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Petites fictions dans ma réalité ... - Page 67

  • Ainsi danse ... Dis petit crayon!

    Ce matin, la surprise du petit déjeuner, c’est elle qui la lui ferait.

     

    Auparavant, il lui faudra certes, réussir à s‘extirper de ce lit, de ce tout contre lui nichée tant aimé, ce qui ne sera pas des plus simples à réaliser…

     

    Cela faisait déjà presque une heure qu’elle se répétait le fameux « encore cinq minutes » ; à ce rythme là, c’est certain, elle pourrait sans doute oublier café et tartines grillées et s’endormir encore, et s’endormir peut être …

    Il bougea doucement, lui laissant ainsi entrevoir un dégagement silencieux un tantinet en mieux et tout à fait réalisable.

    Elle posa ses lèvres au creux de son cou en un baiser léger, enfila un tee shirt, sortit de la chambre et descendit jusqu’à la cuisine déjà baignée de soleil. Elle mit de la musique et s’affaira tranquillement à la préparation.

    Tiens, il faudra acheter de la confiture de fraises, la rajouter donc sur la liste des courses, mais où était le stylo ?

    Elle s’employa à terminer et tandis que la cafetière s’attachait à délivrer ces bons arômes, elle se rendit dans le petit bureau à la recherche de l’outil requis.

    Là, avec surprise, elle découvrit, soigneusement rangé dans le tiroir du milieu du vieux secrétaire, petit crayon !

    Son courageux petit crayon qui …

    Elle envisagea un saperlipopette tonitruant inévitablement énoncé en bien moins élégant et plus senti, au même moment où le picotement d’éblouissement l’emportait déjà…

     

    Elle se retrouva dans son lit au cœur engourdi de son appartement si silencieux, si froid.

    L’affichage lumineux du réveil indiquait deux heures vingt deux.

    Le silence retentissant emplissait ses oreilles du vacarme assourdissant de son profond désarroi.

    Un chagrin indicible pointa sans attendre la lame aiguisée de son noir destin aux portes de son cœur.

    Celui çi forcément, oublia un instant d’en débattre, laissant par là même l’ouverture convoitée par la ténébreuse déferlante qui en saisit aussitôt bien sûr, toute l’opportunité, pour s’y engouffrer avec délices.

    Le contingent des larmes nombreuses appuyées par une kamikaze funeste torpeur l’assaillit sans autre forme de procès et la dévasta en un clin de seconde.

     

    Le temps, ému, décida de s’arrêter.

     

    Il fallait bien qu’elle comprenne après tout le pourquoi de tout cela au lieu de laisser le champs libre au satané néfaste désespoir, anéantisseur d’âme soit, néanmoins et surtout, du bon sens de la danse neuronale.

    Le très vilain sus nommé trépidait, trépignait et bouillait outre mesure de se voir ainsi contenu tout figé avec son hideuse noirceur ; à vraie dire, il faisait moins le malin, pensez donc, se retrouver en miroir en si calamiteuse affliction !

    C’est comme si un trou noir rencontrait un autre trou noir, que se raconteraient ils ces deux là ? …

    Brrrr, j’en ai le petit crayon qui frissonne !

     

    Bref.

     

    « Elle » avait certes ressenti le déchirement de l’âme de sa petite protégée, avec sans doute moins de détachement convenu à sa position.

    D’ailleurs, soit dit en passant, si celle çi venait à l’apprendre, elle ne manquerait pas encore de lui souligner ce côté « sentimental » qui semblait lui gratter de plus en plus le surplus et lui agiter la faux…

    « Elle » ne bougea donc pas.

    Sa connivence avec le temps était la clef et à juste titre, la passion de celui çi pour l’économie judicieuse dans la réalisation des choses « imparfaites » , selon lui assurément, cela va de soi.

    A chacun son dada que voulez vous !

    Sans conteste, ce petit effrayant attroupement bruyant, dispendieux en diables pas farceurs du tout était un beau spécimen à mettre au pas.

     

    L’effet escompté ne tarda pas.

     

    Il y eut un grand et fort hoquet qui la secoua et la figea.

    Les larmes coincées s’arrêtèrent derechef, les autres n’eurent pas d’autres choix que de se répandre à la hâte dans le mouchoir passé.

    Les mots affluèrent en toute précipitation, ses mots à lui d’autrefois, murmurés en tout éclat ou hurler en toute passion par son regard.

     

    Et tout à coup, elle comprit.

     

    Les deux drôles de complices, enfin soulagés, sourirent de concert et davantage, en l’entendant se moucher bruyamment.

     

    Elle se leva d’un bond.

    De l’eau sur sa peau lui ferait le plus grand bien et ensuite, elle pourrait dormir sans doute et rêver, sûrement.

     

    -« Que veux tu ?

    - Juste toi. »

     

     

    « Elle » était tout de même ennuyée à sa structurale manière toute particulière car tout ceci s’était déroulé le vingt deux, la veille de …

    C’était rageant au final, si près du but !

    Car petit crayon avait raison en fait, il fallait bien que ces deux là, se retrouvent et pour de bon, dans le même espace temps.

     

    -«  Tu peux toujours courir au delà des mondes, je te retrouverai sans cesse.»

  • Lettre de petit crayon ...

    Enfin carte postale, plutôt…

     

    Il avait choisi une vue assez grande entre mer et montagne et le timbre en forme de cœur la fit sourire.

     

     

    Chère toi, (il paraît que l’on doit commencer par « cher » et le prénom ou la civilité ou … Ah, je vais rayer et mettre un truc autorisé aussi, c’est lui qui me l’a dit).

     

    Coucou !

    (voilà)

    Je n’aurai jamais imaginé qu’il fasse si chaud, cependant, je vais bien.

    Il est très attentionné et j’ai tout ce qu’il m’est nécessaire.

    Je découvre de nouvelles activités, en spectateur tout du moins.

    Toutefois, je suis en première ligne en toute sécurité toujours, rassures toi, et ainsi, je peux tout voir.

    C’est absolument magnifique !

    Je te raconterai tout !

    Tu me manques fort et j’ai bien hâte au retour.

    Je t’embrasse

    Ps : I love you

     

    Nb : c’est ma première carte postale, j’avais envie d’essayer le “ps” !

    Ton tout dévoué petit crayon.

     

     

    Quel chenapan celui là !

    Cependant, elle était émue de cette attention si touchante et ne pouvait s’empêcher de sourire en imaginant son retour, bavard comme il était, il lui rapporterait ces jours passés par le menu détail !

    Son attention fut attirée par le cachet de La Poste, 23 août 2014 … Reconnut le drôle d’éblouissement, pensa « zut » et tout bascula …

     

    -« N’oublies pas de prendre les cartes postales, j’attrape un chapeau et je t’accompagne ! »

    Elle descendit prestement les escaliers le sourire aux lèvres, passa devant le miroir et ajusta son couvre chef, le journal posé sur le guéridon était du 18 août 2014…

    Son cœur battait à tout rompre, elle le retrouvait enfin ; assurément, en toute bizarrerie car elle ne s’était jamais rendue dans le futur, ses missions ne concernaient que le passé à « réparer » ; elle se demandait, à vraie dire, son rôle avéré dans tous ces petits épisodes, pourtant liés.

    Pourtant ici, quel était le pourquoi de ce bond en avant dans le temps ?

    De plus, elle n’avait reçu aucun message, aucun signe de la part d' « Elle » .

    Que lui est il encore passé par la tête, enfin, si « Elle » en avait une ?

    Elle tentait de se rappeler, se souvint que la date du cachet avait attiré son attention. En revanche, elle ne s’en remémorait que l’année.

    Le seul autre fait dont elle était certaine, c’était leurs retrouvailles, avec lui, l’homme qu’elle croisait sans cesse lors de ses missions confiées et à qui, elle le savait résolument maintenant, elle appartenait déjà ou pas encore ou presque selon les moments orchestrés par « Elle » ou pas... Fichtre de dieu ou diable ! …

    Et c’est ce qu’il advint quand elle surgit précipitamment enjouée hors de la maison.

    Il avait sorti les vélos et refermait la porte du garage.

    Lorsqu’il la vit, son visage se fit plus radieux.

    Il la cueillit d’un baiser quand elle s’élança vers lui.

    -« Alors jolie rousse exquise, crois tu qu’il soit bien prudent de partir randonner en vélo vêtue d’une robe en mousseline blanche ? »

    Elle souriait de plus belle, elle ne gardait aucun souvenir précis, juste des mots lui esquissant une impression de moments à venir…Là, elle se sentait heureuse comme jamais. Alors cette robe, blanche et en mousseline sans doute, c’était le cadet de ses soucis, d’ailleurs que voulait dire ce mot ?

    Il la prit dans ses bras et la ramena à l’intérieur, après tout, ils ne seraient pas trop de deux afin de changer ce détail vestimentaire incongru pour la longue échappée prévue … Aujourd’hui ou plus tard, quoiqu’il en soit, c’était les vacances n’est ce pas ? …

     

    - « Que veux tu ?

    - Juste toi ».