Mais un peu de patience …
Uruel était connu au travers de ce monde comme étant celui de la paix et de l’amour. Il avait la particularité de s’étendre petit à petit car chacun savait que seulement ici, leur cœur pouvait s’apaiser et vous conviendrez qu’il faut une place pour chacun en amour .
Muscheggen, magicienne tout puissante du noir pays d’Ugrudul et en toute bonne magicienne du noir dessein, elle souhaitait voir disparaître ce havre de paix pour toutes les âmes tourmentées.
Ses raisons ? Ugrudul pays voisin d’Uruel, rétrécissait comme peau de chagrin et surtout son destin à elle, c’était détruire les parents d’Arwenn : Danyellana et Naylagoz.
Pour se faire, elle avait lancé une terrible malédiction à la jolie Arwenn lors de sa naissance :
«Que tout ce qui est connu sur notre monde éveille en toi une curiosité sans fin jusqu’à te perdre à jamais» .
-Comme nous sommes dans un conte et que bien sûr, nous avons aussi notre batterie de super gentilles fées, ne vous inquiétez pas pour Arwenn.-
Muscheggen, en bonne vaniteuse, avait oublié, mais alors carrément, les trois Zéphyldes qui vivaient encore entre terre et ciel dans l’arbre du monde . Celles ci veillaient quelque fois d’un œil distrait, sur Uruel.
Là, heureusement, elles purent prononcer les mots et parer Arwenn de toutes une série de dons divers et variés qu’énumérer ici prendrait trop d’attention et nous ne voulons pas vous endormir, n’est ce pas ? …
Bref .
Arwenn avait donc grandi insouciante, chacune de ses curiosités satisfaites pour le plus grand bonheur de ces parents.
Néanmoins, lorsque le noir désir souhaite s’étendre, il trouve toujours un petit trou ou plutôt dans notre histoire, une espèce de tunnel ? terrier ? que Muscheggen avait bien, il faut le souligner, découvert par hasard et qui allait la servir à merveille…Hélas pour Arwenn, oui, à merveille.
Cela se passa la veille de ses dix sept ans.
Elle avait reçu en cadeau d’anniversaire, un superbe étalon et ne perdons pas de vue la malédiction, elle était fort curieuse de la sensation, nez au vent sur cette si belle monture.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
Arwenn galopait, galopait. Tant et si bien qu’il fallait bien faire boire son cheval et surtout, se reposer un peu afin de pouvoir repartir de plus belle.
La princesse n’était jamais venue de ce côté- ci du royaume, elle s’empressa donc, après avoir attaché soigneusement sa monture, d’explorer les alentours.
C’est ainsi qu’elle se trouva face à un drôle de tunnel ? terrier ? …Elle se dépêcha d’y entrer, ça n’était pas très aisé et surtout, il faisait sombre, voir très très obscur…
Elle traversa une sorte de matière qui lui laissa une drôle de sensation sur la peau, elle trouva cela si curieux qu’elle voulut retenter l’expérience, cependant, pas moyen de faire machine arrière.
Le moment de panique passé, elle ne pensa qu’à l’autre sortie et continua son périple.
Combien de temps s’écoula entre celui où elle sortit de ce côté ci et son entrée dans le tunnel ? terrier ? ? Nul ne saurait dire.
En tout cas, ici, il faisait froid, il y avait de drôles de bruits au loin et franchement, ça puait.
Pour la première fois, Arwenn prit peur.
-« Bonjour, Arwenn ! »
Elle avait beau regarder mais elle ne voyait pas qui lui parlait, mis à part ce joli chat bleu assis …
-« Bonjour, Arwenn ! » dit le chat en s’étirant ; donc, plus de doute, Arwenn dormait encore et elle était dans un rêve, il lui fallait simplement se réveiller et elle retrouverait sa chambre, ses parents, son royaume…
-« Non, reprit le curieux chat, tiens maintenant il était noir, tu ne dors pas. J’ai été envoyé ici par les trois Zéphyldes après ta naissance pour que, si par malheur, tu passais le tunnel ? terrier ? tu ne te sentes pas seule dans ce monde ». L’animal fit un petit saut .
- « Arwenn, je te présente la terre, bienvenue dans ton nouveau domaine » …
Et il lui raconta ce que l’on avait bien pris soin de lui cacher depuis sa naissance …
Les yeux d’Arwenn s’emplirent de larmes car elle pensait à ses parents qu’elle imaginait si inquiets. Cependant, une princesse, ça ne pleure pas ; tout n’était pas perdu. Elle trouverait le moyen pour repasser ce truc-bidule . Tiens, ça aussi, c’était bizarre, elle avait plein de nouveaux mots fort étranges dans la tête .
Après tout, elle était Arwenn, princesse aux mille et un dons du royaume d’Uruel au compagnon, certes un peu étrange, qu’elle nomma Ushmishak.
Ce monde était à découvrir et il en fallait bien plus pour l’arrêter .
Arwenn sourit .
Son histoire sera ce que l’on appelle ici, un conte. Les mots jetés en premières idées lui plaisaient .
Elle se leva. Ushmishak l’appelait : il s’était encore enfermé dans la machine à sécher le linge …