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Petites fictions dans ma réalité ... - Page 24

  • Un soir pas comme les autres ...

    All days must die…
    The same, for men.

    Souris, même si tu n’es pas filmé!

    Bon, d’accord, curieuse entrée en matière, mais j’en ai plus qu’assez d’attendre, à observer ses passants pressés oppressés par le temps filant à toute allure.
    Je passe ma vie à faire le guet.
    Sous prétexte que je vois tout et que je sais à l’avance ce qui va se passer, on me colle toujours dans des missions hyper casse pieds, des trucs lents où jamais rien de palpitant n’arrive.
    C’en est désespérant de consigner des faits aussi banals à pleurer.

    Je m’ennuie, saperlipopette que je m’ennuie!

    Si j’osais, je ferai une super formation avec détonnant entraînement intensif pour devenir agent de terrain qui risque tout et tient le destin du monde ou tout du moins une partie, dans le creux de sa main.
    Ah que ça doit être bien de sauter d’un avion, piloter un bolide, surfer sur les vagues, faire tout exploser à tout va, juste comme ça, parce qu’il faut sauver la planète d’un conquérant tortionnaire déglingué du ciboulot qui veut faire tout péter s’il n’a pas son joujou préféré!
    Arriver à brûle-pourpoint, en n’importe quelle langue, a avoir le dernier mot et laisser coi une bonne fois pour toute, le gêneur de tout poil!
    Devenir la référence, la boute-en-train qui mène la danse à son rythme, celle dont on chuchote le nom sous le manteau avec l’extase envie au fond de l’âme et le soupir en aise!
    Fichtre que cela serait foutrement excitant, une vie intrépide de bonne et belle allure!
    Haie !
    Non mais faut surtout pas se gêner pour m’écraser les pieds, espèce de trou du c. !
    Diablement joli le truc en question d’ailleurs, mais quel malotrus!
    Bon?
    J’en étais où dans tout ça tandis que ce gars là se met à courir vers la superbe blonde qui l’attend là bas, près du kiosque à musique.
    C’est agréable ici en fait, quand il fait beau, cependant là, en plein hiver, un soir de réveillon, je me demande bien pourquoi l’on m’a collée de planton à cet endroit.
    Il est vrai que les faits sont alarmants : le père Noël n’est pas passé cette année et plein de petits et grands sont au bord du désespoir coassant une vie bigrement bien noire.
    La distribution, la semaine dernière a été assurée de manière bougrement cavalière par son équipe de lutins super entraînés, depuis le temps, à faire face à toute situation.
    En revanche, du Père Noël, queue de renne tondue, rien!
    Ni à l‘ouest, ni à l‘est, au désespoir de l‘Anne qui pour une fois s‘était dit qu‘elle aurait pu voir venir!
    Pas un bonnet frémissant, pas un poil en bataille, pas de rouge nez dégoûté accompagnés de ho ho joyeux dans le vent vif, pourtant!

    Je n’ai rien découvert certes, dans ma chaussette suspendue près de l’âtre et il est vrai aussi, que j‘ai oublié cette année de faire ramoner ma cheminée.
    Pourtant, j’ai été fort sage, appliquant à la lettre ce que l’on attend de moi tout au long de ces mois.
    C’est pourquoi, malgré la bise venue, désignée pour cette mission, je n’ai pas rechigné, faisant fi de la fête qui me tendait ses cotillons et son foie gras, une grenouille peut être, transformée en prince charmant…
    Ah que cela serait bête si tel était le cas!

    J’étais donc là, l’extrapolation résolument opacifiée, transie de froid à essayer de repérer je ne sais quoi, dans ce parc qui fermait dans une heure et qui se vidait en extrême vitesse, de ces occupants jusqu’à il y a une demie heure, insouciants et rêveurs d’heureux temps chauds et doux, propices à d’autres ébats.
    Quelle gourde j’étais de croire encore à cet espèce de bon gros barbu tout de rouge vêtu !
    J’allais attraper le plus beau rhume de la nouvelle année et rester au lit, mais pas clouée ainsi que je l’aurai souhaité.
    Zut.
    Mon portable n’y tenant plus, venait de rendre l’âme, la batterie bien plus lasse que moi de ces heures passées en grand frimas.

    Il pouvait tout arriver désormais, je ne serai plus sauvée.

    L’heure était sombre et d’un courant glacial.
    Il me fallait à présent frotter une allumette pour voir l’heure qu’il était à ma montre que j’avais heureusement glissée dans la poche avant de mon sac besace car, le pratique couteau suisse téléphone manquait cruellement dans cet horizon dorénavant bouché.
    Adieu lampe, horloge, secours, réconfort et que sais je encore !
    Il fallait que je me précipite à la grille ou je passerai les heures les plus réjouissantes de l’année, affreusement seule et condamnée à un enfermement rigoureux en saisissement des plus torrides car la bienveillante météo, dans ses prévisions, avait misé sur la plus froide nuit de l’hiver depuis cinquante années …
    Chic!
    Je claquais des dents en courant tant bien que mal dans l’obscur le plus malveillant.
    Mince!
    La grille était illuminée, ça serait mon phare généreux dans cette incroyable nuit sans lune qui se profilait déjà.
    J’y étais presque quand je sentis le sol se dérober et m’engloutir en eau glacée.
    C’est moche en fait, d’être si près et que tout s’écroule en un pied se dérobant vous entraînant en noir profond.
    Flûte.
    Je m’enfonçais en évanouissement.
    - « Psssiiitttttt …
    Allez, hop, on se réveille!
    Hé paresseuse, si tu crois que tu vas rester traîner au lit aujourd’hui alors que le soleil est déjà levé depuis un sacré paquet d’heures, tu rêves! »
    Bah oui, je sais que je rêve … Je suis trempée et transie, c’est la fièvre, je délire, c’est aussi simple que cela!
    J’arrive à peine à me sortir du bassin dans lequel je me suis pris les pieds lorsque tout à coup, le ciel s’embrase et devient lumière éclatante et assourdissante.

    - « HO HO!
    Ça y est, je la vois! »

    Et qu’elle est ma stupéfaction de contempler tout à coup, le Père Noël !!!
    C’est lui! 
    Il est bien là!
    Il m’attrape en un seul coup, un seul et m’emporte au chaud, dans ses bras pour me poser délicatement sur la banquette confortable de son traîneau.
    Je me sens si rassurée que je sombre à nouveau, ravie et heureuse.

    - « Père Noël, il faudra carrément arrêter cette production de poupée robot agent secret, nous passons une grande partie de la nuit à la recherche de celle qui s’éveille par mégarde et si nous n’avions pas la mécanique du raccourci de temps, nous ne finirions jamais notre travail!
    Et ça fait trois ans que ça dure !
    - «  Tu as raison Howard, l’elfe de feu, nous allons remédier au problème lorsque nous serons rentrés.
    Pour le moment, la petite dort en paix et nous, nous avons encore tant de pays à visiter!
    En avant, Rudolf! »

    Et dans un grand bruissement de sabots, le traîneau s’enfuit dans le ciel soudain illuminé par la douceur retrouvée.

    Et de belles et bonnes heures à suivre doucement en douce, n’est-ce pas, en joliesse de ce pas !
    Hop là!!

     

    - " Que.."
    - " Toi, toi ! Assez de tergiversations!  Je ne veux que toi. "




  • Espièglerie à joliesse contée d'une apprentie fée...

    D’accord.
    Je suis une peste infantile à l’âme résolument heureuse d’être amoureuse de vous, ce qui me fait danser sur les embûches du chemin chaotique de ma vie, à souhaits, sinueuse.

    D’accord.
    Je m’extasie à découvrir émerveillée, l’arc parcourant le ciel en gracieuse facétie qui me laisse écouter les couleurs murmurant la chanson de mon Amour en douces caresses des plus somptueuses.

    D’accord.
    Je ne serai que l’amuseuse, celle qui ne fera jamais partie de votre vie puisque la ballerine n’épouse le roi que dans les contes bien ordonnancés en jolie histoire soyeuse.

    D’accord.
    Vous avez la clef.

    Alors, regardez moi une dernière fois, sur les pointes, dans les volutes froufroutées de tulle blanc tourner sans hésiter, docile et majestueuse.
    Laissez moi disparaître ensuite, à jamais triste à mourir, dans la complication sombre du mécanisme désormais inutile, serti d’or et de soie.
    Je reposerai ainsi, loin de la mélodie heureuse des cœurs subjugués, en belle endormie rêvant à vous, oh mon roi.


    L’apprentie fée, dans l’exercice de magie appliquée du jour sur boite à musique, trouva tout à coup, fort amusant de changer la donne car après tout, pourquoi posséder une baguette qui peut tout ?
    Elle se concentra en un sourire et plissé de paupières, souffla les mots secrets…


    Fichtre!
    J’avais certes été récalcitrante à me rendre seule à l’opéra, découvrir pour la première fois, l’inédit d’un ballet classique.
    J’avais cependant maudit les aléas de la saison glacée laissant mon amie au fond de son lit, m’interdisant brusquement, un spectacle réservé depuis des mois.
    Je n’avais bien sûr trouvé personne pour la remplacer et m’étais laissée, malgré tout, convaincre par ses délires enfiévrés et ciel, je ne le regrettais pas!

    La féerie splendide me berçait encore tandis que je descendais vacillante malgré moi, au milieu d’un tohu bohu triomphant d’une cohue policée et aussi enchantée que moi.
    Je perdais pied, me découvrant sur le tard, une vocation de cendrillon qui allait me faire dévaler sans contre façon, les marches devenues pièges à trépas.
    Je fermais les yeux, me pensant ainsi prête, à la déconvenue dérobade de ma chaussure au talon pas si haut que cela.
    Je ne sentis pourtant que les bras puissants m’enlevant à ce funeste désarroi, me transportant illico rassurée en tout contre un homme, un sauveur, un juste héros fait pour moi.

    Mon cœur battait à mille à l‘heure.
    Sur un banc avec précaution, il me posa.
    L’un de ses amis lui tendit mon escarpin fugueur.
    Ses yeux rivés aux miens, il s’agenouilla.

    Le monde cligna de l’œil et s’ouvrit doucement en sourire délicieusement lumineux.



    -«Que veux tu?
    -   Juste toi. »

     

    En made in moi