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  • En désolée ...

    Il y a quelque fois des envies qui vous attrapent et vous secouent tout entier en fort.

     

    L’on si plie, l’on si cale afin de les calmer au plus près de leur désir.

    Et puis, elles s’éteignent l’on ne sait pas pourquoi, l’on ne sait pas comment.

    Alors, on se méfie.

    On devient prudent, on ne laisse plus vagabonder leurs appétences selon leur bon vouloir et l’on vit en petit régime, en territoire connu.

    Je vous prie de croire qu’elles se démènent au mieux pour vous agiter sous le nez, sous les yeux, sous le cœur leurs plus extraordinaires qualités afin que vous plongiez dans le soi disant délice des délices.

    La faiblesse, en très chère, s’invite en traîtresse parfois et l’on se retrouve dépourvu à la bise venue en clin d’œil, tandis que l’on songeait baiser posé.

     

    Cependant, c’est sans compter sur le petit courage qui vous prend par la main en vous sermonnant un peu, certes, mais qui au fond, est bien votre plus fort allié pour retrouver le chemin de la raison.

     

    Jusqu’à ce qu’un jour, l’on découvre avec stupeur que celui là est une évidence, pas une envie banale qui va et vient à son rythme.

    Et l’on se surprend à penser à un quotidien avec celui là, de n’importe quel moment de la journée ou de la nuit, de n’importe quelle saison.

    Pas envie d’un CDD.

    Pas envie d’un CDI.

    Juste du « un toi et moi » , plus loin par là bas ou par ici.

     

    Le manque peut conduire à la tristesse la plus infinie, au vide dans le cœur le plus absolu qu’il pourrait s’arrêter de battre de peur de s’entendre cogner si fort dans autant d’espace si froid et si incommensurable.

    Ce qui rempli ce cœur, c’est de savoir que celui là est là et d’être si plein de lui pourrait le faire sans aucun doute, jaillir hors de sa poitrine si elle ne le retenait pas.

     

    Je suis désolée, je t’aime

    Je suis désolée, je sais qu’il ne fallait pas

    Je suis désolée, je t’aime

    Je suis désolée, je n’ai envie que de toi

    Je suis désolée, je t’aime,

    Je suis désolée.

    Je ne l’écrirais qu’ici, sur ce mot scotché à la hâte sur ta porte d’entrée.

     

    Est ce que l’on doit dire à l’autre qu’on l’aime à tout bout de champ comme une litanie pour conjurer sans doute l’absence de force de cet amour, qui n’est peut être, par là même, que d’une désuétude bête à pleurer ?

    Est ce que l’on doit crier son amour à la face du monde pour que celui là daigne lui concéder un peu de place et ainsi se pavaner aux yeux de tous ?

    Est ce que l’on doit jeter les mots d’amour aux quatre vents pour être sûr qu’ils soient toujours entendus, parce qu’à chaque fois poussés plus loin, plus fort cependant, revenant toujours ?

     

    Bizarrement, lorsque l’on tient réellement à quelqu’un, tout à coup, on devient muet.

    Les mots restent là au fond de sa gorge, au fond de ses yeux.

    Ils s’expriment simplement sur les corps, se partagent, s’échangent par la plus étrange magie. Cela chemine en bonheur douillet, un de ceux qui ne crie pas mais qui avance toujours doucement vers par là.

     

    Ps : Laisse moi devenir et ton crayon et ton cahier…

     

     

    - Que veux tu ?

    - Juste toi.

     

     

  • Une histoire de Noël, à ma façon ...

    Je m’étais endormie lovée dans mon canapé.

    Le feu de cheminée crépitait joyeusement, le sapin de Noël paré et illuminé de douces lumières tremblotantes.

    La maison était calme et tranquille.

     

    J’avais voulu cette année attendre bravement ton retour mais gagnée par cette douce torpeur environnante, je m’étais laissée glisser vers le pays des rêves, abandonnant là et l’espoir de te rencontrer enfin et le verre de lait et le gâteau préparé par mes soins pour toi.

    Il fallait évidemment tous les sésames pour que cela fonctionne, enfin, paraît il…

    L’on m’avait pourtant toujours prévenue que mon attente aboutirait encore à un échec!

    Croire au Père Noël est une chose cependant, vouloir absolument le rencontrer en est une autre.

    Pourtant, il le fallait.

     

    « Elle » était passée me voir à l’improviste comme Elle aimait à le faire.

    Elle m’avait communiquée de sa voix si douce et si basse, les mots que je devais lui répéter à lui, le Père Noël : confiés et aussitôt oubliés par moi car rappelons le, je ne suis ici qu’une messagère.

     

    Et là et bien, je dormais à poings fermés, bercée par la paisible et bienveillante chaleur du salon, elle avait jolie allure la messagère en Aurore* nouvelle !

    Comment pouvais je alors conduire ma mission ?

     

    Nous savons tous que le Père Noël ne passe qu’une seule fois dans l’année et le message à remettre ne pourrait attendre une année de plus, c’est certain.

     

    C’était compter sans mon Doudou.

     

    Bon, il faut vous rappeler, je vous ai déjà parlé de lui.

    En revanche, ce que j’ai omis de vous expliquer, c’est que celui çi a été déposé tout spécialement pour moi par le Père Noël alors que je n’avais qu’une dizaine d’années.

    Je me souviens ma déception à la découverte de ce cadeau que je jugeais destiné à un bébé ou tout du moins, à n’importe qui, mais de plus jeune que moi !

    Et puis, j’avais mieux regardé ce petit ours en peluche qui semblait m’observer aussi avec des yeux étonnés. Lorsque nos regards s’étaient croisés, j’ai su que celui là serait tout au long de mon existence, le plus important.

    Ce que j’ignorai alors, mais que mon cœur avait deviné, c’est que ce petit tas de poils là avait été conçu exclusivement pour moi et qu’il fut réalisé par la Mère Noël en personne, en revanche, je ne l'appris que bien plus tard.

     

    Je le baptisai « Doudou » .

    C’est ainsi que débuta notre incroyable et néanmoins, merveilleuse histoire parsemée, depuis toutes ces années écoulées, d’aventures diverses que je vous conterai une autre fois peut être, parce que là, il faut bien dire que notre temps est compté même si les mots n’ont pas besoin d’être économisés.

     

    Doudou est donc « spécial » autant que je puisse l’être.

    Il existe entre nous, un lien si fort que rien dans ce monde çi ne peut le détruire. Il en est assurément d’une autre ritournelle lorsque nous passons dans d’autres dimensions, mais voilà que je m’égare encore.

    Il nous faut juste paraître d’une normalité affligeante aux yeux de tous, enfin pas toujours…

    Zut, mon crayon me démange.

     

    Avec les années qui avancent, il m’accompagne moins souvent et aujourd’hui donc, il est confortablement installé sur mon lit, sur son propre coussin que je lui avais confectionné le lendemain de son arrivée.

     

    Bien sûr, à l’instant où je plongeais dans le sommeil avec une retenue toute timide, Doudou se redressa.

    Il savait qu’Elle m’avait confié une mission et en connaissait l’enjeu.

    C’était vraiment capital, l’avenir de Noël en dépendait et Doudou était le seul de nous deux à le savoir.

    Sa mission était donc de me réveiller ce qui n’était pas une mince affaire : il était dans ma chambre, au premier, j’étais dans le salon en bas, porte fermée.

    Et franchement, cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était pas déplacé tout seul.

     

    Il est important de souligner que ce monde fige quelque peu ses capacités. Tout ça à cause de ces humains qui souffrent de plus en plus du manque à rêver, ça les enferment dans une réalité désormais dictée et adoptée à la soi disant majorité.

    C’est pour cette raison que nos liens sont si forts, pour pallier à cette gène de manœuvre ici bas.

     

    Doudou sauta sur ses pattes et entreprit de rejoindre la porte de la chambre.

    Cela lui prit une bonne heure et il était, déjà, 23h30 !

    Il n’aurait jamais le temps.

     

    Il lui fallait rejoindre le pays des rêves et m’y retrouver.

    L’ennuyeux, son étendue était gigantesque et notre lien là bas ne fonctionnait qu’à une petite moitié de son potentiel.

    Néanmoins, rien ne pouvait décourager mon fidèle compagnon.

    Il s’endormit dans la seconde et entra au pays des rêves en survolant au plus haut dans le ciel car ici, bien sûr, il pouvait se mouvoir à sa guise.

    Tandis que Doudou volait jusqu’à moi, je paressai agréablement sur transat sous parasol sur la plage idyllique que j’aimais à rejoindre parfois, heureuse et réjouie d’avoir un temps parfait.

     

    Les minutes s’égrainaient et ma recherche demeurait infructueuse.

     

    Mon petit ours courageux ne baissait pas son rythme : il me dénicherait et me réveillerait juste à temps.

     

    Toutefois, au deuxième coup de minuit, le doute emplit sa petite tête de poils.

    C’est alors qu’il m’aperçut me lever d’un bond et disparaître.

     

    Parce que voyez vous, nous sommes le soir de Noël…

    Rappelez vous ..

    A ce moment là, la magie est partout.

     

    Comme j’étais endormie, baignée dans un décor de Noël, ce fut bien simple au bout du compte.

    Toutes les décorations posées, de la plus petite à la plus grande, y allèrent de leur voix, cela donna un brouhaha assourdissant qui ne manqua pas de me réveiller tandis que le Père Noël posait le bout de sa botte gauche sur le tapis de mon salon.

    Nous fûmes tous les deux surpris.

    Enfin, moins lui apparemment.

    Il est vrai qu’enfant, j’avais monté la garde bien souvent, lui me connaît donc et puis, c’est le Père Noël, voyons !

    Pour moi, c’était un magnifique émerveillement malgré tout ce j’avais pu voir jusqu’à présent.

    Je lui révélai les mots que la Mort m’avait glissé et illico, son bon visage s’éclaira encore plus.

    Il me donna une bise sur le front et me planta là, en ayant tout de même bu le lait et mangé un bout de mon gâteau.

    Le tout se passa avant que le dernier coup de minuit ne retentisse, il y a dix minutes en fait.

     

    Je baille, monte les escaliers, attrape précautionneusement Doudou allongé prés de la porte de ma chambre et nous glisse sous la couette.

     

    -« Tu sais, ce soir..

    - Nan, ne me dis rien très cher ami, tu n’en as pas le droit !

    - Oui, c’est vrai. »

     

    Il se blottit tout contre moi et j’entrevois à ce moment là, la merveilleuse chose que nous avons permise ce soir.

    Nous nous endormons en souriant, rejoignant le pays des rêves où la Mère Noël nous attend patiemment.

     

     

    Nb : Et vous savez quoi ?

    Il avait eu le temps de déposer un joli paquet pour moi, au pied de l’arbre ; alors que pour moi, le plus joli des cadeaux avait été de le voir et son bisou déposé sur mon front.

     

    * : Pour mémoire, la Belle au bois dormant