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Nunuche en scène ...

Je suis une fille à sa fenêtre, portant mon bleu comme celui du ciel ; lui, avec ses moutons blancs, moi, avec mon coton immaculé tout doux glissé en négligé sur ma peau…

Il me sourit le coquin d’une tenue si peu conventionnelle pour cet hiver si froid qu’il y a là dehors, de l’autre côté de cette vitre …

J’ai envie de lui dire au joli azur que par ici la température est agréable, le feu dans la cheminée danse tant et tant que l’on peut oublier que je n’ai, cet après midi, que de lui à me préoccuper ici.

Ou presque …

Car oui, je me blouse en tranquille dans mon cocon doucereux, de celui là qui ne sera pas une complainte de la fille abandonnée mais celui de celle qui n’a rien à écrire.

D’accord, je sais qu’il est juste important de me souvenir toujours que les mots reviendront bientôt pour signifier, traduire le remerciement profond d’avoir été choisie et honorée …

Et me tirer enfin de ce mauvais pas de mots vacillants…

L’espérer enfin poindre cette phrase admirable, intelligente de drôlerie presque inopinée parce que je pressens que je vais sembler énormément idiote de jeter au juste micro un « heu » retentissant …

D’accord, accompagné d’un incroyable sourire, je vous l’accorde …

Néanmoins, un « heu » tout de même !

Et vous savez quoi ?

Petit crayon et cahier docile (je ne vous en narrerai rien quant aux mots) s’esclaffent franchement à la Muppet à ma bouche en forme de moue cerisée en cœur.

Cependant, ce n’est pas grave n’est ce pas ?

Il y a tellement plus ennuyeux que cela dans notre monde là, qu’après tout, je veux bien passer aux yeux de tous comme la plus belle rousse à l’âme de blonde que la terre est portée.

Am, stram, gram …

Ca sera toi qui t’y collera ...

Ah, ben nan, zut ...

Il n’y a que moi …

Soupir …

Alors ?

Bah, un « merci infiniment » suffira …

« Le génie est l'extrême pointe du sens pratique » (*)

J’entends alors, une cascade de rires retentir dans toute la maison.

Mouais …

Pauvre Nunuche abandonnée !

Il n’y a pas à dire, ça fait du bien quelques fois de se sentir soutenue ainsi…

Si je me le faisais là, après tout, le blues de la fille qui a besoin d’un câlin ?

 

-« Je suis rentré ! »

Et il ne comprend pas mais il se retrouve soudain encombré d’une fille lui ayant sauté dans les bras …

 

 

-« Que veux tu ?

- Juste toi. »

 

(*) : Cocteau

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