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Petites fictions dans ma réalité ... - Page 77

  • En dimanche matin ...

    Il n’y a pas à dire, j’aime le dimanche matin où l’on peut prendre le temps, paresseusement, avec toute la nonchalance des amants.

    Il n’y a pas à dire, j’aime le dimanche matin où, au creux de notre lit, tu me réveilles en adoptant résolument ce petit mouvement qui va m’attirer encore au plus près, tout contre toi.

    Je m’ajuste à ta peau pour me nicher en béate et heureuse, pour m’endormir peut être …A moins bien sûr, que tu n’en décides autrement.

    Le temps peut alors suspendre son vol, le monde courir à sa perte, ces matins là, plus rien n’a d’importance.

    Nul besoin de courir loin de nous, de se précipiter à bas de la couette, de prendre en otage des minutes pour une préparation rapide, de voler des secondes de baiser-bonheur sur tes lèvres désirées, d’esquisser en toute hâte des effleurés de caresses sur nos peaux que nous couvrons à la vitesse du vent de folie tourbillonnant à ce moment là pour nous emporter si vite et loin de toi et loin de moi…

    Tandis que là, ici et maintenant, c’est juste toi et moi.

    Simplement te respirer, laisser sans façon battre nos cœurs à l’unisson, rester naturellement en alanguis dans une léthargie délicieusement et amoureusement harmonieuse.

    Il n’y a pas à dire, j’aime le dimanche matin où nos corps en toute douceur s’emmêlent langoureusement, où ta bouche soudain gourmande prend possession de la mienne, où ….

     

    DDRRRIIINNGGGGGGGGGGGGGGGGG …

     

    Zut, mais pourquoi sonne t il ainsi celui là ?

     

    Tu t’éloignes de moi pour arrêter ce maudit tintamarre intempestif qui vient de mettre entre parenthèses un moment si exquis.

    Et puis, tu me regardes en souriant.

    En tête en l’air que je suis, j’ai veillé à coller un petit mot sur le réveil et à programmer celui ci pour ce dimanche là où l’on doit changer d’heure…

    Dans l’éventualité éventuelle- bah oui, on se sait jamais- qu’un dimanche, tombé sur la tête sous couvert de violence temporelle, devienne un jour banal.

    Je me mettrai des claques quelques fois !

    Donc.

    Il est dix heures enfin plutôt onze…

    A la bonne heure !

    Je me pelotonne à nouveau tout contre toi.

    Nous en étions où déjà ?

    Ah, oui …

     

    Et ce matin là, un réveil vécu sa première expérience de vol en live ainsi qu’une couette et deux oreillers si je m’en souviens bien …A moins que …

     

    DDRRRIIINNGGGGGGGGGGGGGGGGG …

     

    Grrrrr …Quoi encore ?

    Soupir …

    Je mets ce fichu réveil à l’heure d’été.

    Et en prenant mon café, je me dis que ce rêve n’était pas si mal …

  • Ce que veulent les filles ? Nan, ce que veut celle là ...

    Je ne suis qu’une fille posée sur un coussin qui a, de temps à autre, un crayon habile et un cahier docile.

    Les mots, en complices, viennent s’ajouter et comme tout va de soi dans ce petit pays made in moi, les histoires prennent vie et poursuivent leur bonhomme de chemin aussi joliment qu’il puisse l’être.

    Lui, il a des mots plein la bouche.

    Ils sortent agiles et enchanteurs, bercés et cajolés par sa voix mélodieusement harmonieuse que l’on ne peut se lasser d’écouter.

    Le tout a ce drôle de pouvoir de me jeter en un trouble incompréhensible.

    Je me sens gauche de plaisir, envahie par ce bonheur de sentiment curieux et fort à la fois qui me fait afficher du rose aux joues, un sourire ravi accroché et des yeux pailletés de feux dansants chippés aux étoiles.

    Je me voudrai éblouissante comme un soleil, rien de moins, et je ne suis qu’étourdissante de gaucherie éclatante, à m’en prendre presque les pieds dans toutes les sortes de tapis.

    Bien sûr, il ne voit en moi qu’une fille peut être jolie mais quelque peu stupide en plein, c’est certain.

    Me mettrai je à ressembler à ma Nunuche si bien nommée ou à ma Bridget déglinguée?

    A mon grand désespoir et à n’en point douter …

    Soupir.

    Je dois bien me l’avouer et à mon corps défendant, tout m’émeut chez lui, me chamboule la tête sans dessus dessous, me brasse les neurones à l’envers.

    Maintes fois, mon crayon incrédule en a préféré rompre sa mine et j’ai dû y aller de mon taille-crayons avec toutes les précautions d’usage pour ne pas épuiser et tarir son graphite devenu réfractaire à mes sautés de minaudé de mots si sot.

    Alors d’accord, je me suis mise à lui promettre de ne rien écrire sur lui, sur sa bouche, par exemple, si charmante, si envoûtante que la mienne en souhaiterait presque à devenir conquérante comme cela, en pendable, d’un seul tour.

    Je m’imagine aussitôt l’air malin aux yeux gourmands avec mes lèvres s’emparant de ce butin si convoité, ma langue s’invitant en surprise pour convoler en baiser volé au creux de cet interdit ardemment désiré .

     

    -« Hrum ..Hrum !! 

    - Tiens te voilà toi !

    - Il le faut bien !

    Tu sais que je pointe mon petit tiret et mes guillemets dès que je sais que tu vas capoter en lamentable !

    - J’ai souligné le stupide et pas le lamentable !

    - Navrée de te contredire mais là, le mot est approprié.

    Je me dois de te rappeler le Livre des Filles et d’imprimer dans ton esprit quelque peu perturbé que jamais au grand jamais les filles ne se laissent aller à ce genre si masculin de débordement !

    Tu es donc priée de te doucher à froid voir glacé en cas d’absolu nécessité et reprendre tranquillement le chemin de tes histoires à raconter !

    Et on ne grommèle pas ! 

    Nan mé !!!» .

     

    Ce qui est agaçant, c’est qu’elle n’a pas tort la petite voix en petit tiret et guillemets.

    J’aurai l’air plus que pitoyable en pirate de ses lèvres, à manier de la langue comme un sabre bandit alors que je ne sais même pas tirer sur la chevillette désormais perdue à perpète dans des temps lointains et dépassés…

    Diable d’ange ! Il ne manquerait plus que tu deviennes une bête d’amour !

     

    Tssitt, tsssittttt !

     

    Elle se redressa en secouant la tête, attacha ses cheveux, se posa plus langoureusement sur son coussin et prit son crayon…

     

    Once upon a time in the land far far away there was a princess ...

     

    Et zut …