J’étais là, allongée à même le sol, les bras en croix, le corps en sourires sauvagement moelleux et en frissons merveilleusement trépidants dont je ne me soupçonnais même pas capable d’éprouver à la vitesse de la lumière ralentie à la seconde.
J’avais la très nette impression de n’être plus qu’un grand, un immense radieux tohu-bohu tout décousu en joliesse enivrée, pimpante et claironnante.
C’était follement incroyable que de se laisser là, ainsi abandonnée, à ne penser à rien, à permettre à son corps de suivre l’exultation éclatante qu’il avait envie d’exprimer.
L’on passe sa vie de « grand » à se réprimer, à s’interdire, à se dire et s’entendre dire que ça n’est pas bien, le fameux « fais pas çi, fais pas ça » ou pire encore, « mais alors, que va t on penser de moi ? » …
Billevesées, calembredaines et fariboles de perlimpinpin pour nous garder bien sages dans un monde de brutes qui, elles, font souvent ce qu’elles souhaitent à leur petite ou grande convenance…
Donc, pour une fois, cela sera mon tour à ma façon !
Je voulais me laisser agir à ma guise dans ma plus totale envie, mes plus folles inspirations …
Enfin, pas tout à fait cependant ..
Je ne me sentais pas, en fait, totalement prête pour une déraison déraisonnable excessivement exacerbée allant à l’encontre de la précieuse quiétude sociale de Madame et Monsieur Toutvabiendanslemeilleurdesmondes…
Zut alors ..
Où est donc Peter ?
Après avoir ressenti tout ce plaisir que tu venais de me donner, baignée dans toute notre vibration délicieusement vibrante, j’avais eu l’irrésistible besoin de m’allonger là tout de suite dans l’herbe tendre et chaude de la pelouse ensoleillée de notre jardin qui fleurait à la fois, l’intempestif besoin d’apaisement et le plaisir incroyable de se sentir vivante, palpitante d’encore et de pousser plus loin.
L’on notera, cher lecteur, qu’en matière de délires et d’envies, il y a plus trash !
Et oui, à chacun son petit grain de folie …
Je souriais épanouie, versée dans un bonheur incommensurable en me souvenant soudain, en imbécile en douce, que tu étais parti nous chercher de cet incomparable thé vert, que tu étais celui, en fait, qui manquait le plus ici et que, ah ciel de crénom de bois, j’étais toute nue au milieu de notre pelouse, dans notre jardin, certes ma foi, dans notre quartier résidentiel de cette région parisienne !
Ciel de crénom de bois !!!
-« Alors, ma jolie rousse exquise, on se fait un caprice toute seule ? »
Et il m’emporte à l’intérieur dans ses bras, rouge de honte sans doute aucun, néanmoins, heureuse comme toujours avec lui …
-« Que veux tu ?
- Juste toi. »