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Petites fictions dans ma réalité ... - Page 105

  • En pour suite d'Arwenn ...

    Arwenn ne se doute pas qu’Ushmishak l’a suivi.

     

    Elle arrive à son rendez vous juste à l’heure. Elle qui déteste être en retard ou trop en avance, c’est parfait. Au même moment, elle reçoit un message sur son portable : le Gardhum va être en retard.

    Tant mieux .

    Cela va lui laisser le temps de reprendre ses esprits.

    Qu’avait dit Ushmishak déjà ? A vrai dire, rien de bien intéressant.

    Elle regarde autour d’elle.

    C’est une journée superbe, le soleil est au rendez vous et le ciel, d’un bleu lumineux. Elle marche un peu en l’attendant.

    Soudain, elle sent son regard, elle se retourne. Il est là. Il lui sourit.

    Tiens, est ce que c’est ça un cœur qui bat ? Hum, ça serait pas mal qu’il batte moins fort, elle a l’impression qu’on ne va voir que lui, s’agiter dans sa poitrine …

    Ce qui se déroule par la suite est encore quelque peu embrouillé dans sa tête. Elle ne sait pas si elle lui a posé les bonnes questions concernant son Royaume.

    Elle semblait toute à l’heure, bien plus préoccupée par cet homme et tout ce ressenti à son égard, que des archives à consulter.

    Il lui avait confié le fameux cube, elle en était certaine, elle le tenait enfermé dans sa main. Cependant, tout le reste c’était déroulé comme dans un rêve, elle avait l’impression de flotter.

    Bien.

    Il faut mettre la précieuse relique en lieu sûr.

    C’est à ce moment qu’elle aperçoit son chat qui semble fort occupé avec une de ses congénères. Arwenn sourit, décidément, c’est un jour plein de surprises.

    Il lui faut rentrer au plus vite.

    Zut, mais par où ?

    Manifestement, elle a la tête sans dessus dessous.

    Elle se presse vers la station de métro la plus proche, serrant toujours l’inestimable colis.

    Ushmishak n’a pas vu Arwenn quitter les lieux, il s’en aperçoit un peu trop tard à son goût, quoiqu’à bien y réfléchir, il n’a aucune idée du temps passé. Ce qu’il faut, c’est rentrer dare-dare, être à la maison avant elle …

     

    Il se glisse par la fenêtre du salon alors qu’elle tourne la clef dans la serrure. Il a réussi de justesse, il a les pattes en feu.

    Il la regarde. Elle lui semble différente : les joues plus roses, les yeux pétillants, un sourire béat affiché.

    Sans un regard pour lui, elle se dirige immédiatement vers sa chambre.

    Tant mieux, cela lui permet de reprendre contenance sur son coussin posé … Mggrrraouh (zut) ! A vivre en chat sur cette Terre, ça lui donne de mauvaises habitudes !

     

    Arwenn sourit en relisant ces lignes.

    Tant d’années étaient passées !

    Elle s’était résignée finalement à ne jamais retourner en son Royaume.

    Elle avait découvert ici quelque chose de bien plus incroyablement rarissime : un Amour partagé.

    Elle en avait d’ailleurs écrit sur le sujet, des kilomètres d’articles qui semblaient toujours d’actualité. Il faut croire que dans tous les mondes possibles, l’amour est ce que l’on espérait le plus que l‘on possède un ou plusieurs cœurs…

    Il était impossible à Lud, le Gardhum, de traverser le tunnel ? terrier ? il y aurait laissé sa vie, le voyage de retour n’étant possible que pour les natifs du Royaume, une protection contre les invasions diverses.

    C’est après les frasques de Muscheggen que les trois Zéphyldes avaient pris cette décision.

    Muscheggen s’était échappée de la Terre alors qu’elle était prisonnière d’une grotte cachot, enfermée là par celui que l’on appelait Merlin par ici.

    Le destin, peut être, avait cligné de l’œil en plaçant là, à quelques mètres de la geôle, le tunnel ? terrier ? …

    Forcément, le passage avait été déplacé depuis, caché aux yeux de tous ceux du Royaume et surtout, de Muscheggen.

    Qu’elle le découvre à nouveau au cours d’une simple promenade était encore un tour pendable du destin, histoire de jouer un tantinet ?

    Bon d’accord, ceci n’expliquait pas non plus pourquoi Arwenn n’avait pu revenir en arrière lors de sa traversée !

    Les trois Zéphyldes possèdent des pouvoirs étendus par delà les neufs mondes connus et celui de la prescience n’est que bien banal en somme, l’on va seulement poser que la magie devait opérer pour la survie de l’humanité (oui voyons, rappelez vous, un petit effort ! Le fameux cube !!!  ) .

     

    Ushmishak était le seul à être rentré.

    Il en avait soupé de sa vie de chat, il avait souhaité ce retour plus que tout.

    Il faisait certes, quelques allers et retours pour le plaisir de visiter celle qu’il avait protégé des années durant. Arwenn avait juste eu du mal avec sa réelle apparence au début. Cependant, à présent, elle se réjouissait de ces visites surprises, elle avait ainsi des nouvelles de son cher Royaume.

     

    Aujourd’hui, elle se sent toujours pleinement heureuse et cela dure depuis une quarantaine d’années.

    Elle sourit en passant la main sur son ventre qui s’arrondit, leur deuxième enfant naîtra au printemps. Il va sans dire qu’il faudra trouver une solution pour les mettre à l’abri car l’humanité n’est toujours pas prête à découvrir une éternité d’amour aussi flamboyante.

    Le temps passe si vite, décidément trop vite et sur cette Terre, il peut devenir leur pire ennemi tout en étant un allié incomparable à leur Amour.

    Lud lui a promis, il a trouvé, il lui expliquera demain le temps des nouveaux changements …

    Elle soupire d’aise, son Gardhum, son bel amour veille.

  • Arwenn, la suite ...

    Les temps étaient venus.

     

    La Dame qu’elle était devenue de ce côté du tunnel, terrier …le savait.

     

    Plus de vingt ans de ce monde çi s’était écoulé depuis son passage à travers ce foutu truc (tiens, elle maîtrisait bien leur langage maintenant).

    Si il n’y avait pas eu Ushmishak, elle aurait si vite perdu espoir qu’elle se serait transformée en pierre.

    Cependant le chat espiègle lui avait permis de surmonter toute sa peine, perdue sur cette Terre où tout semblait si compliqué, si empli de vilenies, elle n’aurait franchement pas pu arriver jusqu’à aujourd’hui.

     

    Ushmishak la regardait du coin de son œil de chat depuis quelques jours.

    Il sentait un changement opéré et se demandait dans sa petite tête de chat, ce qui pouvait bien préoccuper sa protégée.

    Il était au combien fier d’elle.

    Elle était devenue une fort jolie femme de ce monde malgré toute la particularité qui la caractérisait .

    Elle réussissait tout ce qu’elle voulait entreprendre et là dessus, il avait fallu calmer sa fougue, cela aurait éveillé les soupçons, les trois Zéphyldes l’avaient envoyé ici pour la protéger pas pour l’exposer au risque que Musheggen ne la retrouve.

    Ushmishak se demandait toujours comment leur monde avait évolué, le royaume d’Uruel lui manquait souvent et d’être coincé ici dans la peau d’un chat ne faisait rien pour aider, oui, son désir à lui aussi de retour, était grand.

    Néanmoins Ushmishak était à mille lieux de savoir ce qui tarabustait la tête bien pleine d’Arwenn .

    Quelque part, ça l’ennuyait fichtrement, lui qui se targuait de pouvoir anticiper et gérer toute situation, celle là lui échappait.

    Et ce matin, il comprit toute l’étendue de son impuissance quant à l’attitude étrange d’Arwenn.

    Il faut le rappeler, il n’était qu’un chat ici et dans leur royaume, un Ishtimak rattaché au service des trois Zéphyldes.

     

    Arwenn s’était levée ce matin bien décidée à s’entretenir avec Ushmishak de ce qui la préoccupait.

    Cela faisait des jours, des semaines, des mois qu’elle se documentait, menait des expériences pour savoir comment gérer ce sentiment nouveau qui l’envahissait inexorablement.

    Toutes ses recherches lui apportaient un aspect théorique cependant, pas l’once d’une piste quant au ressenti.

    Cela avait commencé quand elle avait crû reconnaître un Gardhum, les Gardiens de l’ombre obéissant au Ludovici Code, ceux là même qui protégeaient les Hommes de cette Terre depuis des siècles.

    Ca, elle le comprenait bien, ces humains avaient réellement besoin d’être protégés ! Elle avait en tête deux ou trois expériences, voir plus, abracadabrantes et en ouvrant n’importe quel journal, l’on comprenait tout le travail à accomplir.

    Bref.

     

    Cela avait donc commencé par un début de soirée.

    Elle était quelque peu lasse de sa journée, cela survenait parfois quand trop de souvenirs de sa vie sur Uruel la submergeaient.

    Elle se connecta à Internet, belle invention qui ne lui permettait pas de trouver une solution à son retour mais lui accordait de récolter moult incroyables informations utiles ou pas, sans doute dans l’avenir…

    C’est ainsi qu’elle s’égara sur un site dédié à ce que les humains ne se sentent pas trop seuls et bien moins tristes.

    Vraiment curieux alors qu’il suffisait simplement de se dire « bonjour » en face à face !

    Ushmishak lui avait bien recommandé de se montrer prudente, les coutumes ici étaient étranges et il ne fallait pas déroger au fait de rester dans l’ombre, ne pas attirer l’attention sur eux.

    Elle naviguait donc sur les textes et s’arrêta soudain sur les premiers mots de l’un deux, elle cliqua et entra dans son monde à lui (bah oui, c’est ainsi que tous ou presque qualifiaient leur page) .

    Ce fut comme une bouffée d’air pur de son royaume, son cœur se mit à battre plus fort.

    Si, il était l’un d’entre eux !

    Il saurait sans doute l’aider, après tout, ils étaient immortels, une autre histoire telle que la sienne était peut être consignée dans leurs archives, avec le retour tant espéré dans son royaume.

    L’espoir emplissait indubitablement le cœur d’Arwenn.

    Cependant, après quelques semaines, elle sentit comme un changement dans sa tête, dans son cœur, dans son âme.

    Elle ne comprenait pas.

    Elle chercha à interpréter et n’eut pas davantage de réponse.

    Quelque chose clochait il avec sa santé ?

    Pourquoi son cœur battait il si fort ?

    Pourquoi rougissait elle pour un rien quand elle lisait de ses nouvelles ?

    Alors, ce matin, elle n’en pouvait plus de ne pas savoir ; cela faisait vingt cinq années qu’elle avait traversé et tout s’emmêlait pour la première fois dans sa tête.

     

    - « Ushmishak ! »

    Le chat s’étire.

    - «  Qu’y a t il ma princesse ? »

    Là, il l’agace d’emblée, elle ne supporte plus qu’il l’appelle ainsi.

    -« Racontes moi, expliques moi ce que l’on appelle « l’amour » .

    Le chat manque de s’étrangler comme s’il n’arrivait pas à régurgiter sa boule de poils .

    Il s’attendait à tout mais franchement pas à ça.

    Que lui dire, comment lui expliquer sa non connaissance en cette matière si particulière de ce monde, des autres aussi à bien y réfléchir.

    Alors, il se dit qu’au plus simple, c’est toujours ce qui fait mouche : il lui raconte avec ses mots à lui ce qu’il a lu sur la question.

    Arwenn éclate de rires en découvrant qu’Ushmishak, le chat au savoir si étendu, à la connaissance sans limite …est au même point qu’elle !

    Hors ce que voudrait savoir Ushmishak en fait, outre le jour « anniversaire », c’est ce qui peut bien mettre Arwenn dans cet état .

    La princesse soupire et lui narre alors toute l’histoire de sa découverte du Gardhum.

    Elle ajoute pour finir qu’elle a rendez vous avec lui toute à l’heure pour qu’il lui remette le fameux cube qui doit être mis à l’abri de toute convoitise humaine.

    Comment Ushmishak est passé à coté de ça ?

    Il n’en revient pas .

    Sûrement cette chatte de gouttière qui lui tourne autour depuis des mois et qui lui met les miaous à l’envers.

    Il va la suivre de loin, on ne sait jamais.

    Il avait déjà rencontré certains de ces Gardhums par le passé, avant l’arrivée d’Arwenn et savait qu’ils n’étaient pas tous animés d’un esprit ouvert à tous ceux qui n’étaient pas « humain » de cette Terre.

     

    C’est ainsi qu’il vit Arwenn plus resplendissante que jamais à la vue du Gardhum en question qui semblait, lui aussi, dans le même état qu’elle.

    Les pensées qui traversèrent immédiatement la tête du chat furent celles ci :

    Quelle était la probabilité pour que deux êtres intemporelles ne se retrouvent ici, sur cette planète et tombent en Amour ?

    Car il le voyait bien, il se passait ici et maintenant, la rencontre qui allait changer la vie de sa protégée, rien n’était plus sûr.

    C’est à ce moment là que surgit la chatte de gouttière.

    Ushmishak miaoussa d’aise, le temps de l’Amour était venu …

    NB : vous retrouvez la première partie au 22 juin passé ...