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made in moi - Page 23

  • Lettre de petit crayon ...

    Enfin carte postale, plutôt…

     

    Il avait choisi une vue assez grande entre mer et montagne et le timbre en forme de cœur la fit sourire.

     

     

    Chère toi, (il paraît que l’on doit commencer par « cher » et le prénom ou la civilité ou … Ah, je vais rayer et mettre un truc autorisé aussi, c’est lui qui me l’a dit).

     

    Coucou !

    (voilà)

    Je n’aurai jamais imaginé qu’il fasse si chaud, cependant, je vais bien.

    Il est très attentionné et j’ai tout ce qu’il m’est nécessaire.

    Je découvre de nouvelles activités, en spectateur tout du moins.

    Toutefois, je suis en première ligne en toute sécurité toujours, rassures toi, et ainsi, je peux tout voir.

    C’est absolument magnifique !

    Je te raconterai tout !

    Tu me manques fort et j’ai bien hâte au retour.

    Je t’embrasse

    Ps : I love you

     

    Nb : c’est ma première carte postale, j’avais envie d’essayer le “ps” !

    Ton tout dévoué petit crayon.

     

     

    Quel chenapan celui là !

    Cependant, elle était émue de cette attention si touchante et ne pouvait s’empêcher de sourire en imaginant son retour, bavard comme il était, il lui rapporterait ces jours passés par le menu détail !

    Son attention fut attirée par le cachet de La Poste, 23 août 2014 … Reconnut le drôle d’éblouissement, pensa « zut » et tout bascula …

     

    -« N’oublies pas de prendre les cartes postales, j’attrape un chapeau et je t’accompagne ! »

    Elle descendit prestement les escaliers le sourire aux lèvres, passa devant le miroir et ajusta son couvre chef, le journal posé sur le guéridon était du 18 août 2014…

    Son cœur battait à tout rompre, elle le retrouvait enfin ; assurément, en toute bizarrerie car elle ne s’était jamais rendue dans le futur, ses missions ne concernaient que le passé à « réparer » ; elle se demandait, à vraie dire, son rôle avéré dans tous ces petits épisodes, pourtant liés.

    Pourtant ici, quel était le pourquoi de ce bond en avant dans le temps ?

    De plus, elle n’avait reçu aucun message, aucun signe de la part d' « Elle » .

    Que lui est il encore passé par la tête, enfin, si « Elle » en avait une ?

    Elle tentait de se rappeler, se souvint que la date du cachet avait attiré son attention. En revanche, elle ne s’en remémorait que l’année.

    Le seul autre fait dont elle était certaine, c’était leurs retrouvailles, avec lui, l’homme qu’elle croisait sans cesse lors de ses missions confiées et à qui, elle le savait résolument maintenant, elle appartenait déjà ou pas encore ou presque selon les moments orchestrés par « Elle » ou pas... Fichtre de dieu ou diable ! …

    Et c’est ce qu’il advint quand elle surgit précipitamment enjouée hors de la maison.

    Il avait sorti les vélos et refermait la porte du garage.

    Lorsqu’il la vit, son visage se fit plus radieux.

    Il la cueillit d’un baiser quand elle s’élança vers lui.

    -« Alors jolie rousse exquise, crois tu qu’il soit bien prudent de partir randonner en vélo vêtue d’une robe en mousseline blanche ? »

    Elle souriait de plus belle, elle ne gardait aucun souvenir précis, juste des mots lui esquissant une impression de moments à venir…Là, elle se sentait heureuse comme jamais. Alors cette robe, blanche et en mousseline sans doute, c’était le cadet de ses soucis, d’ailleurs que voulait dire ce mot ?

    Il la prit dans ses bras et la ramena à l’intérieur, après tout, ils ne seraient pas trop de deux afin de changer ce détail vestimentaire incongru pour la longue échappée prévue … Aujourd’hui ou plus tard, quoiqu’il en soit, c’était les vacances n’est ce pas ? …

     

    - « Que veux tu ?

    - Juste toi ».

  • Et le petit crayon partit en voyage ...

    Le temps des congés étant arrivé, tout le monde partait.

    Ca se passait toujours de la même façon quand ils étaient « au bureau » : quelqu’un, très souriant et détendu bizarrement tout compte fait, passait la tête à la porte et jetait un « à telle date » ou « à celle là » , voir ajoutait un « et toi, c’est quand ? » … Et puis, s’enfuyait tout vite dans un « à bientôt » jeté en bonne et due forme de départ précipité.

    L’opération se renouvelait invariablement sur le même mode, à une formulation quasi identique, tout spécimen confondu.

    Ils appelaient tous ce truc là « vacances » avec le même engouement que les enfants pour les friandises les plus acidulées.

    Elle semblait pourtant accablée et petit crayon, à vraie dire, ne comprenait pas pourquoi. Après tout, elle aussi allait s’absenter…

    Qu’est ce que tout cela signifiait ?

    Les humains avaient de bien drôles de coutumes et en plus, ils en changeaient tout le temps !

    On réussissait à décrypter, on assimilait le truc et puis, curieusement, ça se modifiait !

    Ils n’avaient pas idée ces humains là, le temps qu’il fallait à un petit crayon comme lui pour tout comprendre, enfin, tout du moins essayer de …

    En tout cas, malgré toute la satisfaction du travail accompli, elle semblait de plus en plus triste alors qu’elle le rangeait toujours avec soin dans sa jolie trousse avec ses autres compagnons afin de rentrer à la maison. Entre parenthèses, il préférait quand elle y était paisiblement posée sur son coussin avec de la musique baignant l’air environnant…

    Bref.

    Le petit crayon en était presque inquiet et décida, bonne mine en tête, de lui en graphiter un tantinet en gras, les maux cachés ou pas, je vous rappelle la nature, pourtant pleine de bonnes volontés, de petit crayon…

    Il n’eut pas besoin de chercher le taille crayon afin d’être au plus à l’affût et encore moins la gomme pour estomper une ou deux maladresses, elle se confia sans mots dire, juste en le serrant tout contre son cœur.

    Lui qui était fait du bois le plus dur, en eut presque le graphite décarboné.

    Il prit alors une grande décision.

    Il partirait sans plus attendre en se glissant subrepticement dans le sac voyageur de celui là et deviendrait le lien si fort, que n’importe où, elle le rejoindrait sans attendre, tout du moins y croyait il dur comme pointe de diamant.

    Qu’il était courageux !

    Lui qui était rempli d’appréhension quand elle faisait surgir sans crier gare la grande faucheuse au fil des histoires contées.

    Rien que d’en noter les guillemets entourant son « Elle» , il se sentait soudain à l’étroit dans sa tige de bois, pas d’endroit vraiment pour se planquer.

    Et là, il allait voyager dans des contrées inconnues avec des objets qu’il ne connaissait pas !

    Il eut comme un vertige précisément à cet instant là et puis, tout à coup, il se souvint que lui serait là.

    Ce fait là, c’était l’autre aux guillemets qui le lui avait murmuré en fait. D’ailleurs, quand il repensait à ce moment étrange …Brrr .. Nan, au final, il ne tenait pas à revivre ça.

    Sa mission, comme il l’avait imaginé, pas si stupide en fait le petit crayon, était d’être le lien entre elle et lui.

    La grande faucheuse lui permettrait d’accomplir le tour incroyable pour un petit crayon de « saute dans le sac sans que tu me vois » et se chargerait de prévenir celui là du nouveau petit compagnon affublé pour tous ces jours au loin…

     

    Car il va falloir s’y résoudre, nom d’encre point n’en faut trop !

    Ces deux là doivent se retrouver dans le même espace temps et pour de bon, et pour longtemps…

     

    Cependant, cela sera conté dans une autre histoire, vous conviendrez que c’est tout de suite le départ du petit crayon, pas si petit après tout, et qu’il faut sans attendre lui souhaiter bon voyage en lui disant au revoir.

     

    « Elle » le savait sage , vertueux, judicieux et courageux, tout se passerait bien.

     

    Elle souriait cachant ses yeux noyés de larmes derrière ses lunettes noires.

    Il fallait se reprendre !

    Après tout, elle était grande, elle pourrait et saurait attendre, enfin ..sans doute …

     

     

    - « Que veux tu ?

    - Juste toi. »