Un jour, je me suis perdu.
J'ai pensé qu'il valait mieux qu'elle vive sans moi.
Ma soif d'aventures me collait depuis si longtemps au graphite que sauter le carreau et tailler la route en chemins de traverse, me semblait le seul possible.
Et puis, elle exagérait aussi avec son nouveau joujou.
J'ai compris le jour où elle m'a rangé dans le tiroir à souvenirs et bizarrement, j'ai pris peur de ne plus jamais voir la lumière danser sur les feuilles au milieu des belles cascades de lignes en fête de ses mots espiègles.
J'ai fui.
Que l’enivrement est grand d'assurer en parfaite autonomie, sa quête de l'idée du bonheur !
De caracoles folles de mots jetés à griffonnages incongrus posés à la dérobée, j'ai vibré de cette envie de communier à la va vite, libre de jeter des copeaux à tout vent avec pieds de nez accompagnés, pour la gomme détestée.
Pourtant, à bien y réfléchir, les tailles imprécises portaient déjà le reflet du banal à pleurer car tous ceux là rencontrés ne portaient pas son éclat.
Je n'étais que l'outil bienheureusement trouvé pour réaliser leurs mises aux fêtes en points insensés.
Alors, elle m'a manqué.
Un trou plus grand que ma mine en dedans.
Je me suis tranché au plus court afin d'effacer le vif.
Je me suis fait dur pour ne plus rien laisser apparaître.
Que l'on m’oublie, que l'on me fiche la paix.
Ma seule idée, la retrouver.
- « Enfin, te voilà Petit Crayon ! …
Un jour, je me suis perdue.
J'ai voulu m'essayer à autres.
Cependant, le délié ne se commande, la complicité ne s'accorde qu'au plus près d'une certaine joliesse inopinée et vois-tu, même ici, en écrivant, cela ne se peut qu'avec toi. »
L'ordinateur haussa son CTRL après course de lettres tapées et dans un clic courroucé, le SEND fut fait.
Nous étions en 2015 que Diable !