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Petites fictions dans ma réalité ... - Page 4

  • Pour Isabelle

    J'ai l'orgueil de penser qu'à coups de petites attentions, l'intention devient la bonne et ne peut qu'être, tout simplement.
    Alors fi de ce pêché là, laissons entrer par la grande porte celui que l'on croît inaccessible.

     

    Quand Isabelle sourit, soudain le monde semble apaisé.
    Plus de heurt, plus de larme.
    En touches légères, le doux apparaît jusqu’à n'être que le panorama à considérer.
    C'est peut être la faille, me direz vous : il faut se souvenir du laid pour ne jamais le voir réapparaître.
    Mais que serait petit ange initiateur de bonheur ?

    Isabelle est triste et le gris sournois en profite, distribuant salement de mauvais sentiments.
    C'est pourquoi avec maladresse, j'écris la joliesse pour que, sans façon, les mots se mélangent à la trame pour dérouler, à l'aise, la sarabande idéale.
    Hardiesse aidant, je les multiplie sans cesse, accrochés tels de petites lanternes de ci, de là me faisant parfois la surprise de l'arc en ciel ; l'important, n'est ce pas, étant de retrancher l'indélicat.
    La méthode est sans doute prétentieuse, mais je n'ai pas trouvé mieux.

    Et puis, en espoir secret, je compte sur vous pour m'aider à réaliser cette fabuleuse gomme car vous aussi, possédez votre pouvoir à révéler pour être, magnifiquement. Nommez le à votre convenance, de joliesse à bienveillance, il est « amour » dans tous les cœurs, ne demandant juste qu'à pousser même de la manière la plus insensée.

    Alors, Petit Crayon, mon fidèle compagnon, redresse ta mine et tâte moi goulûment de ce point afin qu'en devenant millions, ils déciment l'imparfait, résolument.

     

    Nb : ne me laisse pas aller au tapage incongru qui la fera rire.

     

    Brel, Jacques :
    « Quand Isabelle rit au berceau de sa joie 
    Elle vole les fenêtres de l'heure 
    Qui s'ouvrent sur le paradis 
    Pour se les poser dans le cœur 
    Belle Isabelle quand elle rit. »

  • ... "oui, c'est moi!"

    Ce soir d'un six octobre où je suis sortie de ton ventre m’a amenée dans un monde de bruits si froid que j’ai tout oublié du temps précieux lové au fond de toi.

    J’étais déjà trop grande pour mon âge, presque quatre kilos pour un peu plus d'un demi mètre. Comme j’ai dû te faire mal, si mal à toi si frêle, si délicate.

    Je pense que c’est pour cela que je fus un bébé calme et facile, il fallait te laisser du temps pour récupérer.

    Bien sûr, je ne me souviens pas de ce temps béni où je n’étais qu’attention pour toi, mais je l’ai tellement entendu : un super bébé, une incroyable petite fille…

    Moi, maman, je crois que c’était ma manière de te protéger, d’arrondir les angles car il faut dire que nous vivions avec un implacable tyran colérique et violent.

    C’est ainsi que je fus un parfait bébé : nuits complètes rapidement, non vomisseur, propre, trottineuse précoce et plus tard, une extraordinaire petite fille : si douce, si polie, un joli petit singe savant dont tout le monde parlait à ce cher homme avec tant d’éloges qu’il en oubliait de lui apprendre à voler ou de te faire mal.

    La priorité très vite : se servir de sa tête pour éviter les couleurs disgracieuses, il fallait se montrer inventive pour garder bonne mine.

    Que d’astuces il m’a fallu utiliser pour y arriver !

    Mon talon d’Achille pourtant : la nourriture, j’avais un mal fou à avaler viandes et certains légumes. Il lui fallait un prétexte, je le lui servais sur une assiette.

    Je suis désolée, maman, de ne pas avoir su gober sans réfléchir.

    Il y eut pourtant ce jour, dans ma treizième année, où sa moto a dérapé.

    Tout ce que je sais, c’est que nous avons récupéré un père après l’accident et trois ans de presque heureux. Age pour moi où l’on se frotte et se pique avec plus ou moins de bonheur aux affres de la puberté, on en oublie le monde immédiat, on rêve d'un autour de plus en plus éloigné et l'on ne se méfie pas de ce qui a repoussé juste là.

    A devenir si résistante, j’avais oublié que toi, tu étais fragile, si fragile…

    C’est en tout cas ce que tu m’as écrit dans cette foutue lettre : j’étais si grande, si intelligente, si forte que rien ne pourrait avoir raison de moi. Et par conséquent, je n’avais plus besoin de toi !

    Foutaises !

    Pourtant ce que je veux encore aujourd’hui, c’est simplement poser ma tête sur tes genoux, qu’il n’y ait plus que ta main sur ma joue, t'entendre m'appeler ma colombe et te murmurer si fort, "je t'aime, maman".