La nunuche du cœur que je suis a une particularité particulière : elle n’est fan de personne, à part de lui, son homme si extraordinaire.
Donc, quand il y a quelque chose dans sa vie à lui induisant le besoin d’une forme d’aide à la manière du méga coup de douceur dynamitée, je suis là .
Je me sens à ma manière sa pom-pom girl en titre, prête à donner du pompon et de la voix, sautillante et pimpante à souhait …
Quitter mon cahier et mon crayon pour m’attacher à ce genre de rôle est un sincère exploit de ma part.
Cependant, à vraie dire, il vaut bien que je me transforme quelque fois, en sa plus grande alliée trépidante à la dynamique dynamisante, euphorisante et énergisante …
Nous savons tous qu’il n’y a rien de mieux et de plus efficace que le coup de fouet par le rire …
Nous savons tous que pour l’autre, nous pouvons endosser tous les rôles ou presque …
Nous savons tous que pour l’autre, nous pouvons soulever toutes les montagnes, assécher les mers, lever la lune ou le soleil avec le même éclat, dire aux étoiles de s’allumer en un claquement de doigts… Et tellement, d’autres choses qu’il serait déplacé de citer ici, risquant de flanquer une sérieuse baisse de moral au super héros patenté et je ne vous dis pas, le boulot pour sa douce et chère moitié …
Plus sérieusement.
Même si je n’ai pas l’air de la super héroïne, je peux posséder pour un temps restreint, certes, sa même efficacité parce que c’est lui l’être qu’il faut « sauver » .
Vous rendez vous compte ?
Lui, cet homme si extraordinaire qui remplit ma vie, mon corps, mon âme peut avoir besoin de moi, juste pour le petit déclic retardé pour cause de ? Mais, on s’en fout après tout. L’essentiel est de savoir lever le nez, laisser mes mots en suspens et agiter mes pompons en toute précision efficace .
Parce que vous l’aurez compris, je suis un tantinet souvent dans mes mondes, mes histoires crées de toutes pièces.
Je ne suis, et le confesse, que la dresseuse de mots se bousculant et voulant être tous au premier plan pour accomplir avec le plus de justesse leur rôle.
Et il n’est vraiment pas aisé pour lui, qui m’accompagne, de vivre au côté d’une apprivoiseuse de consonnes et de voyelles sauvages à la seule fin d’une histoire sans répit, d’un souffle haletant jusqu’au point final.
Néanmoins j’ai une chance inouïe : cet homme n’a rien de commun avec le simple.
J’ai comme l’impression parfois qu’il n’a été fait juste que pour moi et que la réciproque est résolument avérée.
Alors si je dois devenir funambule malgré ma sainte horreur du vide, je le ferai !
Pourtant, mon crayon s’agite déjà en protestation gribouillante dérangeant le sens d’esthétisme si cher à mon cahier. Il me susurre que je ne pourrai pas le poser définitivement pour cet homme là.
Ah ?
Ah !
Sans doute as tu raison, petit instrument, mais nous savons tous les deux que ça ne serait plus moi et que par conséquent, cet homme là, comme tu dis, ne serait sans doute plus à moi, comme je ne serai plus à lui …
Il lève les yeux en quittant mes bras, dans lesquels il s’est serré si fort que j’ai crû mourir mille fois.
Il me contemple si intensément que je sens mon âme défaillir sous tout l’amour du monde juste concentré dans ce regard là.
Et il sort vers sa vie sauvage à lui qui l’attend de pied ferme en le narguant sans nul doute du bon coup qu’elle croyait lui jouer…
-« que veux tu ? »
-« Juste toi » .