Sur un cahier d’écolier, je retrouverai … Je rirai de ces mots couchés …
Ecrits de cette écriture ronde et bien disciplinée, moi, la sage qui bouillonne … Moi, l’exaltée qui te rêve ici et maintenant . Je me projette dans ce temps qui ne sera pas celui que j’espère. Le temps, on me le répète, nous change, nous déçoit et nous fait devenir mesquin . C’est drôle ça, je ne le crois pas . On est ce que l’on est et l’important est de ne pas l’oublier .
J’ai retrouvé dans ce cahier d’écolier à l’encre bleue délavée, ces mots d’amour que je t’avais dédiés .
Toi, l’amour, l’homme dont je rêve, espère l’existence quelque part dans ce monde. Je ne te connais pas encore et cependant, je m’enfièvre .
Tu es grand . Tu es beau. Tes yeux gris me transpercent toujours et encore. Ton esprit est si extraordinaire que je me sens maladroite et gauche. Ton regard me couvre et me dit combien tu m’aimes, combien tu me désires, moi, la femme qui ne l’est pas encore .
Je ne peux qu’imaginer tes mains sur moi, mon corps s’abandonnant à toi .
Je ne sais rien des jeux de l’amour, de la guerre des corps qui laissent les âmes repues et satisfaites .
Je sais que je serai tienne entièrement, complètement, à vider mes sens de toute raison.
Exaltée de toi, c’est ce que je veux être.
Exaltée de toi pour le meilleur et pour le pire.
Je te veux, je ne veux être qu’à toi et tes caprices, tes souhaits et tes espérances, être ta coupe, toi, le vin .
M’enivrer de toi à jamais et ne plus être jamais sage .
Je rirai, oui, sûrement, de ces mots couchés. Je rirai en pensant à cette petite écervelée que j’étais , que je suis et que j’espère, je resterai .
Moi, 16 ans .