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made in moi - Page 51

  • L'étrange souffle ...

    Il m’avait voulue habillée de soir, en soie et en rouge .

     

    Il m’avait glissée dans un écrin qui n’était pas le mien mais j’avais promis et je ne dirai rien .

    Habillée et perchée, il s’était penché vers moi pour me glisser autour du cou ce collier scintillant de mille feux ;

    -« Parfaite, tu es parfaite » avait il dit alors ; c’était avant, un autre lieu pour d’autres circonstances .

     

    J’avais promis, je ne dirai rien au son du petit coup sec du fermoir.

     

    Et lorsqu’il fallut avancer dans cette allée pavée de ces pierres qui en avaient senti d’autres passées en dignité drapée malgré le chagrin immense, je ne me sentis pas bien, de ce mal serrant le cœur de la mariée qui se trompe d’épousé.

     

    J’eu froid .

    J’eu peur.

     

    Je découvris avec stupeur que l’acte se terminerait là, une fois que la rose serait jetée .

     

    Que plus jamais son souffle n’effleurerait ma peau et la jetterait en désarroi d’amour.

    Que plus jamais ses mots chuchotés me laisseraient rose de plaisir.

    Que plus jamais il ne serrerait mon corps contre le sien en douceur exacerbée.

     

    Alors je fermai les yeux et je me laissai choir au milieu de la soie rouge qu’il avait choisi pour moi.

    Je n’avais rien dit, j’avais promis mais,  je ne pouvais que m’en aller aussi, aujourd’hui.

     

    A quoi me servirait une vie vide de toi ?

     

     

     La tête me faisant souffrir, il faut que je sorte d’ici.

    Toutes ces images qui affluent me rendront folle si je dois prolonger mon séjour dans ce drôle d’endroit, mais quelle bizarrerie aussi de visiter le Père Lachaise …

    C’est tout moi ça, la curieuse en titre qui oublie que certains lieux ne sont pas pour elle .

    Fichtre mais où diable est la sortie ?

    C’est là que je la vois .

    L’atmosphère se fait encore plus glaçante lorsque j’arrive à sa hauteur.

    -« N’est ce pas quelque peu saugrenue de venir ici ? Un lieu de villégiature peut être ?» …

    Sans doute le mal de tête qui me laisse délirer ainsi avec Elle.

    Elle semble sourire.

    -« Je n’ai jamais de repos et nul lieu où je ne puisse exercer mon talent si particulier » susurré presque, de sa voix si basse, si douce.

    Et là, mon cœur se serre, est elle venue pour moi ?

    Elle semble sourire de plus belle.

    -« Je ne viens que t’assurer le moyen de sortir d’ici en paix et t’avertir qu’à l’avenir, il te faut bannir tous les cimetières de ta visite et surtout, celui là. »

    Une première !

    Depuis le temps que je la côtoie, c’est bien la première fois qu’elle se montre si prévenante, enfin non en fait.

    Tiens à propos, oui, pourquoi est Elle si « gentille » avec moi ?

    Elle sourit vraiment maintenant.

    D’accord, je dis toujours autant de bêtises et je la remercie en passant la grille presque en courant .

    C’est tout moi ça, remercier la grande faucheuse !

    Quelque fois, je me demande pourquoi n’ont ils pas choisi quelqu’un d’autre …

    Et j’avance le pas plus léger sur le boulevard de Ménilmontant.

  • Comme en électro choc ...

    Et elle se sentit aspirée par les fonds.

     

    Bizarre comme d'être dans un autre élément étranger à son bon fonctionnement fait que tout à coup, le corps s’adapte.

     

    Il se souvient de ces dix ans de natation.

    Il a comme une certaine habitude, que l’on croyait perdue, d’être immergé même si l’esprit lui hurle qu’après tout, se laisser couler parce qu’il ne t’aimera jamais, c’est aussi une solution …

     

    - « Pascale, tu dois travailler ton souffle ! Ca te servira bien plus que tu ne crois . Allez, on continue !  Tu vas y arriver …  »

    Ca, c’est la petite voix de mon entraîneur qui me tarabustait à mes débuts de nageuse et quand je dis « petite », imaginez plutôt insistante et puissante, un tantinet directive et ne souffrant aucune objection ….

    Et là, tu l’entends, encore, brusquement …

     

    Economiser son souffle, suivre les mouvements de l’eau, se laisser porter et trouver la faille de l’élément pour pouvoir remonter …

    Remonter …

    Respirer à l’air libre …

    Vivre …

     

    Et tu te retrouves à quatre pattes sur le bord de la plage, hébétée, en rage, essoufflée …

    Cependant heureuse d’être là même si la position n’est pas élégante et encore moins, à ton avantage…

    Alors, tu prends le temps de t’allonger face au soleil .

    Il te fait de l’œil ou c’est le trop plein d’obscurité qui te fait tout à coup délirer ?

    Et comme si cela ne suffisait pas, tu entends un « vous allez bien Mademoiselle, vous avez besoin de quelque chose ? » .

    Et là, bêtement, tu te mets à pleurer, des larmes si lourdes jusqu’ici portées et dont il faut te débarrasser pour pouvoir te relever …

     

    Mais au fait, c’est vrai ça, de quoi ai je besoin ?

     

      

    http://www.youtube.com/watch?v=FlbxmmH06xU