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Petites fictions dans ma réalité ... - Page 100

  • Marée en échappée belle ...

    D’aussi loin que je m’en souvienne, je me posais le pourquoi des adultes voulant toujours que l’on soit plus ou moins …

    On me reproche souvent d’être un garçon manqué ; je ne suis pas d’accord, je n’ai rien d’un garçon, moi ! Juste une fille qui aime leurs jeux . Alors si monter aux arbres, être chef de la petite bande enfin des deux (celle des filles et des garçons), faire des cabanes, jouer aux billes ou tester des cascades avec des prototypes tous plus dingues les uns que les autres, ça n’est pas dans la nature féminine et bien, tant pis, ça ne m’empêche pas de sauter à la corde ou à l’élastique, de jouer aux jeux de filles, quoi !

    Je trouve ça énervant de toujours devoir rentrer dans telle ou telle catégorie !

    Bref .

    Les adultes de toute façon, ces temps ci m’agacent fortement, c’est vrai que j’ai beaucoup grandi depuis l’été dernier, tout à pousser avec le dernier soleil et les « vieux », depuis, veulent que je sois plus calme, que je joue à des jeux plus calmes, je n’entends que ce mot : « calme » …  Haussement d’épaules … J’ai dix ans et demi ! J’ai du temps pour ça !

    Et de toute façon, ils n’ont rien à dire. Je travaille bien à l’école, toujours première, faudrait d’ailleurs que je change, être troisième me semble judicieux, on m’embêtera peut être moins ou pas .

    C’est contrariant de grandir . Moi, je voudrai, non pas être plus grande mais, plus vieille pour que l’on me fiche la paix, que je puisse faire ce que je veux comme je veux …

    Alors, ressembler à une vraie fille (comme ils disent), on verra ça dans une dizaine d’années. Porter des robes sages avec des chaussures vernies, les cheveux lâchés comme lorsque nous allons à la messe du dimanche, une véritable corvée ce truc là soit dit en passant, heureusement qu’il y a les un franc de bonbons après chez la boulangère ! Bref, d’être si apprêtée, je ne trouve pas cela pratique, mais alors pas du tout … Même si les grandes personnes me disent que je suis vraiment jolie ainsi, moi, la rousse aux yeux verts …

    Quand j’y pense, les adultes ont dû oublier le pratique dans leur vie . Voyons, faire des nattes, c’est pour éviter que les garçons aient une prise : la queue de cheval, rien de pire pour se faire capturer ! Et puis, c’est efficace, pas de cheveux dans les yeux : essayer de sauter d’une branche à l’autre à trois mètres au dessus du sol avec une grande mèche, voir plusieurs, devant les yeux, vous comprendrez tout de suite ce dont je parle ! Bon, j’exagère, je ne vois pas de toute façon, les adultes réaliser de telles cascades . A y réfléchir aussi, les cheveux courts, ça seraient pas mal mais mon père ne le permet pas. Depuis que je suis toute petite, il me les brosse le soir, il paraît que j’ai une nature de cheveux exceptionnelle.

    Ah ?

    Moi, je les trouve encombrants, jusqu’à s’asseoir dessus, c’est plutôt casse pieds .

    Je ne vous dis pas quand je vais à la piscine : faire tenir tout ça dans un bonnet de bain ! On dirait un martien débarqué de sa planète et l’odeur de chlore qui reste, reste … Je déteste ce machin en caoutchouc !

    Soupir .

    Demain, c’est un grand jour .

    J’ai réussi à persuader ma bande de copines et celle des garçons de sortir tous ensemble, en exploration . Cependant, qu’est ce que c’était compliqué de les convaincre ! La mission : aller jusqu’à la plage du Goulien et ensuite remonter jusqu’à Morgat par les grottes .

    En fait, c’est grâce à notre maîtresse que cela a été possible . Nous avons un exposé en sciences naturelles à rendre après les vacances, il faut que nous présentions différents spécimens de fossiles . Où peut on en trouver par chez nous hormis dans les grottes, sur notre bout de presqu’île bretonne ?

    Les filles étaient quelque peu pétochardes et les garçons pensaient qu’elles allaient l’être, qu’elles retarderaient l’expédition . J’ai réussi à les convaincre que chacun a besoin des compétences de l’autre avec preuves à l’appui . Ils ont tous été d’accord finalement .

    Dans l’immédiat, il est une demie heure avant le début des vacances et toute à l’heure, je dois retrouver les filles aux balançoires pour finaliser notre journée de demain .

    Avec les garçons, ça a été plus rapide, tout est réglé . Ils savent que je propose toujours des plans sans faille ou presque, mais comme j’improvise vite, ça s’arrange toujours .

    Tandis que j’attends la sonnerie avec impatience, je pense déjà à ce que je vais dire à Flo (Florine), Cathy (Catherine) et Isa (Isabelle), après le goûter . Et les minutes qui n’en finissent plus de s’étirer ! Je bouillonne presque .

    En définitive, la cloche retentit !

    Je range mes affaires dans mon cartable, plus fébrile que d’habitude, nous allons sortir, les congés enfin !

    Pourtant, qu’est ce que j’aime être ici !

    Mon école centenaire a un charme indéniable, tout en bruits et en odeurs . J’ai plus l’impression d’être dans une maison hantée que d’être à l’école : ça craque, ça crisse, ça grince du sol au plafond en passant par les fenêtres, je m’attends constamment à voir apparaître un fantôme ou deux au milieu d’une leçon de géographie ou de mathématiques mais mon imagination vagabonde toujours plus vite que la lumière .

    Quand on arrive le matin, on pourrait penser que ça empeste franchement cette cire mélangée aux autres odeurs de craie, d’encre, de livres qui dorment dans leurs couvertures de papier marron, de plastique usé des cartes qui s’enroulent avec peine tant elles préfèrent s’exposer sous nos yeux ébahis . Même Léonard, le squelette qui dort au fond de la classe prés du poêle assoupi et oublié là depuis l’installation du chauffage central, garde l’odeur du produit bleu que lui passe madame Menesguen, notre maîtresse. Elle n’a pas son pareil pour nous emmener dans tous les pays magiques et merveilleux de la connaissance . Apprendre avec elle, c’est un plaisir plus grand que le monde !

    Elle aussi ne comprend pas que je sois un petit diable en récréation : notre cour est si belle, si grande qu’il serait dommage de ne pas profiter de toutes ses possibilités, je pensais qu’elle pouvait les voir . Bon, c’est vrai qu’à « gendarmes-voleurs » on s’attrape souvent mal et les tissus ne sont vraiment pas solides . Malgré tout, je suis assez contente, mes blouses raccommodées ne ressemblent à aucune autre .

    Aujourd’hui, tout va bien, pas le moindre petit accroc . Je sors le cœur léger en souhaitant de bonnes vacances à ma maîtresse préférée .

    Je retrouve mes copines à la grille de l’école où chacun exulte . C’est rempli de bruits discordants, une cacophonie joyeuse se déversant partout . Les mères venues chercher leur petit essaient de calmer cette incroyable basse cour mais c’est vraiment peine perdue veille de vacances .

    Nous prenons le chemin de la maison, tout en bavardant sur la nécessité de calmer les bambins à la sortie, c’est de toute façon toujours la faute des petites sections, c’est tellement puérile à cet âge là !

    Arrivées à destination, chacune rejoint son chez elle, nous nous retrouverons comme convenu aux balançoires dans une vingtaine de minutes.

    Je monte mes deux étages le sourire aux lèvres et je cours embrasser maman dès que j’ai passé la porte, en ayant bien pris soin auparavant de ranger mes chaussures, mettre mes chaussons et suspendre mon Kabic  . Les mains propres comme un sou neuf, je m’installe à la table de la cuisine où ma petite sœur, déjà attablée, a commencé son goûter .

    Elle a l’air mieux aujourd’hui . Elle a été opérée de l’appendicite il y a six jours . Moi, je dis qu’elle n’avait pas qu’à tremper ses gâteaux dans le bac à sable, il fallait bien que tout ces grains aillent quelque part et qu’au bout d’un moment, le sac trop plein, déborde . Je ne m’entends pas très bien avec elle, c’est une sournoise, à faire ses coups toujours en mon absence . Je déteste qu’elle touche à mes affaires et pis encore, qu’elle déchire mes livres, quel sacrilège ! Je me vois en chef des pirates dans ces cas là, pour la faire passer à la planche ! Maman dit que je suis l’aînée, que je me dois de comprendre ! Elle est drôle, c’est difficile quelque fois ! La peste soit des petites sœurs ! Surtout la mienne !

    Soupir .

    J’aime bien notre goûter, toutes les trois installées à boire un verre de lait avec du pain beurré et des carrés de chocolat, à raconter nos journées . Enfin, pour être honnête, je me fiche un peu de celle de ma sœur, mais bon ! Aujourd’hui, pourtant, maman a l’air plus grave . Je comprends tout de suite . Il va rentrer ce soir . Deux jours plus tôt que prévu .

    Zut ! Mon opération de demain va t elle tomber à l’eau ?

    En tout cas, sortir aux balançoires, c’est fichu . Zut, zut et ratazut !

    Il va falloir que je prévienne mes copines . Pas moyen de téléphoner, il vérifie tout.

    Mon astuce, notre code avec mes deux bandes, c’est le foulard accroché à la balustrade de la fenêtre de ma chambre, le message est clair et mes amis comprennent . Je mets donc le signal en place .

    Là, il va falloir que je file me préparer à être aussi parfaite que possible, nous trois d’ailleurs . Enfin, ma petite sœur a l’excuse d’être encore malade, quelle veinarde, celle là …

    Vite, une heure, ça passe vite : dépêches toi !

    Il rentre, lui, le père .

    La maison devient tout à coup pesante, l’air étouffant, oppressant .

    Je suis tranquillement dans ma chambre, je lis .

    Règle d’or pour survivre quand on n’est pas encore assez vieille, faire le petit singe savant très sage et très bien dressé .

    Toute la maison soupire d’aise quand il annonce son retour pour dans quatre jours . Il ne fait que passer pour récupérer des dossiers .

    Mon cœur bondit dans ma poitrine ! Le début des vacances va être super beau ! Pas le moment de laisser échapper sa joie immensément grande .

    Chut, rester calme, rester posée, chut, petit cœur, bat moins fort .

    Lire encore et ne se concentrer que sur ses mots qui dansent une sarabande au lieu de raconter sagement leur histoire .

    Il pénètre dans ma chambre .

    Il vient vérifier que son petit singe savant connaît tout par cœur .

    Je le suis dans le salon .

    Le tabouret m’attend .

    Je m’assois face à la fenêtre.

    C’est plutôt bien, mon imagination s’égare à l’aise en pirouettes facétieuses avec les nuages .

    Il s’installe derrière moi, détache mes cheveux et se met à les brosser . L’interrogatoire peut commencer .

    C’est toujours dans ces moments là que je remercie je ne sais qui pour m’avoir mis autant de facilités à apprendre, dans le cerveau .

    J’échapperai à la ceinture .

    Nous y échapperons toutes, le petit singe savant a bien fait son numéro .

    Il me donne un baiser léger sur le front, me rattache doucement les cheveux . Mon cœur prend une goulée d’air léger ; je t’aime aussi, malgré tout …

    Je peux retourner tranquillement à ma lecture .

    Nous avions presque arrêter de respirer pendant l’heure qui vient de s’écouler si lentement, trop lentement jusqu’à son départ .

    Alors là, je prends, je déguste et j’apprécie l’air à plein poumons . Je vais embrasser éperdument maman qui me serre tendrement dans ses bras . Ma sœur, la chanceuse, dort, voyage au pays des rêves si simplement beaux .

    Maintenant, je peux téléphoner à Cathy. Nos deux mères sont amies, rien de suspicieux dans l’appel passé, tout va bien . Ma copine est quelque peu étonnée de m’avoir au bout du fil, elle sait comment ça peut être compliqué des fois .

    Je lui explique tout de notre escapade future et la charge de prévenir nos deux autres camarades . Je raccroche soulagée .

    Maman connaît mon planning de demain ou presque . Ne pas l’inquiéter inutilement avec les passages de grottes en grottes entre les marées . C’est le seul hic de mon plan, je compte bien sur mon pouvoir de persuasion pour mener tout le monde aussi vite que possible d’une destination à l’autre . Et ça risque de ne pas être aussi évident que cela . De toute façon, on improvisera s’il le faut, comme d’habitude .

    Pour l’instant, je vais aller me coucher après le super dîner que maman avait préparé pour lui . Elle est venue me border, m’a cajolée : moment ouaté et précieux toute pelotonnée contre elle, sans mot aucun, juste le plaisir d’être ainsi au cœur de sa tendresse, tout en souffle d’amour . Je ne suis qu’un gros cœur dans ces moments là tellement je l’aime, ma chère maman si douce et si forte . Je m’endors heureuse .

    Et le matin est là .

    Il ne fait pas très beau, le soleil est voilé mais il ne pleut pas .

    La matinée passe au gré des occupations ou pas, de chacune . Ma sœur ronchonne, elle commence à en avoir assez de rester à la maison, pour une fois, je suis d’accord avec elle . Mais, pas de sensiblerie, elle est très bien où elle est .

    L’été dernier, elle m’a suivi . J’ai bien crû que je serai enfermée en punition jusqu’à la fin de ma vie à cause d’elle et je n’évoque que la sanction . Après on se demande pourquoi, j’ai autant de rancœur envers elle . Mais bon, les adultes ont sans doute raison, elle est petite, presque cinq ans et demi, je me dois de faire des efforts .

    Néanmoins, hors de question de me la trimballer partout !

    Il est douze heures cinquante .

    Le rendez vous  « filles » est dans dix minutes à l’entrée de la résidence. Nous devons rejoindre les garçons, un peu plus bas sur la route du Goulien, pour éviter les ragots et être sur le chemin de la plage .

    Yan, Eric, Michel et Pierre sont là .

    Notre petit groupe se met en route plutôt silencieusement . Cela me fait sourire . Après tout, peut être que notre première aventure mérite un tel silence !

    Trente minutes plus tard, nous arrivons enfin .

    L’information de Yan quant à l’heure des marées se vérifie : la mer descend doucement, sûrement, nous allons être au bon endroit, au bon moment pour amorcer le premier passage . Tout se présente plutôt bien, le temps est plus doux, le soleil fait une petite percée .

    Du coup, chacun y va de son commentaire enthousiaste et l’atmosphère change : au diapason les filles et les garçons ! C’est mieux que les silences gênés ou les petits mots chuchotés chacun dans son coin. J'explose de rires sous leur regard surpris et ils me rejoignent dans un rire éclatant . Voilà, notre aventure commence tous ensemble !

    Bien plus tard, je suis quelque peu inquiète mais, n’en laisse rien paraître.  Pourtant, Eric l’a remarqué tout de suite et se tient à mes côtés . Ce garçon sait toujours quand il doit être prés de moi, c’est fou le nombre de fois où il m’a rattrapé avant que je ne tombe ! Un ange gardien sans doute !

    En fait, les filles ont encore voulu s’arrêter un peu toute à l’heure et elles marchent de moins en moins vite maintenant . Évidemment, elles ont bien rempli leur mission, nous avons de nombreux fossiles et nous ne sommes ni mort de faim et encore moins de soif . Cependant, là, elles nous retardent sérieusement .

    Tous les garçons comprennent ma mine quelque peu soucieuse .

    Nous ne pourrons pas continuer par la côte jusqu’à notre destination finale, pas moyen de contourner la « chèvre », ce foutu cap est encore trop loin, elles sont bien trop lambines . Il faut que nous passions les deux prochaines grottes, les plus difficiles forcément, au plus vite pour pouvoir remonter car bien sûr, il n’y a pas d’autre accès avant ces deux là .

    Le vent s’est levé, le ciel chargé de nuages masque le soleil .

    Les garçons n’avaient pas tort . Peut être . Mais sans les filles, nous n’aurions pas un seul fossile à cet instant .

    Il est temps de prendre une décision, la mer ici, remonte bien plus vite et même si nous sommes tous de bons nageurs, nous ne pourrons rien contre les vagues si froides et bien plus fortes de l’océan qui reprend sa place .

    Nous faisons une pause et j’explique la conduite à suivre en demandant un avis rapide . Ils sont d’accord . Nous vivons tous prés de la mer depuis suffisamment longtemps pour savoir que l’on ne peut pas se permettre le moindre écart : il en va de nos vies .

    Chaque garçon se charge d’un sac de fille et il va falloir y aller en courant, pour rattraper ce temps perdu et gagner, contre la mer, des précieuses secondes pour la dernière des passes .

    Nous l’avons franchi finalement . Certes avec de l’eau jusqu’à la taille mais dorénavant, nous sommes de l’autre côté enfin au sec ou presque ! Nous sommes des vivants trempés à moitié et grelottants . Personne n’a le courage de pester ou de s’incriminer les uns, les autres . Nous avons travaillé et traversé ensemble sans rien perdre . C’est le plus important .

    Le choc passé, il faut que nous remontions par ce chemin si escarpé devenu glissant avec la pluie qui tombe à seau .

    - « Autant être mouillés complètement et puis, ça rincera l’eau salée ! » jette Pierre qui a décidément un bon sens de l’humour, notre sourire est plutôt crispé .

    Arrivés en haut, épuisés et gelés, nous apercevons madame Perfisou au volant de son tracteur, une fermière au cœur sur la main . Forcément, elle nous invite à venir chez elle pour nous sécher et nous donner un « petit » goûter à sa façon . Nous grimpons tant bien que mal dans la remorque, trop heureux de faire les deux derniers kilomètres ainsi .

    Plus tard, au chaud devant le feu de cheminée allumé pour nous, l’estomac plein, nos parents prévenus du lieu où nous nous trouvons, nous pouvons enfin rires de tout et de rien .

    Bizarrement nous sommes restés tous très unis dans cette aventure, aucun n’a reproché quoique ce soit à l’autre .

    Bien sûr, les parents vont venir nous chercher .

    Bien sûr, nous ne leur dirons jamais par où nous étions passés.

    Nous avons les fossiles, mobile de notre présence dans ce lieu où madame Perfisou nous a trouvé .

    Sourire .

    Notre première aventure de vent, de mer, de soleil voilé et de pluie ! Nous sommes tous soulagés, un sourire un peu niais orne nos visages .

    Si j’avais été plus attentive à cet instant, j’aurai remarqué que le rapprochement de nos deux petites bandes n’était pas si anodin.

    Nous grandissions .

    Tout le monde s’en rendait compte et je commence à comprendre pourquoi les garçons peuvent avoir quelque fois, de la patience avec les filles que, quelques mois encore plus tôt, ils ne supportaient décidément pas .

    Ca y est, les parents sont là . Il faut y aller .

    Eric me tend mon écharpe . Je lui souris, il me rend mon sourire . Heureusement que tu es là, mon ange gardien …

  • De l'utilité du machin-truc à poils (ou pas) ...

    Les enfants ont bien de la chance .

     

    Pas besoin de se cacher pour exhiber leur meilleur ami et dormir avec lui sans vergogne en usant et abusant de tous les bienfaits associés : un meilleur sommeil, un oreiller supplémentaire, une éponge grand modèle, un confident muet, un compagnon de tous les instants …

    Vous savez bien, celui là même : le machin-chose en peluche adoré-cajolé à l’extrême !  Oui, celui là qu’il soit nounours, toutou, bestioles de tous poils (ou pas) et de toute couleur, notre premier « bidule doudou » à aimer d’un amour no limite, style vers l’infini et l’au delà 

     

    Lorsque l’on devient adulte, on remplace le toutdoux-chose par un vrai vivant modèle adapté ; enfin, quand on a la chance d’en trouvé un .

    Vous savez le spécimen unique : fidèle, aimant, qui tient chaud au cœur et au corps (tout cela ici, raccourci . Tout le monde aura compris que nul est besoin d’expliciter les qualités exceptionnelles forcément liées) .

     

    Dans le cas contraire et parce qu’on ne sait jamais, on garde toujours dans un coin, son vieux truc usé d’amour, fort élimé assurément par cet attachement en trop, mais toujours rassurant et dévoué malgré les années et les aventures passées .

     

    Comment ça non ? 

    Vous l’avez jeté ?

    Oups …

     

    Bah, chacun fait ce qui lui plait comme il lui plait et se réfugie là où il peut comme il veut …

    Après tout, l’essentiel est que ça fonctionne sans séquelle.

     

    Bref.

     

    Alors dans ces instants noirs, j’ai de la chance finalement de ne pas avoir fait comme tous les autres qui se veulent grands et qui se retrouvent fort dépourvus quand la solitude ou autre bestiole vilaine vient à toquer .

     

    Merci donc à toi, « nounours », certes fatigué, avachi et décati par autant d’années de sollicitude aimante, d’être toujours là pour moi.