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Petites fictions dans ma réalité ... - Page 86

  • Déraison déraisonnable nécessaire ...

    Une fois ne sera pas coutume, je serai déraisonnable.

     

    Une envie de boutons nacrés en tout petits comme ceux qui ornent en fermeture cette robe de satin rouge qui m’a faite sentir le plaisir qu’auraient vos mains à les déboutonner, laissant ma peau se dévoiler si doucement que la fièvre d’une lenteur orchestrée me laisserait sans nul doute en grande confusion de sens.

     

    Le miroir me disait que cette robe avait cette magie toute particulière d’entraîner les amants dans leur monde de volupté.

     

    Qu’il en soit donc ainsi.

     

    Me glisser alors dans ce long fourreau étrangement sensuel sera ce soir la plus compliquée des missions vestimentaires qu’il m’ait été donnée : le satin prés de la peau scellé au plus prêt grâce à cette rangée de petits boutons nacrés si disciplinée partant de la nuque jusqu’au plus bas des reins n’étant certes pas, la manière la plus simple de se vêtir.

    Mais sera t elle vraiment la plus simple à maîtriser ?

    Car après tout, l’émoi versé dans mon corps à imaginer vos mains pourraient m’entraîner sur des chemins de traverse jusque là, interdits .

    Un frisson parcoura ma peau comme une légère brise d’été au sortir du creux des vagues sait si bien le faire.

    L’on soulignera évidemment l’importance de se préparer en toute quiétude à l’entrée dans les bras d’un amant même si l’on connaît, par intuition, la toute perfection voluptueuse des étreintes.

    Je jetais un regard dans le miroir à cette nunuche là qui me surprend toujours quand elle la joue grand apparat.

    Cependant, il fallait au moins cela pour des retrouvailles en forme de premier rendez vous après l’épisode douloureux de la « blonde » , des retrouvailles avec la vie sous la forme d’acceptation de dîner avec cette homme que je côtoyais souvent à la maison d’édition, qui a le pouvoir, le don de jeter le trouble un tantinet en beaucoup, à chacune de nos rencontres.

    Et fichtre que je pensais tout cela impossible, il n’y a pas encore si longtemps !

    Mon amie qui m’avait aidée à finaliser l’installation de ce petit bijou, qui m’hébergeait maintenant depuis de longues semaines, me regarda tout sourire en me souhaitant une jolie soirée et referma la porte de l’entrée sur moi, me livrant à ce palier devenu tout à coup « le » monde hostile des doutes.

    Mais qu’étais je en train de faire ?

    Enfin, nan, pas encore .

    J’étais juste là dehors, en route pour…

    Vertiges.

    Mal au cœur.

    Nœud au ventre.

    Je n’avais qu’une envie là, maintenant, c’était de tambouriner à la porte et de rentrer dans mon cocon.

    Et puis, mon imagination me laissant voir mon amie l’œil collé au judas, attendant ces gestes là et me sermonnant à tout va en ouvrant la porte violemment, eurent raison de moi.

    J’avais dit oui parce que j’étais prête.

    Je pris l’ascenseur et entra dans le taxi qui m’attendait au sortir de l’immeuble.

     

    Il y a des moments où le temps s’arrête.

     

    Celui où il posa ses yeux dans les miens, à mon entrée dans ce restaurant, en fut un .

    Celui où il posa sa main au creux de mes reins, un autre.

    Celui où il posa le trouble dans mon esprit avec le parfum de son corps, un troisième.

    Celui où il posa le son de sa voix jusqu’au plus profond de moi, un quatrième…

     

    Lorsque je repense à cette soirée, c’est fou au final le nombre d’instants suspendus, comme si l’on souhaitait insidieusement me faire mettre le doigt sur le caractère exceptionnel de ces heures et faire remarquer réellement à chaque parcelle de ma petite personne que je ne devais pas les prendre à la légère.

     

    Lorsque plus tard, bien plus tard, sous couvert de feu de cheminée et de bougies allumées, son souffle glissa au creux de mon cou après le plus suave des baisers de la nuit naissante et que sa main entreprit de défaire en toute délicatesse ces petits boutons si patiemment fermés, je me dis avant de plonger dans la plus douce des exaspérations contre la lenteur exacerbée de cette action menée avec la plus grande des dextérités, qu’il n’y avait pas de hasard : la robe n’avait été faite que juste pour ces mains là…

     

    Le dernier bouton succomba et je fis de même.

  • Brève d'un jour ...

    La fille en face de moi me posa la question récurrente, celle que je détestais entendre et qui forcément arrivait toujours à un moment ou à un autre, à me demander si il n’y avait pas un sérieux problème au pays de l’imagination journalistique ou si nous ne vivions en fait que dans un pays de semi liberté qui imposait les questions types et les réponses en parfaite adéquation avec le bon ton général.

    Cela concernait forcément ma propension à écrire toujours dans le même registre avec une innovation toujours renouvelée.

    Et bien sûr, je me pliais au petit jeu de la réponse que l’on attendait de moi.

    J’y répondais en souriant, cette fille faisait son boulot et moi, le mien.

    Au sortir de cet échange ô combien familier, je me sentais quelque peu perplexe.

    Je repensais à cette période où je ne rêvais que d’éditions de mes histoires et où je n’avais pas envisagé le côté « people » que cela incombait.

    Après tout, si j’avais voulu être en étalé dans tous les mags de la terre, j’aurai choisi autre chose que de devenir « écrivain » .

    Est ce que le fait de devenir un personnage « public » induisait que l’on se plie sans protestation aucune, au jeu du paraître en hipe du moment ?

    Ou est ce que cela était la rançon à payer pour être connue par le plus grand nombre, quitte à y perdre une partie de son âme ?

    Bon, il est vrai aussi que cela répond aux conditions expresses de l’offre et de la demande car après tout, je vis, nous vivons dans une société dite de consommation.

    L’essentiel pour moi étant que mes histoires courent et laissent dans le cœur et la tête de mes lecteurs, un certain goût de plaisir, je ne suis plus aussi rebelle à l’idée de me courber et de respecter les règles de ce jeu.

    C’est ainsi qu’à présent, je peux me rendre toute seule à ce type d’interview alors qu’avant, il fallait toujours qu’il soit là, lui, mon homme extraordinaire qui me protège de tout.

    Je grandis sans doute.

    Enfin, pas tout à fait.

    Je ne suis toujours pas en mesure de me rendre à ces soirées grand apparat sans avoir une peur au ventre indicible et auxquelles je n’irai sûrement pas sans sa présence rassurante à mes côtés.

    Je me dis par moment qu’il faut avoir en soi une grande part de folie pour s’exhiber ainsi aux yeux de tous.

    Je n’arrive toujours pas à me dire que j’y vais en autre, en déguisée : cette nunuche là de grand soir apprêtée comme une fille de papier glacé, ça n’est résolument pas moi, je ne suis alors que la comédienne pour mon art.

    Cela le fait rire.

    Moi, qui a ses yeux, est la grande dompteuse de la folie, à naviguer comme je le fais dans tous ces mondes imaginaires, certains auraient, paraît il, déjà perdu le sens de la réalité et plongé dans les comptes à régler rubis sur l’ongle à leur raison défaillante.

    Moi, je lui réponds simplement que c’est parce qu’il est là.

    Il est mon ancre dans ce monde çi et je suis si bien amarrée à lui que je peux m’envoler n’importe où, je suis sûre de rentrer toujours.

     

     

     

    -  Que veux tu ?

    -  Juste toi.

     

     

     

    http://www.youtube.com/watch?v=UjzJVuG1noQ&feature=PlayList&p=D8965EBCCD41784D&playnext=1&playnext_from=PL&index=33