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Petites fictions dans ma réalité ... - Page 78

  • Du printemps rêvé de marguerite ou le conseil non songé...

    Je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément…

     

    Marguerite me donneras tu le pétale qui me dira comment je l’aime ?

     

    La marguerite fort agacée (après tout une marguerite n’est en rien une fleur simple, c’est un capitule à nombreux fleurons de deux types : blanches et ligulées et jaunes et tubulées, qui sait bien donner le change au final et qui donc, vous le comprenez enfin, a de quoi y aller de son couplet d’énervée)

    vit tout et très rouge, le comble pour une telle fleur me direz vous, elle qui n’a rien d’un coquelicot …

    Elle attrapa le truc façon Alice en version giclée spéciale plante qui veut pousser plus que vite et se dressa devant l’impudente qui s’était permise de killer sa beauté sous couvert de voyance déguisée spécial « je te dis love en fun pour ce printemps nouveau »

    (il faut toujours un slogan hipe pour chaque soit disant nouveau truc ou machin venant à pointer le bout de ce qu’il peut)

    C’est certain, l’humaine, un tantinet apeurée, eut pour premier geste de paix de rendre, à la marguerite survitaminée, le pétale qu’elle tenait encore dans sa petite mimine décontenancée (enfin, un ... bon d’accord, on se la joue vulgaire et simple, à la marguerite quoi !  ) .

     

    La marguerite, qui n’était pas vache semble t il, se rendit compte de la pitoyable mauviette attitude de l’acharnée au cœur inquiet et dans sa grande mansuétude, consentit à se lancer dans une explication à la mode de « je t’éduque en deux coups de pâquerettes» .

    La fille fut toute chamboulée après ça.

    Elle découvrit qu’elle avait un cœur aussi grand que l’univers et l’importance de la place de chaque chose ici bas la fit frémir dans la moindre parcelle de son être-fille qu’elle était.

    La marguerite sentit la petite rosée dernière avalée à l’aube, perlée au bord de ses étamines devant autant de beauté soudainement révélée. Elle en aurait presque jetée à bas ses pétales restants pour se lancer en corolle unique tel un astre flamboyant, bon d’accord, elle était facile celle là pour l’astéracée qu’elle est ….

    Néanmoins, la marguerite sait dans le pétale raison gardée et, quoiqu’il en soit, connaît sa place depuis la nuit des marguerites et de ses faucheurs, bien que, à vrai dire, cela se passa par un bel après midi de printemps mais cela est une autre histoire, n’est ce pas ?

     

    La marguerite reprit donc sa place en bonne fleur toute simple qu’elle veut et qu’elle sait paraître.

    La fille comprit que son amour pour celui là « est » et qu’il faudrait à l’avenir, composer avec lui .

     

     

    Et le printemps dans tout ça ?

    Il écarta les bras en avançant tout en malicieuse truculence et se dit que son temps était enfin venu…

  • Quand la culotte s'en mèle...

    Je le croisais comme à l’accoutumée dans les escaliers.

    Il me regardait en souriant, je faisais de même.

    Ses yeux ne quittaient pas les miens.

    A ma hauteur, il me demandait un mouchoir.

    Je m’exécutais sans sourciller lui confiant l’un des miens blancs et brodés, imprégné des effluves de mon parfum.

    C’était ainsi.

    C’était notre jeu lorsqu’il nous arrivait de nous rencontrer dans les escaliers de cet hôtel particulier ; moi, en visite chez une amie, lui résident s’échappant de sa maisonnée.

    Ce jour là fut différent.

    Alors qu’il me posait la question, je sortis de ma poche ma culotte blanche en dentelle et lui tendis.

    Je me sentis rougir en voyant le désir passer subitement dans ses yeux et transformer son visage. Il s’approcha plus prés et me prit dans ses bras.

    Et tandis que nous échangions le plus passionné des baisers étroitement collés, nous perdîmes pieds et dévalâmes toutes ces marches.

    La concierge attirée par tout ce fatras, nous découvrit amoureux enlacés aux cous brisés.

    Cela ne nous arrêta pas pour autant, nous décidâmes de rester revivre cette scène encore et encore. D’être, par conséquent en amour, fantômes de cet hôtel devenu tout à coup bien plus particulier.

    Car bien sûr, le bruit fureta, s’échappa, s’amplifia qu’ici et là sévissaient d’étranges phénomènes que l’on n’expliquait pas.

    Et l’on se garda, évidemment, avec le temps d’en faire une publicité tapageuse tant il était difficile sinon, de trouver locataire.

     

    Jusqu’à moi.

    « Elle » m’avait contacté une semaine plus tôt, ça n’était certes pas dans sa nature de venir à moi pour solliciter mon aide, cependant, je ne m’étonnais plus de rien depuis nos précédentes aventures.

    « Elle », la grande faucheuse comme il disait tous, était devenue sentimentale, j’en étais sûre à présent. Il ne m’était pas rare de la voir débarquer sans fanfare, ni trompette mais juste avec sa faux, pour me confier des espèces de petits travaux pour lesquels, ma foi, j’étais pas mal douée.

    Ma mission, cette fois, était d’un genre nouveau.

    « Elle » avait fait une erreur il y aurait tout juste cent ans demain et je devais en quelque sorte, « réparer » cela.

    Néanmoins, ne me demandez pas comment, je n’en avais aucune idée. Quelques fois, il suffisait que je sois là et ça s’arrangeait, Dieu ou Diable savaient comment.

    Toutefois, j’y serai à cette drôle d’adresse.

    « Elle » m’avait juste précisé d’apporter avec moi, cette jolie petite culotte blanche en dentelle que j’avais déniché dans une friperie toute parisienne et d’y être à onze heures précises.

     

    10h50.

    Une fois la porte cochère passée, je rentre dans un autre monde.

    C’est ce que j’aime à Paris, l’on pousse et l’on peut être tellement et agréablement surpris.

    Cet endroit est de toute beauté.

    Je traverse la coure en me dirigeant vers la lourde et non moins élégante porte d’entrée de cet hôtel particulier.

    S’offre à moi, un hall sobre et exquis au pied duquel se jette un imposant escalier de marbre blanc tout à fait incroyable.

    C’est à quelques marches montées que je sens comme un effleurement.

    A la moitié de mon ascension, je les vois se dirigeant l‘un vers l’autre.

    Je distingue nettement tout l’amour que leurs cœurs portaient et je veux vraiment voir, assister à ce qu’il va se passer ensuite.

    Pourtant, je ne sais pourquoi l’idée de la culotte se fait omniprésente dans ma tête, il faut que je me place juste au milieu, là maintenant, l’agiter et la leurs montrer .

    C’est ce que je fis et je me retrouvai alors au milieu d’un groupe de touristes japonais qui me dépassèrent allégrement en descendant l’escalier de marbre blanc.

    Soupir …

    Je me faufile vers la sortie de ce lieu, quelque peu changé depuis mon entrée, qui est devenu musée.

    Et moi, bien évidemment, je ne saurai jamais ce qu’il s’était passé entre ces deux là au 5 de la rue Thorigny, bon, d’accord, c’était « avant » …

    Soupir …

     

    « Elle » sourit.

    Sa petite protégée a encore réussi. « Elle » la sent pestant contre le monde entier mais il doit en être ainsi, il ne faut pas encore qu’elle sache que celui qu’elle attend est en fait, 

    Cependant, chut, c’est une autre histoire …