Alors oui, je vais y aller de mon petit couplet sur ce qui est abandonné pendant les vacances…
C’est tout de même inadmissible d’être, pendant toute l’année ou presque, l’objet de toutes les convoitises, de toutes les attentions et de se retrouver, pour villégiature toute de joliesse ensoleillée, négligemment laissé.
Tu m’as posée sur mon coussin, m’a montrée tous ces « croques en bouche » et l’eau que je pourrai me procurer en me soulignant que deux semaines, ça passerait bien vite.
Qu’est ce que j’en sais moi, la petite chatte rousse, de ce que sont ces valeurs de temps ?
Moi, je sais simplement que je vais être toute seule dans ce grand appartement à traîner ma peine immense, à avoir peur de tous ces bruits du dehors qui pourraient n’être que des dangers pour toi.
Te perdre, quelle affreuse idée terrible !
Que ferai je, que serai je sans toi ?
Je ne sais pas vivre sans toi !
Moi, je ne sais qu’être avec toi : caressée, aimée, choyée.
Grace à toi, je baigne sans cesse dans la vie délicieuse du plaisir extrêmement voluptueux des désirs comblés en demeurant malgré tout, garante de ton indubitable exquis épanouissement.
J’aime à t’attendre en sachant que tu reviens bientôt, espérant la clef dans la serrure me faisant lâcher ma pelote pour venir t’accueillir en surprise, en te sautant dans les bras.
J’aime à me pelotonner tout contre toi, ressentir ta chaleur jusqu’au plus profond de moi pour dormir en apaisée jusqu'au moment où d’une main sure et douce, tu me réveilleras, appelé que tu seras par l’impératif des hommes.
Je m’étirerai ensuite lentement, délicatement en toute suave sensualité, encore ronronnante et vibrante de ce délice infini qui n’existe que parce que c’est toi.
Non de non, je déteste déjà tous ces jours que tu as cités.
Je vais en crever, c’est sûr.
Je deviendrai la chatte morte d’amour de ne pas avoir été assez aimée…
J’exagère ?
Il faut que je comprenne quoi ?
« Il n’y a que le personnel habilité qui est autorisé à demeurer dans la station spatiale » …
Hum de miaou…
C’est quoi au fait, un « croque en bouche » ? …
-«Que veux tu ?
- Juste toi. »
Commentaires
J'aime votre texte toujours aussi fin et intelligent mais, serions nous aussi délaissés. Tous ces mois sans vous sont tristes.
Je me demandais si j'avais perdu le goût d'écrire des choses légères enrubannées de joliesse.
Le monde me parait si triste que j'en aurai presque honte d'écrire le mot "aimer".
Cependant, je me dis que c'est le plus beau sentiment qui puisse être la plus grande force contre tout le mauvais d'ici bas, alors ... J'y plonge encore, à graphite ouvert!
Merci à vous d'être là, je devrai surtout avoir honte en voyant les passages de tous ces lecteurs pendant ces mois, non satisfaits du coup!
Désolée.
Sincèrement.
Merci encore.