…
Je ne veux pas t’aimer.
Non, je ne veux pas.
Je ne veux pas t’aimer que quand tout va bien.
Je veux être à tes côtés lorsque tu pleures aussi bien que quand tu ris.
Est ce que l’amour doit être « limité » aux seules conditions de bleu parfait ?
Je ne le crois pas.
L’amour est un partage.
L’amour n’est pas soumis à un système de requêtes.
L’amour ne se conditionne pas, ne s’enferme pas .
Quand tu me regardes et que tu me dis que je suis belle, que rien ne doit souiller cette beauté, je ne suis pas d’accord.
Quand tu plonges tes yeux dans mon âme et qu’elle te semble si parfaite, que tu soulignes que tu ne veux pas l’entacher avec des choses si affreuses qu’elles pourraient la teinter d’une autre couleur, je ne suis pas d’accord.
Ne serai je alors qu’un joli objet que l’on ne sort que pour le plaisir de se faire du bien au cœur ?
Je ne le veux pas.
Ta peine est si grande, si immense, je le sais.
Tu te sens impuissant, chevalier sans armure face à cette faucheuse de vies.
Je me sens impuissante, princesse sans pouvoir face à cette quête que tu ne souhaites que tienne.
Et pourtant, nous détenons le pouvoir le plus incommensurable, celui qui est et qui par sa seule existence peut révéler le Monde.
Alors ?
Je me tiendrai là, juste à tes côtés car tu le sais, je fais partie de toi, tu fais partie de moi jusqu’à la fin des temps.
…
Elle referma le cahier où chaque jour, elle consignait l’histoire de la Dame.
Elle avait des larmes plein les yeux.
Elle savait que le doute envahissait le cœur de celle qui l’avait désigné pour relater cette histoire et elle aussi, se sentait impuissante face à tout ce désarroi.
Elle se dit qu’elle ne connaissait pas de prières.
Elle se dit qu’elle n’était qu’une petite "scribouillarde" qui pouvait simplement par la danse des mots faire que les cœurs chavirent en bonheur, que les esprits s’envolent en pays de lumière …
Donc, elle tapa à « sa » porte à « Elle », la redoutable et redoutée faucheuse de vies puisqu’il fallait en passer par là.
« Elle » lui ouvrit .
Le froid remplit alors immédiatement son cœur cependant, elle devait tenir bon et se rappeler que l’on devait être humble face à « Elle » .
- « Je viens vous enquérir Madame pour une affaire de la plus haute importance. »
Et la Mort la regarda et sourit …