Je m’étais agitée ronchon ce matin.
Je n’avais pas de nouvelles de lui depuis hier après midi et l’inquiète que je suis toujours, avait imaginé la nuit durant, les pires scénarios possibles au cours de ce fichu congrès auquel il participait.
La solution la plus simple n’étant jamais celle que je choisis, j’ai donc passé des sombres heures blanches à vérifier sans cesse, les informations sur le net en temps pas si réel que ça, l’excellence de la fiabilité itinérante de mon téléphone et le fait, exaspérant, qu’à deux heures du matin, ou trois d’ailleurs, personne ne peut être dérangé sciemment pour quémander des nouvelles, même une seule.
Je sais, je me sens aussi nulle après coup qu’au moment présent où vous lisez ces lignes.
Néanmoins, je suis ainsi : je me mets toujours la rate au court bouillon pour les gens que j’aime et lui, mon amour, je l’aime, fichtre que je l‘aime…
Je me sentais désemparée, si désemparée dans notre maison nichée, baignée d’août lumineux et délicieusement odorant.
Une semaine sans lui et je ne savais plus vivre.
C’était un mal idiot parait il, pour une grande fille comme moi et après tant d’années, l’on se devait, semble t il, s’attendre à ce que la séparation soit supportable.
Stupidité!
Un peu comme ceux qui prônent que l’amour s’amenuise avec le temps.
Idiotie!
Je ne supporte pas de vivre sans lui plus de quarante huit heures .
Souriez!
Riez!
Ne vous gênez pas, il est certes vrai, que dans ce siècle moderne d’autonomie proclamée comme déité consacrée, je suis une pâle figure.
Mais entre nous, je m’en fiche car lorsque je suis avec lui, la vie resplendit!
Alors forcément quand ce merveilleux soleil m’a cligné des rayons au beau milieu d’un bleu azur si pur, je me suis collée en ni une, ni deux dans la voiture avec l’objectif unique de la serviette sous parasol au bord des vaguelettes exhalant doucement la complainte d’un été chaud.
J’espérais ainsi, abrutie de lumière torride, me laisser couler dans une sieste salvatrice qui me donnerait au réveil des surprises sûrement heureuses, mon secret espoir, en tout cas.
Cette pensée m’entraîna illico presto sur le savoureux de ses lèvres, terrain miné en ici surexposée à replier derechef dans un petit coin de ma mémoire .
Zut.
Mon corps soupira en se calant sur le ventre, face à la mer, rêvant soudain d’être doué de supers pouvoirs insensés et me conduisant pourtant, sans défense, vers le morne abattement apathique après avoir soigneusement, encore une fois, vérifier l‘état de mon smartphone.
La mer sombrait aussi, noyée de brûlant soleil, retenant tout à coup ses vagues.
Mince.
Rien de telle qu’une réelle sensation brutale pour dissiper tout ça!
Un saut d’eau et hop …Là!
Je me redresse, sur ces entrefaites, promptement furibonde, prête à mordre en y joignant un formidable uppercut au foie, lorsque je reconnais son rire.
Sublime!
Le monde devient alors sublime!
Je ne vois plus que lui.
Je lui saute dans les bras, ivre tout à coup du bonheur de le retrouver, mes jambes l’enlaçant au plus près, ses bras m’enserrant doucement et fort à la fois, nos bouches soudain heureuses de ne faire plus qu’une, son merveilleux baiser…
Il est là!
Lorsque plus tard, bien plus tard, dans la douceur harmonieuse de notre chambre voluptueusement câline, je m’endors étroitement liée suavement à lui en ce sexe à fesses en made in délicieusement nous, je me surprends à penser que ma liberté, c’est lui.
Je souris.
Aujourd’hui, ainsi que toujours, mon amour m’a fait la plus exquise des surprises.
Comme il me connaît bien, n’est-ce pas ?
- « Que veux tu?
- Juste toi. »