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  • A mots trouvés ...

    Si j’osais, mon amour, te dire « je t’aime » , il serait si fortement puissant que le monde deviendrait sourd et même l’univers entier me prierait de me taire.

    Alors, je resterai silencieuse et ne ferai que l’écrire ici, dans ce petit mot que j’espère tu trouveras.

    Zut, l’ai je trop bien caché ?

    Sans doute, devrais je commencer à distribuer des boules quiès car cet aveu impatient sortira de ma bouche, même murmuré …

     

    Je souris.

    C’est joliment et tristement amusant car ce bout de papier, c’est moi qui l’ai découvert en achetant cette théière au vide-grenier de mon quartier.

    Quelle drôle d’idée aussi de dissimuler une missive dans le bec verseur de cet ustensile si peu masculin.

    Je hausse les épaules.

    Après tout, la plupart de mes aventures me démontrent souvent que des attitudes étranges et surprenantes se déroulent sans cesse comme si par moment, le besoin de perdre pied s’impose en drôle d’idée surprise judicieuse sur l’instant.

     

    L’optimiste incorrigible que je suis, imagine déjà, cette fille en train de murmurer dans le creux de l’oreille de son aimé, ces mots que l’on s’interdit en général de dire, de peur qu’ils fassent mourir la magie de l’amour, blabla stupide de ceux là, incertains d’aimer vraiment en fait.

    L’amour, c’est simple : les cœurs se parlent, les âmes se reconnaissent, les corps vibrent à l’unisson.

    La complication, ce sont juste les autres : jaloux parasites déçus, cancaneurs détestablement vilipendieux .

     

    Là, je les vois bien, ces amoureux ci, sur le pont des arts au milieu de tous ces passants affairés à déceler ce drôle de pouvoir, allant jusqu’à l’emprisonner en cadenas/gri-gri, sécurité pour leur sentiment si grandement matériel et prenant « la » photo qu’ils déposeront sur leur buffet, en trône-témoin…

    Un grand vent se lève alors et dans le ciel apparaît un immense nuage en forme de monsieur fort respectable mais qui fronce bigrement les sourcils avec un air très, trés agacé …

    Pendant ce temps là, les cadenas s’envolent, les importuns s’enfuient à toutes jambes en se tenant les oreilles .

    Le pont retrouve son identité et nos amoureux soudain comme seuls au monde, sont enfin libres de se donner le plus beau des baisers…

     

    Soupir …

     

    Revenons à mes moutons ne paissant plus en paisibles tout à coup…

     

    Restait donc à savoir, pour ma gouverne, si cette découverte çi faisait partie d’une piste à exploiter ou n’était qu’un simple fait anodin, enfin pas tant que ça en définitif, à oublier sur l’heure.

    Pas de tiraillement.

    Pas d’illumination.

    Bon …

    Pas de départ inopiné .

    Attendre la nuit et ses rêves, j’aviserai en temps utiles.

     

    Hum, je me rêverai bien un désir de toi …

     

    Béééééééhhhhèèèèèèè …

    Couchés les moutons !

     

     

     

    -« Que veux tu ?

    - Juste toi. »