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Petites fictions dans ma réalité ... - Page 31

  • Une drôle histoire de loup...A chaperon, de surcroît!

    La lune déclinait.

    Tant mieux.

     

    Certaines fois, tous ces bouleversements mettaient mes nerfs à rude épreuve .

    Je n’étais pas le genre de garçon à m’en laisser compter à la rigueur des temps.

    Lorsque je me lançais, c’était totalement, pas de demie mesure, celle là n’est faite que pour les faibles.

    Il faut être fort dans mon monde.

    Je le suis.

    Indiscutablement.

    Beaucoup ont essayé de m’éliminer cependant, il se raconte tellement d’histoires plus ou moins abracadabrantes sur ce que l’on croit que je suis, qu’avec le temps, j’ai appris à composer, à ruser, à m’adapter au plus près de votre réalité et devenir pour votre plus grande terreur, votre prédateur premier.

     

    Pourtant, trois nuits auparavant, riche en excitantes saveurs, il m’a été donné une telle envie de laisser mon primaire s’échapper et courir à son aise, qu’à bien y réfléchir, j’ai pas mal dérapé.

     

    Tout a commencé avec cette ridicule fille et sa montée dans le bus qui me ramenait à la maison.

     

    Qu’est-ce que je faisais dans un transport en commun ?

     

    Dans la vie que j’ai choisi de mener aujourd’hui, je colle au personnage du salarié lambda rentrant de son lambda travail casse pieds.

    Si vous saviez combien c’est agréable de se fondre dans la masse et d’y trouver un superbe petit vivier à observer et à consommer bien sûr.

    C’est délectable.

     

    Depuis le temps, je sais que pour ne pas sombrer en folie, il faut savoir varier ses centres de vie pour que l’intérêt d’avancer reste primordial, la complication a une douce saveur, bien plus exquise que la facilité.

    Néanmoins, j’ai également une chance excessive : vous êtes des proies de choix, superbes de contradictions et généreuses de surprises.

     

    Je m’en retournais donc à mon appartement en utilisant ce moyen commun en région parisienne comme partout d’ailleurs, le bus.

    Ah, le bus!

    Des odeurs, des couleurs, des bruits!

    Intempestifs, désobligeants, horripilants pour la plupart du temps, avec quelques fois, l’exception, le voyage presque parfait, le policé en vrai où l’adolescent laisse sa place à la vieille dame, où les conversations sont aimables et les rires à bon escient…

    Un moment certes appréciable mais cependant, désobligeant quant à mon étude toute personnelle du moment.

     

    Bref, j’étais là à dodeliner presque dans un trajet en demie teinte lorsque soudain, arrêt « grilles royales » , vient s’immiscer dans ce microcosme en tantinet douillet, un rouge et fort chaperon moche au verbe aussi vulgaire que le moindre détail l’attifant de cette drôle de façon.

    De la sueur aigrelette à la rondeur excessivement comprimée dans du tout court polyester sale bouloché, en passant par les couches de vernis décimés tant bien que mal, ça et là, tout y était, y compris la voix acide et faussement perchée ponctuant des « heu ben c’est flippant » chaque phrase aussi branlante que le tout capé périlleusement stabilisé sur des talons où ce personnage, sorti du conte des farfadets, aurait dû s’accorder des prothèses à la manière des petites roues, histoire de ne pas tanguer.

     

    On pouvait malgré tout, lui accorder le mérite exemplaire de savoir attirer en un seul coup, un seul, toute l’attention des gens partageant son environnement immédiat avec mouvement rapide de celui là pour laisser place à cette puante adolescente extravagante soudainement élue polluante de l’arrêt.

     

    Peut être une stratégie après tout, pour voyager à l’aise …

     

    Qu’importe ce sujet là avait aiguisé le loup qui sommeillait en moi et avec de la chance, elle me conduirait à une prodigieuse ressource pour mon festin du soir, premier de la lune toute ronde et ne me nourrissant qu’à cette période, j’avais, vous le comprendrez, grand faim.

     

    Je fus malgré tout, pris de remord car le facile remportait une victoire et je n’étais pas affamé à verser dans cette voie là, pas de fair play, ni de piquant, juste un conte à croquer pour un petit creux dévastateur.

    Ça n’était pas digne de moi.

    Je me désintéressai donc de ce nauséabond rouge bruyant ridiculement rebondi pour constater mon arrivée et ma descente imminente de cet ubuesque voyage.

     

    Qu’elle ne fut pas ma surprise de constater le rouge indécent oscillant, tandis que j’attendais au feu pour traverser, se dandiner de grossière précipitation en dindonnant entre les voitures pour atteindre le même but au final que moi, l’autre côté.

    La scène se passant juste en contrebas me laissa alors tout le loisir d’entendre les propos sur la fête où il y aurait tout le monde à la soirée à thème sur LE conte que je me devais d’affectionner pour la première partie, tout du moins…

     

    Je me ravisai.

     

    Après tout, un peu d’hormones de croissance juteuses à volonté n’a jamais fait de mal à mon pelage et il faut toujours mettre un peu d’ambiance à ces soirées banales d’ados pas du tout branchés car, force est de constater, qu’à part tomber en ivresse et dans les bras de Morphée plus vite que de taper son sms, l’ado ne sait pas profiter d’une soirée.

     

    Je me mis en mode chasseur.

    L’immanquable dodue essoufflée me conduisit avec peine sur les lieux où je reviendrai bien plus tard.

    Le sort était scellé pour ce lieu là.

     

    L’appel fut classique comme à chaque fois que la lune entrait en phase trouble pour moi.

    La différence fut que je choisissais de ne pas garder le contrôle sur le primaire, qu’il pourrait par conséquent, laisser libre court à toute la férocité de l’animal me caractérisant si bien.

     

    Je bondis rapidement et furtivement comme je le faisais en excellence.

     

    Je passais une demie heure de folles pitances, jouant en félin avec ma nourriture, arrachant à qui mieux du mieux des bouts de ci de là, tranchant des jugulaires gonflés par l’effroi, dévorant des saignantes pièces chaudes et palpitantes, me repaissant encore et encore de toute cette chair fraîche.

     

    Diantre que j’avais faim!

    Diantre qu’il est bon de se nourrir à sa convenance!

     

    Je me suis réservé, pensez donc, un moment privilégié pour ce curieux petit laid et rond chaperon qui m’avait ouvert les portes de mets de choix et la réalisation, bien malgré moi, d’un rêve de loup.

     

    Je lui ai accordé le privilège de rester en vie dans sa peau d’humaine cela s’entend, on ne transforme pas un humain en loup garou aussi simplement que dans vos histoires, le pourquoi de notre petit nombre d’ailleurs.

     

    Elle est restée là, au milieu de ce fatras de sang en monceau éparpillé.

    La dernière image d’elle fut qu’elle décrochait son fichu téléphone.

    En passant la fenêtre, raisonna en mode hystériquement acide « heu ben, c’est flippant » , ma babine se retroussa.

     

     

    - «  Dépêche toi, Max, il ne va plus rien rester de consommable si tu continues comme ça. On a déjà réussi à trouver de la place . Tu ne vas pas mettre trois plombes pour te garer, rassure moi! » grommela Arthur, déjà pas mal éméché, il allait à deux fêtes ce soir là. C’est certain, la vie d’adolescent, ça n’est pas simple parfois.

    Il s’extirpa de la voiture, fit quelques pas et s’effondra en jurant du plus beau langage qu’il se doit et qu’il connaissait fort bien, de surcroît.

    - «  Tu viens de te prendre le trottoir à cause d’une tête de fille mon gars !

    P. Quand je vais raconter ça, personne ne me croira! » balança Max avant de vomir d’un seul tenant toute son ingurgitation même pas digérée, sur son meilleur pote étendu là.

     

     

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    Je me suis bien amusée à écrire celle là.

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    -" Que veux tu?

    - Juste toi."

     

  • Sans... Où, privée de vous - 15h10

    Et pourtant le bleu pare la ville, révélant la douceur dans un frimas vorace…

     

     pour blog-album paris-3.jpg

     

     Ciel, Amour, cessez cet insensé supplice vil et hideux !

    Je n’en puis plus du silence de notre maison où seul raisonne le bruit de mes funestes pas égarés.

    Ma raison se confond en triste désarroi, me soumettant à cette constatation amère de n’être guère assez forte pour endurer un tel embarras odieux.

    Les nouvelles de ce monde rude tout là bas semblent pourtant meilleures, j’en conservais déjà un fol espoir de  splendide retour inopiné.

    Ah, cette pensée me fait succomber ! Toute entière à votre merci, encore.

    Ne faire plus qu’un me semble d’ici soudain, le plus cher trésor.

    Me pardonnerez vous de laisser mon corps, en envolées violentes, libérer ma soif impérieuse de tout ce qui est vous ?

    Me pardonnerez vous de vous chérir ouvertement, en ne gouvernant qu’alanguie mon envie de vous ?

     

    Je suis sotte sans doute, de me montrer si peu maîtresse, en digne femme à la maison, à attendre votre retour sans coup férir ce joug du désir ; celui là taraudant crescendo au fil des jours, l’hère enfiévrée honteusement devenue.

    Alors soit, je conserve mon émoi et efface tous ces mots troubles afin de circonvenir l’entier appétit par le menu.

    Quelle déconvenue  de méchant alois !

    Pardonnez moi, Amour, de n’être que libre avec vous et revenez moi.

     

    A vous seulement.

    Votre aimante amante aimée.

     

     

    -« Que veux tu ?

    -  Juste toi. »