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Petites fictions dans ma réalité ... - Page 93

  • Petite scène de vie quotidienne de la nunuche du coeur ...

    La nunuche du cœur que je suis, bien posée sur son coussinet, écrivait.

     

    Les mots s’échappaient de son crayon et s’en allaient se ranger bien sagement sur le papier.

    Ils étaient impatients que l’histoire, dont ils faisaient partis, avance.

    Chacun avait son rôle à tenir et, en braves petits mots qu’ils étaient, ils faisaient, ma foi, une jolie figure et tout ce microcosme cheminait, ainsi, en paix.

     

    La clef tourna dans la serrure de la porte d’entrée.

     

    Le crayon filait toujours et arrêta sa course quand la porte se referma.

    La nunuche sourit, il rentrait, l’homme exceptionnel qu’elle aimait.

     

    Elle reprit son écriture priant instamment tout son petit monde de se concentrer tout de même un tantinet.

    Cependant, elle frémissait déjà d’imaginer le baiser qu’il ne manquerait pas de lui déposer en effleurant sa nuque si doucement, si tendrement de sa main chérie.

    Le crayon sursauta, le mot en suspens n’osa même plus bouger.

    Devait il sauter de son plein gré là derrière les autres ou attendre sagement la reprise d’écriture ? Après tout, il n’était plus qu’un mot tout seul, et de mémoire de mot, il ne savait pas.

     

    Lui s’était approché et livra ce délicat et non moins passionné baiser.

    Il effleura sa nuque en lui souhaitant le bonsoir.

     

    Le mot, lui, était autant au bord de la torture que celle qui contenait son instrument. Il gardait sa position en maintenant tant bien que mal ses consonnes et voyelles.

    La nunuche, en revanche, avait perdu de sa contenance.

    Il est vrai que quand il arrivait et s’emparait ainsi, en un baiser, de tout son être, elle était livrée corps et cœur liés à leurs désirs partagés dans la nanoseconde immédiate.

    Cependant, elle ne voulait ne rien laisser poindre ce soir ; flegme, toute en flegme et occupée seulement à sa nouvelle histoire.

     

    Il fallait tout d’abord sauver ce petit mot si courageux et finir au moins le paragraphe, au moins …

     

    Il la regarda du coin de l’œil en souriant.

    Il aimait ce petit air qu’elle prenait lorsqu’elle se voulait paraître fort occupée alors qu’il sentait sourdre en elle, l’appel du plaisir qu’ils connaissaient tous les deux si bien.

     

    Le petit mot soulagé put enfin rejoindre ses comparses qui s’agitèrent un instant dans la mise à la ligne en guise de standing ovation. Il avait tenu bon et avait parfaitement exécuté sa pause sur le papier, un réel petit mot exemplaire !

     

    Elle leva les yeux et vit son sourire esquissé, ses yeux s’allumer.

    Elle était découverte …

    Quoi de plus étonnant, il la connaissait si bien !

    Elle remercia son petit monde du travail jusque là accompli et le pria d’être plus sage qu’elle jusqu’à son retour prochain.

     

    Le crayon fut donc posé et le cahier, refermé.

     

    Elle s’étira là, sur son coussinet et alors qu’elle allait se lever, il la souleva et l’emporta tendrement et fermement vers leur univers rien qu’à eux.

     

    -« Que veux-tu ? »

    -« Juste toi. »

  • Et la ravissante idiote dit ...

    « Où étais tu ? »

    « Dans des histoires qui n’étaient pas les miennes » » …

     

    Quand on cherche désespérément, ou pas, l’amour et que brutalement, ou pas, on le trouve, c’est quelque part la question que l’on peut se poser.

    Car après tout, on en a remué, ou pas, des secondes, des minutes, des etc … pour en arriver là : juste dans ses bras, au plus prés, tout contre son corps serrée, le cœur en ébullition de Bonheur si immense que l’on se demande si la réaction chimique s’effectuera un jour et si elle restera là, en épée de Damoclès.

    C’est à ce moment là que l’on y pense mais jamais, plus jamais après, sauf si bien sûr, l’exécution s’ébranle (ébullition, vapeur, pschiiitttt …)

     

    Alors pourquoi ?

     

    Pourquoi se donner toute cette agitation en vertiges hallucinants pour ne s’apercevoir au bout du compte que lui et vous, c’est du tout simplement simple en fait.

     

    Quel est ce besoin irrépressible de vouloir absolument trouver son autre, sa moitié, son (coller ici le mot qui vous va bien) … ?

    Est ce que l’amour glissé en sommeil quelque part dans nos cellules est si puissant qu’il actionne tous les leviers à sa disposition pour se libérer totalement et faire de nous un esclave consentant en dépendance totale ?

    Dans ce cas, c’est certain, nous n’avons pas d’autre choix quand le processus est lancé.

    En revanche, se poser la question de savoir si la survie de l’espèce travaille de concert me laisse tout à coup, une vision que je préfère oublier.

    Ouh que oui !

     

    Bref …

     

    Puisque je suis une ravissante idiote, j’ai imaginé dans ma petite tête qu’une histoire d’amour presque parfaite (je préfère cette notion là) était en fait la résultante de deux sujets mis en présence chez qui le processus d’amour réveillé et bien déclenché s’était réalisé correctement et au même moment.

    En fait, deux sujets en phase de « pile poil c’est le moment de tomber en amour toi et moi » se rencontrent et ça donne une histoire exceptionnelle et belle.

    Forcément ce truc là ne survenant que sous conditions exclusives, les élus sont soit considérés comme une espèce en voie de disparition, soit railler parce que finalement comment croire à ça !

    Néanmoins de toute façon, à la manière des légendes urbaines, l’idée se propage partout.

    C’est celle ci qui a permis aux petits malins de survivre : le processus s’étant juste déclenché avec un décalage et vous l’aurez compris plus le décalage est grand, plus la réaction chimique (ébullition, vapeur, pchiiitttt ..) a des risques de se produire.

    Quant à ceux qui cherchent en désespoir, c’est soit parce qu’ils ont volontairement interrompu le processus, soit parce qu’ils sont irrémédiablement sourds à tout.

     

    Et que vive la diversité , n’est ce pas ?

     

     

    « Chut, viens là, mon agitée du sommeil »

    Et là, honteuse de l’avoir réveillé , je lui raconte ma théorie toute fumante encore.

    « Et toi, que veux tu ? »

    « Juste être avec toi ! »

     

    Simplement simple, quoi !