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Petites fictions dans ma réalité ... - Page 36

  • En libre voeux de moi...

    Mon bel amour,


    En ce jour glorieux de nouvel an audacieux où tu te trouves encore si loin de moi, je veux essayer de glisser ces mots dans la lumière afin qu’ils arrivent à t’atteindre dans cet endroit si froid qui n’est toujours pas fait pour moi.


    Je reste là, à me demander encore pourquoi le pied de nez est mien, celle qui écrit des histoires d’amour belles et douces avec un happy fin du fin.
    Celle qui demeure avec son crayon en main, après le point délivré, espérant encore que ces heures clamées nouvelles, apportent l’espérance réalisée et pas le désenchantement avéré.
    J’en viens à me demander de l’utilité de persévérer dans la confection, à langue appliquée et yeux étonnés, de doux contes à dormir enfiévré des passions déclarées.
    J’en cours à me convaincre qu’il serait temps de passer à autre chose, d’écrire des histoires foutrement noires à faire dresser chaque goutte de sueur à la sustentation, de peur qu‘elle ne révèle ce qui doit rester cacher, à frémir impunément mais sans coup férir, jusqu’à quérir la grâce d’une fin rapide et efficace dans la liberté à demeurer vivant en sain à la fois.
    L’horreur dans la splendeur d’échapper à la plus infime éclaboussure avec blancheur immaculée à la clef, livrée ou pas avec l’accessoire brillant et rond à la fois.

    Après tout quand je fonds une suave histoire rose avec la musique qui ose en douce de vertigineuses odes soyeuses enrubannées de satin, que récolte le lecteur?
    Une palpitation excessive avec une frustration naissante assortie de dégoût de soi?
    Un haussement d’épaule répété moult fois à la lecture du délicieux improbable qu’il ne touchera pas du doigt et qui le conduira de surcroît chez son ostéopathe ravi de redresser un truc que l’autre ne soupçonnait même pas de travers dans des cas comme ça?

    Tout à coup, je me sens le monstre que l’on décrit tout bas comme l’empêcheuse d’aimer en bon, beau et simple à la fois, sans compliquer le sentiment qu’en fait, l’on n’a pas envie de comprendre et de s’approprier en rien qu’à soi.
    Juste du « normal » banal que diable! avec le tantinet en zeste d’original de « presque comme dans » vu on ne sait plus où.

    « - Chut, voilà, calme toi.
    Que t’arrive t il ma douce à hurler en pleurant comme cela? » me chuchote t il en m’installant tendrement au creux de ses bras, en tout contre lui.

    Et apaisée soudainement comme seul lui peut, je parviens à confier mon désarroi quant à l’amour qui ne serait plus roi, devenu moribond pour cause d’exception surannée d‘époques révolues.L’amour condamné, sans pouvoir, remplacé par le désir unique du sensationnel d’émotions fortes partagé par le plus grand nombre et sans grand mal, à la fois.


    Est-ce que l’homme est perdu?
    Est-ce que l’amour est mort ?
    Est-ce que je dors encore ?


    Putain de vœux à écrire pour un 2013 débutant un mardi alors qu’il aurait été tellement plus drôle qu’il le fasse au cinquième jour, histoire de légitimer un peu plus l’hémoglobine qui croit en nous en lançant en un coup un seul puisque bon sang ne saurait mentir, du bonheur, des chevaux, des marches et un chapeau d’où sortirait, l’on ne sait comment, un tonitruant coupé à la tronçonneuse « bonne année bien heureuse ! » …


    « - Que veux tu ?
    - Juste toi. »


  • En libre conteuse de Noël ...

    Je poussais la porte.
    La bonne odeur d‘un café bien fort chatouilla mes narines.
    Pourquoi me retrouver ici après tout ce temps ?
    Le cheminement obscur qui me conduisait à un semblant d’explications, restait ainsi, obscur.
    La seule chose présente à mon esprit aussi embrumé que la lande qui entourait cette maison, c’était cette envie de savourer un bon café, un de ceux qui réveillent, en vous laissant le goût inexorable d’un plaisir bien mérité, au lever.
    Comment avais-je voyagé jusque ici ?
    Je ne m’en souvenais toujours pas.
    J’oubliais parfois que je pouvais en un seul coup, un seul, partir loin, transporter là où celui ci m’appelait.

    Et puis, c’était bientôt Noël.
    Cette fête où je partageais souvent des aventures avec Doudou, toujours ébahi par la ténacité du Père Noël à conserver malgré tout, une confiance sans faille dans tous ces petits d’humains.
    Et puis, il faut ajouter qu’il adorait les voyages en traîneau!

    Moi.
    Le doute avait fait son chemin depuis cette histoire incroyablement effrayante de cette gamine d’une douzaine d’années qui, en désappointée de la vie que sa famille lui procurait, l’avait massacrée afin de mieux vivre toute seule, à sa manière.
    Elle s’était faite appréhendée en essayant de sortir de son Amérique, pourtant si grande, sept mois après ses crimes.
    Son pays était resté sous le choc, les autres aussi d’ailleurs.
    L’innocence aimable des enfants soudain transformée, me laissait comme un goût sauvage de me la jouer un peu plus personnel et d’oublier de fermer quelques portes pour laisser le vrai mal entrer.
    Quoique, avec ce fait divers, on pouvait se demander si ça n’était pas déjà fait.

    Tout ça ne m’aidait pas à comprendre ma venue dans ce coin perdu de lande humide et fort froide, à l’intérieur d’une maison avec un café si délicieux en juste prêt pour moi.

    « L’ œil gourmand »…
    Ça trottinait dans ma tête.
    Ah oui, c’était ça!
    Le truc que j’avais lu!
    Sur le coup, ça m’avait bien fait rire en me souvenant de ma dernière aventure avec l’une de ces créatures.
    Je peux le confirmer : ça n’est jamais ses richesses qu’elle regarde avec ce regard là, ah, ça non !
    Les richesses leurs servent de monnaie pour pouvoir rentrer chez elles, dans leur monde.
    Un foutu droit de passage qui change tout le temps en plus, dans le moyen de paiement, les obligeant à être toujours sur le qui vive, prêtes à partir si celui qu’elles possèdent correspond au prix alors exigé.
    Une fichue attention de hacker à posséder et, lorsque l’on est un dragon, on a du mal à la jouer top crédibilité auprès du vulgaire aventurier chasseur de trésors venant à passer.
    Non, ceux là, ils sont bons à croquer pour l’immunité.
    Bah oui, il faut vous faire une raison, ça va être dur pour vous de nous imaginer, les petits humains, en tant que médicaments pour dragons, cependant, il faudra vous y faire!
    Il faut bien qu’ils survivent ici bas!
    Je me souviens avoir entendu que le premier à avoir compris ce que nous étions pour eux, avait fait la fine gueule et préféra dépenser ses richesses en faisant passer des nourritures de son monde.
    Il s’aperçut bien vite de notre utilité et vendit à prix d’or cette information.
    En fait, s’il reste encore si peu de dragons par ici, c’est à cause du manque d’aliments pour eux, il n’en existe pas sur notre bonne vieille bleue.
    Ajouter que ceux qui restent sont, en plus, les plus gourmets et les plus gourmands : il faut bien préciser que le prix est en fonction du poids, que ce soit pour se nourrir ou pour rentrer chez eux.

    Donc, à vraie dire, lorsque j’ai pensé habillé de vert celui du récit lu par hasard toute à l’heure, c’était parce que je pensais à ce coquin d’Ollphéist, tapi encore aujourd’hui soit dans une de ces grottes, dans l’idéal, sur l’île au milieu de Loch Dearg, chacun sachant que l’entrée pour l’autre monde s’y trouve ou encore, parmi nous car il faut préciser qu’il peut prendre l’apparence qu’il souhaite.
    Celui là est un fichtre d’épicurien, au talent de conteur incomparable, il avait presque réussi à m‘arracher des larmes en me narrant la fin de Bôlan Môr, qu‘elle idée aussi d‘avaler Saint Patrick avec son bâton !
    Je me souviens l’avoir rencontré au passage de cet an deux mille coincée dans une réception d’un morne affligeant dans le comté de Worcestershire.
    J’y assistais pour récupérer l’information dans cette mandarine que j’avais oubliée lors de mon premier passage.
    J’avais été surprise de croiser ce gentleman d’un autre temps, au délicieux accent de cette Irlande chère à mon âme.
    La soirée avait pris alors une tournure charmante et si je n’étais pas ce que je suis, je me serai faite diablement bernée.
    Je m’engageai à rester aimable en lui laissant la vie car sous cette forme, il était bien plus aisé d’en finir ; il s’engagea dans la même amabilité à ne point me croquer sous son véritable jour .
    Le bug n’eut pas lieu ni ici et encore moins là.

    Ce café était délicieux, décidément celui qui l’avait préparé savait comment je l’appréciais.
    - « Je me souviens bien en effet du goût que vous avez pour ce breuvage exécrable ; assez difficile à obtenir par ici, dans mon pays. »
    Je me retournais brutalement sur mes gardes, cet accent là, on ne peut l’oublier !
    Fichtre, j’étais en plus en Donegal!
    - « Non, à vraie dire, je vous ai conduite en Galway.
    Excusez cette cavalière habitude de m’immiscer dans les pensées, j’en oublie les règles de votre société.
    Bonjour, très chère ; navré de devoir vous imposer ce qui va suivre mais vous êtes la seule humaine habilitée à pouvoir m’apporter une aide certaine.
    - Il va s’en dire que je ne m’attendais pas à cela en ouvrant mes lectures du matin.
    Comment m’avez vous retrouvée ?
    Oui, c’est vrai, je suis sotte par moment !
    C‘est-ce qui fait mon charme, sans doute! »
    Et d’une voix bien plus enjouée que je ne le souhaitais, je poursuivais :
    - « Je suis néanmoins heureuse de vous rencontrer à nouveau, sous cette apparence forcément bien plus avantageuse pour moi.
    -  Et j’ai une absolue confiance en vous. » ajouta-t-il en me baisant la main.

    J’en vois qui se gaussent en se disant qu’elle est quand même gonflée de pousser le bouchon un peu loin.
    Bah, c’est mon histoire de Noël, je vous le rappelle et on ne va pas se dévorer tout crû ici en made in Halloween !
    On va rester tout à fait policé et heureux quelque part, si si !
    Je continue ?
    Allez zou…

    Je pensais soudain à Doudou qui devait être douillettement installé dans ma chambre à attendre, avec une certaine impatience, l’arrivée du Père Noël qui avait accepté, une fois de plus, de l’emmener pour sa tournée mondiale de distribution de jouets aux enfants un tantinet capricieux en la matière, un I truc pour un marmouset de onze ans, ça ne me faisait pas vraiment rêver.
    Mais, je m’égare là.

    En un seul coup, ce dragon avait décidément plus d’un tour dans sa poche, il m’imprégna la triste histoire dont je devais dénouer le drôle de nœud.

    Ollphéist est ici depuis fort longtemps, quelque chose comme l’âge de bronze semblerait il.
    Cependant, baigné dans l’atmosphère ambiante de la non communication mais du sauve tes fesses de là, le populaire ne le décrit vraiment que vers le V I ème siècle à grand renfort de rouge sang coulant largement partout.
    Il est arrivé dans notre monde par hasard en fait.
    Il est considéré là d’où il vient comme étant un expert en découvertes de civilisations.
    Pour sa plus grande poisse, l’entrée sur cette fameuse île avait été colonisée par une ribambelle de bizarreries de tout écaille et poil divers au sens commercial opportuniste: les humains sacrifiés servaient de casse croûte, les richesses précieuses et variées, de carburant pour leur joujou passe porte inventé spécialement pour ce passage.

    Dans son monde, il avait une compagne.

    Il faut peut être que je vous signale tout d’abord qu’un dragon peut choisir d’être ce qu’il veut de manière temporaire ou définitive.
    Dans son monde, il peut être féminin et choisir de devenir masculin car la raison de son choix s’impose à lui ou pas lorsqu’il vient à rencontrer celle qui partagera toute son éternité de dragon adulte (non, je n’ai pas demandé à quel âge, un dragon était considéré comme tel ; d’après ces dires, à la louche, ça devrait être quelque chose comme mille cinq cent ans, je tiens à rappeler que je ne suis pas experte!) et si ils veulent avoir une progéniture, mais ça, tout le monde l’avait compris…
    Son choix est irréversible dans son espèce.
    En revanche, il peut opter temporairement pour toutes les apparences possibles, en parfait caméléon.

    Tiens, tout à coup, je le trouve bien moins séduisant !

    Hum ?
    Oui…

    Il se trouve qu’avant de partir en mission, sa compagne lui avait caché qu’elle était enceinte.
    C’est sûr que de découvrir au milieu de sa livraison de denrées importées un dragon « humanoïdé » svelte et fringuant de trois mille ans lui donnant du père à tout va, ça a dû le déconcerter outre mesure.
    Le problème ici, étant que le bambin en question trouvait la terre « so cute » et il voulait y rester le bougre avec dans son sac, toute la batterie de high technologie de son monde qui avait grave assuré en matière d’innovations super pointues : ça avait la taille d’un Imachin et ça pouvait, entre autre, couper l’électricité à l’Europe entière!

    Je vous l’accorde, où se trouve le nœud ?
    J’y arrive.

    Le nouveau fils fraîchement débarqué découvrant le peu d’enthousiasme de son père se dit qu’après tout puisqu’il était là, un peu de tourisme était une idée pas si désagréable.
    Il s’en alla donc par monts et par vaux, découvrant toujours un peu plus loin ce qu’était cette planète un peu désuète et cependant, attachante, colonisée de ce fait, par tout un assortiment de nostalgiques extraterrestres parfaitement intégrés, en douce.
    Il atterrit un jour à Charles de Gaulle et s’égara dans la capitale pour tomber en éperdu sur la fille qu’il ne devait pas rencontrer, celle qui fit battre son cœur vite et fort, en pâmoison de dragon, manquant à deux griffes et demi de sortir de sa peau endossée pour l’occasion.
    Cela faisait trois mois que la belle histoire durait et la limite du costume porté arrivait à grands pas, il fallait que le fils retourne d’où il venait et fasse son choix définitif, dans la peau de celui qu’il voulait être à jamais.
    Il avait en plus révélé ce qu’il était à la fille qui en amoureuse, comme tous les amoureux, croyait en lui et se fichait de ce genre de détails.
    Nous étions plus de trois mille ans plus tard et bien sûr, dans le monde des dragons, les mœurs avaient largement évolués avec toutes ces planètes visitées, rien ne pouvait rester forcément en l’état!
    Il avait donc la possibilité de ce choix, cependant, uniquement là bas …

    Le hic portait des écailles moches avec de vilaines dents.
    Il fixait un prix extrêmement élevé car pour la première fois, il voyait passer une peau nue comme il aimait à les appeler, une de celles en général, qu’il aimait boulotter en regardant une télé réalité …

    C’est là, le nœud .

    En tueuse occasionnelle de monstres en tout genre lorsqu’Elle me le demande, je dois bien avouer que j’envisageais bien une fin super tragique pour cet espèce de dégénéré.
    Les dragons père et fils ne pouvaient s’en charger à cause du traité qu’ils avaient signé avec ces passeurs de mondes.
    J’étais neutre, je pouvais intervenir comme je le souhaitais avec dans ma manche, en cas de besoin, tous nos monstres terriens donneurs d’horreur instantanée pour négocier.
    Ce reptile là était un coriace et la manière forte ne fonctionna pas. J’envisageais une extinction pure et simple, sans transformation en sac à mains lorsque, en bonne observatrice, je m’aperçus que ce qu’il le faisait ….

    - « Ho! Ho! Ho! »

    Les deux amoureux franchirent la porte enlacés sous les yeux embués du papa tout à coup drôlement concerné et les bons rires joyeux de notre Père Noël ravit de débarquer dans une histoire déguisée, complètement relookée.
    Les vilaines dents grincèrent tellement elles étaient serrées par la peur que toute cette joliesse ne l’atteigne pour de bon.
    Il ne manquait que les cloches …
    Doudou arriva fièrement en tenant les rênes du traîneau .

    Ah, l’amour et son pouvoir!


    Un heureux Noël à vous!



    « - Que veux tu ?
    - Juste toi! »


    Nb : Vous trouverez ci-après des liens pour mes autres histoires de Noël énoncées des ans passés.

    http://petitesfictionsdansmarealite.hautetfort.com/archive/2009/12/06/une-histoire-de-noel-a-ma-facon.html

    http://petitesfictionsdansmarealite.hautetfort.com/archive/2010/12/24/une-histoire-de-noel-en-made-in-moi.html