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Du petit train train du tortillard ...

Alors que le hérisson déguisé de nuages prenait sa route dans un ciel pourtant si bleu qu’il pourrait se perdre en gros mouton laineux au moindre souffle de vent, le train lui, avançait sur son bonhomme de chemin, pas trop mécontent à vrai dire.

 

Il s’éloignait sûrement et rapidement de la gare où il avait laissé derrière lui les pleurs, les joies, les bagages oubliés de toutes sortes : du doudou qui ne ferait pas qu’un malheureux, de la monnaie du petit déjeuner pris au petit café du coin, de l’amoureux transit demeurant uniquement cela sur le quai en lui murmurant « bon voyage » sans oser l’embrasser, du chien pourtant dans son panier, et que sais je encore … Un bric à broc souvent, des histoires tristes quelques fois ou simplement invraisemblables …

 

Envers et contre tout, il avalait les kilomètres .

 

Après tout, il fallait qu’il respecte son horaire et rien ne le ferait plus souffrir qu’un retard, même infime. Il avait été conçu pour être rapide, sûr et efficace. Il devait donc être le bon petit train que l’on attendait qu’il soit.

 

Le hérisson tremblait.

L’heure de la transformation était proche.

Il se mouvait encore en épines toutes dehors, il ne sera toute à l’heure que boucles soyeuses.

Le train ahanait presque tout à bougonner de sa vitesse autorisée sur cette partie encore villageoise.

Il ne rêvait qu’à la pointe qu’il se permettrait toute à l’heure, tendu encore plus loin vers la direction choisie par tous ces gens qui avaient pris place à son bord et qui commençaient leur nouvelle petite vie de passagers.

C’est fou en fait, que de pénétrer en un lieu fermé, porte refermée du wagon attribué, fasse que l’humain se métamorphose bon gré mal gré en nouvel Indiana machin du rail à la recherche de son siège qui lui semble, vu d’ici, définitivement perdu.

Et non !

Contre toute attente, l’éclair de génie vient à cogner son neurone en tentative d’action, volontairement passer ici en mode « mini » pour cause d’immersion en milieu étranger.

Car il est toujours utile de le rappeler : il appartient au genre humain pourvu par conséquent de tout ce qu’il faut pour réfléchir en toute situation.

Et donc, brusquement, il comprend forcément qu’avec le billet qu’il tient dans la main, son sacré graal à lui, sa quête aboutira forcement quelque part ici.

Il se projette enfin dans un futur très immédiat, assis à une place respectable.

La révélation du numéro exhibant les chiffres espérés s’agite devant lui, aussi soudainement que les boucles laineuses tout là bas dans le ciel.

Bon, il faudra certes, me direz vous, en passer par la sacro sainte danse du bagage au dessus de la tête, sorte de rite avant de devenir une bonne fois pour toute, « passager » . Danse improvisée laissant à penser à son exécutant qu’il faut impérativement la prochaine fois, garnir moins son havresac afin de ne pas mettre en péril sa vie ou celle des autres forcément car après tout, l’on s’improvise « autre » ici et bagagiste, c’est un métier qui franchement ne court que les hôtels en grand…

Quoiqu’à bien y réfléchir, l’on s’étonne en agréable parfois en aidant quelque gente dame en détresse. La consigne alors est de dégager un flegme tout « maitre nageurienne » , un bedon rentré et les biscotos sans défaut …

La formalité accomplie de manière conventionnelle ou pas, néanmoins avec succès, notre voyageur prend possession de sa place en s’assurant tout de même une nouvelle fois, que le numéro est bien celui qui figure sur le ticket « magique ».

 

Pour celui là, c’est fait.

Il est installé, à sortir ses petites affaires qui vont l’aider à passer un heureux voyage. Il peut se poser en paix et afficher le regard un brin méprisant pour celui qui entre à son tour dans le wagon et qui franchement, à l’air pitoyable.

Hum, il me semble, Monsieur, que c’est quelque peu la contenance qui était la votre avant votre installation de Poussah…

 

Et cela, va se répéter sans cesse jusqu’à ce que chaque place trouve preneur.

 

Et moi alors ?

 

La nunuche du cœur qui voyage rarement a heureusement la bonne idée d’être avec lui, son homme extraordinaire qui en un clin d’œil les a installé avec la dextérité qu’elle lui connaît. Elle va se lover doucement, tant bien que mal, tout contre lui et laisser le train rêver à sa lancée fulgurante, son tracé irréprochable, ses minutes scrupuleusement respectées et son arrivée triomphale à la destination finale où il laissera échapper tous ces passagers qui reprendront bien vite le court de leur histoire de gens ayant pris le train …

 

 

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