Elle s’habilla de son plus beau surplus noir .
Elle avait certes, beaucoup d’âmes à faucher ce jour mais elle voulait être à son avantage pour venir la chercher .
Cette petite bout d’humaine qui la combattait depuis tant de jours, depuis tant de mois .
Elle lui valait au moins ça à elle, cette fille qui voulait réinventer la mode et devenir la créatrice la plus en vogue des années 2010 …
Cela ne sera pas .
La petite avait baissé l’âme et n’aspirait plus qu’au repos .
C’est étrange comme tout devient si simple alors, la décision prise .
Bien sûr, les humains qui resteront, ceux qui l’ont aimée et chérie, s’agiteront en désespoir, en larmes, en tourments ; ils ne comprendront pas que quelqu’un d’aussi exceptionnel parte si tôt vers un autre monde qu’ils ne saisissent pas .
Ils appréhenderont plus tard que ses souffrances seront enfin terminées, que rien ne sert à vivre en maux, en tortures dans la moindre parcelle de son corps tandis que son esprit n’aspire qu’à évoluer en parfaite sérénité dans une vie si souvent rêvée, en secret le soir en s’endormant .
Cependant, tout devient galvaudé le corps en mal rongé : les anti douleurs deviennent de plus en plus puissants et le rêve s’éloigne, ne reste que ce qu’il est dans sa terminologie première .
Alors, ces humains toujours vivants se souviendront des presque vingt années écoulées …
Ils se rappelleront la joie de la découvrir si petite, si rose, si belle, si parfaite en nouveau né, oublieront ses coups de gueule, les pendables et tous les autres qui composent l’univers d’une enfant au caractère déjà bien trempé et plus tard, d’une adolescente épanouie qui mord en avide dans la vie …
Ils saisiront ainsi son choix : l’arrêt du combat, cela faisait parti de son dessein, il ne pouvait en être autrement : il fallait qu’elle vive certes mais jamais à moitié, jamais …
La Faucheuse se regarda dans le psyché en soupirant.
Deviendrait elle sentimentale ?
Elle saisit son instrument et se dit qu’il était temps d’y aller, ce dix juillet 2009 serait long et la petite n’en était que son seul regret …
Nb : N’oubliez jamais de respirer vraiment