- « Si je devais dire à l’homme que j’aime, en sorte de déclaration, je le ferai ainsi :
Tu as l’art et la manière de faire vibrer mon âme et mon cœur en très beau.
Je n’ai plus peur.
J’ai décidé de changer et de devenir meilleure pour te rendre le plus heureux.
Je ne suis rien sans toi.
Je veux devenir une vieille dame avec toi.
Je ne veux juste que toi.
- Ah oui ?
Tu sais, ça ressemble plutôt à une liste de courses ton truc !
Rien de poétique, rien de poignant dans la tournure et la phrasée.
- Bah sans doute…
Je n’ai pas ton talent pour écrire en toute joliesse exacerbée.
Néanmoins, c’est mon « made in moi » à moi à dire et puis, c’est tout !
- Ne te fâche pas !
Il n’y en a pas de bons ou de mauvais, si cela n’existait que dans la plus jolie des couleurs , il courrait des amours en tout coin de rue et pas de cœurs en peine de ne s’être pas trouvés car mal compris !
C’est seulement deux qui ne font qu’un, sachant forcément que les mots ont une portée ici toute relative quand le un vibre parfaitement.
Il faut certes les dire ceux là qui brûlent les lèvres de sortir, d’éclater tels feux d’artifices en pleine lumière dans la plus assourdissante douceur de la mélodie du bonheur.
Ne pas oublier le plaisir de la réception au creux de son oreille des mots les plus beaux ou qualifiés comme tels et que l’on a jusque là longuement détestés, énoncés par la bouche aimée.
Alors, fais comme tu le sens.
Tu as cette chance incroyable d’avoir croisé son chemin, ne va pas compliquer les choses en m’écoutant ou Pierre ou Paul, voir Jeanne, d’ailleurs.
Suis le chemin de ton cœur confiant !
- De toute façon, c’est bien ainsi que je souhaitais le faire cependant quand tu m’as appelée pour ta foutue déclaration, je me suis dit que je pourrai te soumettre la mienne.
Après tout, c’est toi qui écris sur l’amour en explosion de joliesse infinie pour rendre l’humeur en belle! »
Et l’échange sur le sujet s’arrêta ici, il fallait bien que l’on revienne à nos moutons à tondre, en l’occurrence les miens, cette fichue déclaration d’impôts à établir avec elle, l’inspectrice, mon amie, conseillère en titre des chiffres.
Et bien sûr, quand on dit que l’occasion fait le larron …
L’important, n’est ce pas, est que chacun y trouve son conte (*).
(*) : appliquer ici l’orthographe à sa convenance
-« Que veux tu ?
- Juste toi. »