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  • Signes, vous avez dit signes ?

    Il y a quelques jours déjà que rien n’allait plus …

     

    Bon, c’est vrai pour tout le monde, de toute façon, quand le cœur a été un tantinet piétiné et que l’objet de tout vos désirs a été soudainement soudain, éloigné.

    Etre convalescent, en fait, n’est jamais drôle pour personne même si dans le terme utilisé, l’espoir de guérison marque, déjà et de plus en plus, son empreinte.

     

    Et c’est alors que tous ces petits trucs surviennent, vous titillant sans cesse.

    L’on se demande ce qui peut bien avoir changé, ce qui peut bien avoir suscité ces rouages bizarres qui s’agitent et sous votre nez, et dans votre tête …

    L’on essaye néanmoins de relativiser tout cela, de se dire que ça n’est juste qu’une concordance de faits, certes du même acabit, s’enchaînant inlassablement ainsi bout à bout et de manière forte agaçante vu l’état déclaré.

     

    Est ce que quelqu’un ou quelque chose a un truc important à vous dire ?

    Après tout, comme vous êtes si tête en l’air, en espèce de Bridget en titre, il faut sans doute des moyens un peu plus tapes à l’œil et répétés pour attirer votre attention.

    Mais là, ça commence à faire beaucoup !

    Vos mails, votre boite aux lettres, vos papotes avec vos amies et même vos rêves, s’y mettent ! Vous ne pouvez plus faire un pas sans que ce machin là s’agite en toute indécence sous votre nez.

     

    Donc, je dis stop s’il vous plait, Monsieur le Farceur (on peut féminiser après tout, il ne faut pas être aussi sectaire) , temps mort, je sors du jeu !

    Vous y allez un peu trop fort et je ne suis pas sûre de pouvoir passer l’épreuve en tout succès.

    Merci donc de m’oublier et de vous acharner sur quelqu’un d’autre, merci infiniment.

    A bon entendeur …

     

     

    - « Psssiiitttt ?!!!!

    Tiens, tu es là, toi ?

    Bah oui, toujours quand tu es un peu out and not fun !

    Mouais… Qu’est ce qu’il y a cette fois ? J’ai révélé encore un secret du livre des filles ?

    Nan, nan … Mais c’est quoi ce « truc » qui te poursuit sans cesse ?

    Ah ça ! Le « mariage » ! La panacée de l’ironie suprême ! Il ne me manquait plus que ça comme épreuve « choc » recevoir des tonnes et des tonnes de pubs, d’infos sur le sujet !

    Rires … Heu, excuses moi ! C’est plutôt vache ça !

    Comme tu dis, d’ailleurs, je crois que je vais faire comme la noiraude, je vais en parler à mon vétérinaire …Nan, je plaisante …Et le livre des filles au fait, il dit quoi dans ce genre de cas ?

    Tu sais bien que l’on ne peut rien divulguer ainsi cependant là, il n’y a rien, pas de conseils pratiques !

    Ca m’aurait étonnée aussi, vu que la plupart du temps, le côté pratique faut le chercher ! Je vais appliquer ma méthode : changer de boite mail, mettre une note pour le facteur, sermonner mes amies ... Pour le reste en immédiat, j’aviserai.

    Tu sais, tu n’es vraiment pas drôle aujourd’hui !

    On a tous de bons et mauvais moments … »

     

     

    Et la nunuche du cœur posa son crayon et referma son cahier.

    Elle sourit, c’est vrai que rien n’est facile quand on ne sait pas ce que l’on veut.

    Elle avait de la chance, sans doute, oui, sans doute.

     

  • Petite scène de vie quotidienne de la nunuche du coeur ...

    La nunuche du cœur que je suis, bien posée sur son coussinet, écrivait.

     

    Les mots s’échappaient de son crayon et s’en allaient se ranger bien sagement sur le papier.

    Ils étaient impatients que l’histoire, dont ils faisaient partis, avance.

    Chacun avait son rôle à tenir et, en braves petits mots qu’ils étaient, ils faisaient, ma foi, une jolie figure et tout ce microcosme cheminait, ainsi, en paix.

     

    La clef tourna dans la serrure de la porte d’entrée.

     

    Le crayon filait toujours et arrêta sa course quand la porte se referma.

    La nunuche sourit, il rentrait, l’homme exceptionnel qu’elle aimait.

     

    Elle reprit son écriture priant instamment tout son petit monde de se concentrer tout de même un tantinet.

    Cependant, elle frémissait déjà d’imaginer le baiser qu’il ne manquerait pas de lui déposer en effleurant sa nuque si doucement, si tendrement de sa main chérie.

    Le crayon sursauta, le mot en suspens n’osa même plus bouger.

    Devait il sauter de son plein gré là derrière les autres ou attendre sagement la reprise d’écriture ? Après tout, il n’était plus qu’un mot tout seul, et de mémoire de mot, il ne savait pas.

     

    Lui s’était approché et livra ce délicat et non moins passionné baiser.

    Il effleura sa nuque en lui souhaitant le bonsoir.

     

    Le mot, lui, était autant au bord de la torture que celle qui contenait son instrument. Il gardait sa position en maintenant tant bien que mal ses consonnes et voyelles.

    La nunuche, en revanche, avait perdu de sa contenance.

    Il est vrai que quand il arrivait et s’emparait ainsi, en un baiser, de tout son être, elle était livrée corps et cœur liés à leurs désirs partagés dans la nanoseconde immédiate.

    Cependant, elle ne voulait ne rien laisser poindre ce soir ; flegme, toute en flegme et occupée seulement à sa nouvelle histoire.

     

    Il fallait tout d’abord sauver ce petit mot si courageux et finir au moins le paragraphe, au moins …

     

    Il la regarda du coin de l’œil en souriant.

    Il aimait ce petit air qu’elle prenait lorsqu’elle se voulait paraître fort occupée alors qu’il sentait sourdre en elle, l’appel du plaisir qu’ils connaissaient tous les deux si bien.

     

    Le petit mot soulagé put enfin rejoindre ses comparses qui s’agitèrent un instant dans la mise à la ligne en guise de standing ovation. Il avait tenu bon et avait parfaitement exécuté sa pause sur le papier, un réel petit mot exemplaire !

     

    Elle leva les yeux et vit son sourire esquissé, ses yeux s’allumer.

    Elle était découverte …

    Quoi de plus étonnant, il la connaissait si bien !

    Elle remercia son petit monde du travail jusque là accompli et le pria d’être plus sage qu’elle jusqu’à son retour prochain.

     

    Le crayon fut donc posé et le cahier, refermé.

     

    Elle s’étira là, sur son coussinet et alors qu’elle allait se lever, il la souleva et l’emporta tendrement et fermement vers leur univers rien qu’à eux.

     

    -« Que veux-tu ? »

    -« Juste toi. »