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made in moi - Page 33

  • Ce que veulent les filles ? Nan, ce que veut celle là ...

    Je ne suis qu’une fille posée sur un coussin qui a, de temps à autre, un crayon habile et un cahier docile.

    Les mots, en complices, viennent s’ajouter et comme tout va de soi dans ce petit pays made in moi, les histoires prennent vie et poursuivent leur bonhomme de chemin aussi joliment qu’il puisse l’être.

    Lui, il a des mots plein la bouche.

    Ils sortent agiles et enchanteurs, bercés et cajolés par sa voix mélodieusement harmonieuse que l’on ne peut se lasser d’écouter.

    Le tout a ce drôle de pouvoir de me jeter en un trouble incompréhensible.

    Je me sens gauche de plaisir, envahie par ce bonheur de sentiment curieux et fort à la fois qui me fait afficher du rose aux joues, un sourire ravi accroché et des yeux pailletés de feux dansants chippés aux étoiles.

    Je me voudrai éblouissante comme un soleil, rien de moins, et je ne suis qu’étourdissante de gaucherie éclatante, à m’en prendre presque les pieds dans toutes les sortes de tapis.

    Bien sûr, il ne voit en moi qu’une fille peut être jolie mais quelque peu stupide en plein, c’est certain.

    Me mettrai je à ressembler à ma Nunuche si bien nommée ou à ma Bridget déglinguée?

    A mon grand désespoir et à n’en point douter …

    Soupir.

    Je dois bien me l’avouer et à mon corps défendant, tout m’émeut chez lui, me chamboule la tête sans dessus dessous, me brasse les neurones à l’envers.

    Maintes fois, mon crayon incrédule en a préféré rompre sa mine et j’ai dû y aller de mon taille-crayons avec toutes les précautions d’usage pour ne pas épuiser et tarir son graphite devenu réfractaire à mes sautés de minaudé de mots si sot.

    Alors d’accord, je me suis mise à lui promettre de ne rien écrire sur lui, sur sa bouche, par exemple, si charmante, si envoûtante que la mienne en souhaiterait presque à devenir conquérante comme cela, en pendable, d’un seul tour.

    Je m’imagine aussitôt l’air malin aux yeux gourmands avec mes lèvres s’emparant de ce butin si convoité, ma langue s’invitant en surprise pour convoler en baiser volé au creux de cet interdit ardemment désiré .

     

    -« Hrum ..Hrum !! 

    - Tiens te voilà toi !

    - Il le faut bien !

    Tu sais que je pointe mon petit tiret et mes guillemets dès que je sais que tu vas capoter en lamentable !

    - J’ai souligné le stupide et pas le lamentable !

    - Navrée de te contredire mais là, le mot est approprié.

    Je me dois de te rappeler le Livre des Filles et d’imprimer dans ton esprit quelque peu perturbé que jamais au grand jamais les filles ne se laissent aller à ce genre si masculin de débordement !

    Tu es donc priée de te doucher à froid voir glacé en cas d’absolu nécessité et reprendre tranquillement le chemin de tes histoires à raconter !

    Et on ne grommèle pas ! 

    Nan mé !!!» .

     

    Ce qui est agaçant, c’est qu’elle n’a pas tort la petite voix en petit tiret et guillemets.

    J’aurai l’air plus que pitoyable en pirate de ses lèvres, à manier de la langue comme un sabre bandit alors que je ne sais même pas tirer sur la chevillette désormais perdue à perpète dans des temps lointains et dépassés…

    Diable d’ange ! Il ne manquerait plus que tu deviennes une bête d’amour !

     

    Tssitt, tsssittttt !

     

    Elle se redressa en secouant la tête, attacha ses cheveux, se posa plus langoureusement sur son coussin et prit son crayon…

     

    Once upon a time in the land far far away there was a princess ...

     

    Et zut …

  • Du printemps rêvé de marguerite ou le conseil non songé...

    Je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément…

     

    Marguerite me donneras tu le pétale qui me dira comment je l’aime ?

     

    La marguerite fort agacée (après tout une marguerite n’est en rien une fleur simple, c’est un capitule à nombreux fleurons de deux types : blanches et ligulées et jaunes et tubulées, qui sait bien donner le change au final et qui donc, vous le comprenez enfin, a de quoi y aller de son couplet d’énervée)

    vit tout et très rouge, le comble pour une telle fleur me direz vous, elle qui n’a rien d’un coquelicot …

    Elle attrapa le truc façon Alice en version giclée spéciale plante qui veut pousser plus que vite et se dressa devant l’impudente qui s’était permise de killer sa beauté sous couvert de voyance déguisée spécial « je te dis love en fun pour ce printemps nouveau »

    (il faut toujours un slogan hipe pour chaque soit disant nouveau truc ou machin venant à pointer le bout de ce qu’il peut)

    C’est certain, l’humaine, un tantinet apeurée, eut pour premier geste de paix de rendre, à la marguerite survitaminée, le pétale qu’elle tenait encore dans sa petite mimine décontenancée (enfin, un ... bon d’accord, on se la joue vulgaire et simple, à la marguerite quoi !  ) .

     

    La marguerite, qui n’était pas vache semble t il, se rendit compte de la pitoyable mauviette attitude de l’acharnée au cœur inquiet et dans sa grande mansuétude, consentit à se lancer dans une explication à la mode de « je t’éduque en deux coups de pâquerettes» .

    La fille fut toute chamboulée après ça.

    Elle découvrit qu’elle avait un cœur aussi grand que l’univers et l’importance de la place de chaque chose ici bas la fit frémir dans la moindre parcelle de son être-fille qu’elle était.

    La marguerite sentit la petite rosée dernière avalée à l’aube, perlée au bord de ses étamines devant autant de beauté soudainement révélée. Elle en aurait presque jetée à bas ses pétales restants pour se lancer en corolle unique tel un astre flamboyant, bon d’accord, elle était facile celle là pour l’astéracée qu’elle est ….

    Néanmoins, la marguerite sait dans le pétale raison gardée et, quoiqu’il en soit, connaît sa place depuis la nuit des marguerites et de ses faucheurs, bien que, à vrai dire, cela se passa par un bel après midi de printemps mais cela est une autre histoire, n’est ce pas ?

     

    La marguerite reprit donc sa place en bonne fleur toute simple qu’elle veut et qu’elle sait paraître.

    La fille comprit que son amour pour celui là « est » et qu’il faudrait à l’avenir, composer avec lui .

     

     

    Et le printemps dans tout ça ?

    Il écarta les bras en avançant tout en malicieuse truculence et se dit que son temps était enfin venu…