     

    - Que veux tu ?

    - Juste toi.

  • Dormance en égarement ...

    Les jours passés à dormir et à se réveiller…

    A faire l’amour en mettant le pays qu’est devenu notre lit à l’envers de l’endroit, à s’abreuver de l’un de l’autre en étanchant cette soif irrésistible qui me fait dire que loin de toi, je ne suis qu’un désert sans vie et l’on sait pourtant qu’il n’y a rien de plus grouillant que ce lieu là.

     

    Les jours passés à dormir…

    Seule dans ce lit où tu m’apparais encore quelques fois, où ma peau est en désespoir de la tienne, où mon corps est en désespérance du tien, où je suis en désolation de toi.

     

    Les jours passés à dormir et à s’égarer…

    A se réfugier dans un monde où tu es encore là, où ton odeur traîne encore partout, où vivre avec toi est le seul possible …

     

    La nunuche du cœur soupire et ne respire qu’en demi souffles.

    Son coussinet ne la retient plus, mais plus du tout…

     

    Et le temps s’enfuit encore dans les silences des mots empesés, englués …

    Chut…

    Nan !

    Si, chuuuutttt … Et dors dans le canapé.

     

     

    - Que veux tu ?

    - Juste toi.