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  • Leurre de chocolat ...

    J’aime à penser qu’il n’y a qu’entre toi et moi que la barrière infime du tissus de ma petite robe pour te retenir si loin et si près de moi lorsque nous nous promenons dans la vie aux yeux de tous.

    J’aime à penser comme il te serait tellement simple de l’ôter avec tes mains si sures, si précises, si habiles.

    Comme l’une de celle là qui se pose en toute assurance au creux de mes reins en me rapprochant délicatement de toi, basculant ainsi mon âme en émoi, mon cœur en chamade et mon corps en désarroi de ne pouvoir, ici et maintenant, coller à toi au plus près de ta peau, en si juste contre toi.

     

    Il en est ainsi des au revoirs, qu’ils soient sur les quais de la gare, les halls d’aéroport, les jetées de port ou tout simplement, un trottoir.

     

    L’on se doit de rester dans une dignité de posture.

    L’on se doit de donner une image idyllique …

    Tout cela pour les yeux de tous !

     

    Pour les tiens, cependant, je sens que tu perçois ce frémissement indicible qui me traverse.

    Je me cache bien vite derrière mes verres teintés pour masquer l’égarement qui ne doit pas être.

    Je t’embrasse encore et te fais un signe de la main avec le plus beau sourire.

    Je te laisse partir en ne sachant que jeter un « reviens moi et prends soin de toi » , le cœur si gros, l’âme si lourde, les yeux noyés de larmes …

     

    Lorsque plus tard, bien plus tard, je découvre les cinq carrés de chocolat noir laissés juste pour moi, un pour chaque jour de ton absence, je me souviens en souriant de la manière décrite à ton encontre de ma dégustation.

     

    Donc, très cher absent, et ceci chaque jour, je le prendrai adroitement et délicatement entre mes doigts.

    Je le glisserai tendrement dans ma bouche en tout doucement, ce bout de douceur que j’aime tant.

    Je le poserai sur ma langue et l’y retournerai avec mille précautions pour qu’il soit à l’endroit parfait, en adéquat et idyllique position.

    Je le laisserai pourtant ainsi fondre en le suçant, quoiqu’il en soit, méticuleusement et minutieusement en toute profusion de lenteur, afin que le plaisir intensément éveillé s’écoule en secondes infinies et que son goût, en extraordinairement délicat et fort à la fois, explose enfin en mille et une saveurs au creux de mon palais, éclaboussant mes papilles d’un désordre orgasmiquement sensuel.

     

    Car bien sûr, très cher absent, tu connais l’émoi suscité par un seul carré de qualité ainsi dégusté…

     

     

    Cinq carrés, cinq jours...

    A n’avoir sur le bout de la langue que le seul goût du chocolat…

    Soupir.

    Cinq jours, cinq carrés…

    Soupir…

    Et pourtant, sur ma langue, je sais que je ne garde que le goût de toi, l’envie de toi.

    Grrrrrrr … Je hais les vacances !

     

     

    - Que veux tu ?

    - Juste toi. 

  • En cheminement d'égarée ...

    - « Tu es grande maintenant et moi, je ne peux pas vivre sans lui. »

    - « Ca veut dire quoi, ça ? Que je vais t’apporter des fleurs au cimetière ? »

     

    Et ces mots que vous avez un jour jetés comme ça du haut de vos seize ans, vous harcèleront sans cesse.

    Vous les houspillerez pour s’être glissés ainsi dans cet ordre, pensants sans doute être d’une efficacité redoutable, détonation en diable pour que le sous entendu avancé ne demeure que celui là.

    Présomptueuse impétueusement outrecuidante !

    Bien sûr, à la nouvelle déclarée par un agent délégué, vous percevrez tout l’illusoire de la démarche …

    Bien sûr …

     

    Se doit on de mourir d’amour pour un x ou un y ?

    Se doit on de mourir d’un honneur bafoué ?

    Se doit on de mourir d’un vide laissé ?

     

    J’ai souvent pensé que c’était d’une stupidité sans nom d’envisager une telle issue.

    Le manque de courage devait sûrement être la cause de tout ce remue ménage dingue au cœur des neurones et d’entrevoir que je me suis encore trompée, laisse un doute titanesque dans le fragile, au fond, petit être que je suis.

     

    Alors, allez y de votre couplé, d’ailleurs le mien jusqu’à il n’y a pas si longtemps, allez y, ne vous gênez pas, voilà, c’est ça : la vie trouve toujours un chemin donc, forcément, il y a toujours une solution voir plusieurs …

     

    Et pourtant, il y a le facteur z, le petit grain de sable qui s’est inséré dans la mécanique toutefois bien huilée, certes, un peu fatiguée ou un peu trop endormie par son ronron monotone.

    Ca s’amorce par des pannes mineures, l’effet papillon en fait, à la stupéfaction finale, le « à quoi ça sert de continuer ? » qui d’un œil extérieur, je vous l’accorde, détonne en toute incongruité.

    Puis, vous faites le pari, à la manière de Blaise, que si cela doit en être ainsi, celle là, espérée, devra se montrer sans attendre au coin, au virage de n’importe quoi et vous emporter résolument.

    Vous fixez donc les règles du jeu, simples en fait : pas d’attention à quoique ce soit !

     

    Au bout du jour désigné, après cette conduite manquée d’expérimentation particulière, alors que vous avez échoué au bord de la sépulture du défunt fraîchement enfoui, « Elle » arrive en invitée surprise comme « Elle » sait si bien le faire depuis tout ce temps.

    « Elle » vous sourit comme à son habitude, en vous glissant de sa voix toujours aussi douce que vous êtes son élue et que vous n’échapperez pas à ces missions que vous vous devez encore de réussir.

    « Elle » vous rappelle, accessoirement, que les cimetières ne sont pas des lieux pour vous, elle évoque l’épisode du Père Lachaise (*) , histoire de …

    Néanmoins, c’est un peu différent car cette tombe là est celle des gens chéris et les aimés ne font jamais de mal…Semble-t-il …

     

    La vie trouve toujours un chemin ?

    Bah, le plus difficile tandis que vous avez perdu la boussole, c’est de ne pas oublier votre connaissance des règles élémentaires d’astronomie …

    La vie trouve toujours un chemin !

     

    Et, « Elle » sourit toujours.

     

     

    (*) http://petitesfictionsdansmarealite.hautetfort.com/archive/2009/08/23/l-etrange-souffle.html