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Quand la culotte s'en mèle...

Je le croisais comme à l’accoutumée dans les escaliers.

Il me regardait en souriant, je faisais de même.

Ses yeux ne quittaient pas les miens.

A ma hauteur, il me demandait un mouchoir.

Je m’exécutais sans sourciller lui confiant l’un des miens blancs et brodés, imprégné des effluves de mon parfum.

C’était ainsi.

C’était notre jeu lorsqu’il nous arrivait de nous rencontrer dans les escaliers de cet hôtel particulier ; moi, en visite chez une amie, lui résident s’échappant de sa maisonnée.

Ce jour là fut différent.

Alors qu’il me posait la question, je sortis de ma poche ma culotte blanche en dentelle et lui tendis.

Je me sentis rougir en voyant le désir passer subitement dans ses yeux et transformer son visage. Il s’approcha plus prés et me prit dans ses bras.

Et tandis que nous échangions le plus passionné des baisers étroitement collés, nous perdîmes pieds et dévalâmes toutes ces marches.

La concierge attirée par tout ce fatras, nous découvrit amoureux enlacés aux cous brisés.

Cela ne nous arrêta pas pour autant, nous décidâmes de rester revivre cette scène encore et encore. D’être, par conséquent en amour, fantômes de cet hôtel devenu tout à coup bien plus particulier.

Car bien sûr, le bruit fureta, s’échappa, s’amplifia qu’ici et là sévissaient d’étranges phénomènes que l’on n’expliquait pas.

Et l’on se garda, évidemment, avec le temps d’en faire une publicité tapageuse tant il était difficile sinon, de trouver locataire.

 

Jusqu’à moi.

« Elle » m’avait contacté une semaine plus tôt, ça n’était certes pas dans sa nature de venir à moi pour solliciter mon aide, cependant, je ne m’étonnais plus de rien depuis nos précédentes aventures.

« Elle », la grande faucheuse comme il disait tous, était devenue sentimentale, j’en étais sûre à présent. Il ne m’était pas rare de la voir débarquer sans fanfare, ni trompette mais juste avec sa faux, pour me confier des espèces de petits travaux pour lesquels, ma foi, j’étais pas mal douée.

Ma mission, cette fois, était d’un genre nouveau.

« Elle » avait fait une erreur il y aurait tout juste cent ans demain et je devais en quelque sorte, « réparer » cela.

Néanmoins, ne me demandez pas comment, je n’en avais aucune idée. Quelques fois, il suffisait que je sois là et ça s’arrangeait, Dieu ou Diable savaient comment.

Toutefois, j’y serai à cette drôle d’adresse.

« Elle » m’avait juste précisé d’apporter avec moi, cette jolie petite culotte blanche en dentelle que j’avais déniché dans une friperie toute parisienne et d’y être à onze heures précises.

 

10h50.

Une fois la porte cochère passée, je rentre dans un autre monde.

C’est ce que j’aime à Paris, l’on pousse et l’on peut être tellement et agréablement surpris.

Cet endroit est de toute beauté.

Je traverse la coure en me dirigeant vers la lourde et non moins élégante porte d’entrée de cet hôtel particulier.

S’offre à moi, un hall sobre et exquis au pied duquel se jette un imposant escalier de marbre blanc tout à fait incroyable.

C’est à quelques marches montées que je sens comme un effleurement.

A la moitié de mon ascension, je les vois se dirigeant l‘un vers l’autre.

Je distingue nettement tout l’amour que leurs cœurs portaient et je veux vraiment voir, assister à ce qu’il va se passer ensuite.

Pourtant, je ne sais pourquoi l’idée de la culotte se fait omniprésente dans ma tête, il faut que je me place juste au milieu, là maintenant, l’agiter et la leurs montrer .

C’est ce que je fis et je me retrouvai alors au milieu d’un groupe de touristes japonais qui me dépassèrent allégrement en descendant l’escalier de marbre blanc.

Soupir …

Je me faufile vers la sortie de ce lieu, quelque peu changé depuis mon entrée, qui est devenu musée.

Et moi, bien évidemment, je ne saurai jamais ce qu’il s’était passé entre ces deux là au 5 de la rue Thorigny, bon, d’accord, c’était « avant » …

Soupir …

 

« Elle » sourit.

Sa petite protégée a encore réussi. « Elle » la sent pestant contre le monde entier mais il doit en être ainsi, il ne faut pas encore qu’elle sache que celui qu’elle attend est en fait, 

Cependant, chut, c’est une autre histoire …

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