Il est une chose bizarre en fait (bon, d’accord, il y en a plusieurs mais c’est moi qui débute indubitablement cet écrit là, alors …) .
L’on court toujours après le grand amour, enfin « l’amour » tout court car même à lui seul en son nom prononcé, il fait rêver et, l’on en a envie comme jamais pour connaître, ressentir ce qu’il est.
Cependant, il est important -sans doute- que vous sachiez ce que j’ai curieusement constaté.
L’amour, ça va peut être de soi quand on le voit et pourtant, ça fait fichtrement mal, une douleur épouvantablement intolérable tandis que celui que l’on aime est loin de soi.
L’impression incroyablement singulière que l’on ne sait plus respirer, que la lumière est faiblarde, que le temps s’étire, que tous nos sens en fait, sont altérés résolument, immanquablement .
Cela peut paraître abject comme concept pour une fille aussi indépendante, néanmoins cela va de soi lorsque l’on comprend que la fille en question fonctionne bien mieux en plein quand son amour n’est pas si loin d’elle.
Tout semble plus facile, tout trouve une solution, tout va plus vite, tout est plus beau, plus lumineux, plus évident, plus resplendissant…
Et vous pouvez sourire autant que vous le souhaitez à cette idée insidieusement ignominieuse dans notre merveilleux monde libre, toutefois vous verrez quand vous approcherez cet état là, vous constaterez avec stupide stupeur stupéfiante que je n’avais pas tort.
L’on n’imagine même pas cette vraie douleur horriblement provocante que l’on se traîne micro seconde après micro seconde quand on s’improvise à écrire sur l'insoutenable absence de l’aimé.
Ca non, on ne peut pas l’envisager tel que cela ; on se la joue écrivain fin d’observations et on se coince pourtant le clic en delete, irrémédiablement.
Par ce qu’ici, c’est ma raison qui vacille en aliénation, mon corps qui oscille en déséquilibre comme si tout à coup, j’étais à nouveau plongée dans les sables mouvants.
Vous savez, ceux là de cette vie pas rêvée du tout des petits besogneux de type humain, où il ne faut pas bouger un cil afin de ne pas sombrer plus vite.
Il faut attendre patiemment d’être prise dans les bras pour sortir de « ça » .
(Hum, si quelqu’un ici croit que je me suis baignée là dedans, je lui laisse essayer le clic ci dessus cité ou se mettre le doigt jusqu’au coude dans l’œil droit, pour le fun ; si il y a un goût pour le gauche... )
Abasourdie, découvrir que tout compte fait, aimer, c’est avoir l’extrême liberté de faire ce que l’on a envie, assurément.
Car à bien y réfléchir, en resplendissant en amour, l’on s’éclaire en sagesse ouvrant les yeux en tout grands et l’âme, en immense ; à condition bien sûr, d’être alors prêt à ne pas se mentir, à accepter ce qui est.
Extraordinairement, tout devient possible, très simplement.
Là, sans mon amour, je vis en enfer aussi inutile qu’un glaçon, effroyablement morne de morgue cafardeuse rampante en scolopendre poilu, ce qui doit être un comble pour cet insecte là …
Je me sens vulnérable comme jamais et je ne sais si j’ai assez de force pour supporter cela encore longtemps.
Je me traîne en manque de toi, profondément insupportable.
Je crois bien que je vais appeler un truc demain dans le style « je livre tout très vite » et me faire expédier, glissée dans un carton, à ton adresse.
- «Il est indiqué ici que vous devez ouvrir la lettre d’abord. Bonne journée ! ».
Nb : Dépêches toi d’ouvrir ce foutu carton ….
Nb2 : Je sais désormais ce que sont des yeux ébahis…
- «Que veux tu ?
- Juste toi.»