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made in moi - Page 41

  • Une histoire de Noël, à ma façon ...

    Je m’étais endormie lovée dans mon canapé.

    Le feu de cheminée crépitait joyeusement, le sapin de Noël paré et illuminé de douces lumières tremblotantes.

    La maison était calme et tranquille.

     

    J’avais voulu cette année attendre bravement ton retour mais gagnée par cette douce torpeur environnante, je m’étais laissée glisser vers le pays des rêves, abandonnant là et l’espoir de te rencontrer enfin et le verre de lait et le gâteau préparé par mes soins pour toi.

    Il fallait évidemment tous les sésames pour que cela fonctionne, enfin, paraît il…

    L’on m’avait pourtant toujours prévenue que mon attente aboutirait encore à un échec!

    Croire au Père Noël est une chose cependant, vouloir absolument le rencontrer en est une autre.

    Pourtant, il le fallait.

     

    « Elle » était passée me voir à l’improviste comme Elle aimait à le faire.

    Elle m’avait communiquée de sa voix si douce et si basse, les mots que je devais lui répéter à lui, le Père Noël : confiés et aussitôt oubliés par moi car rappelons le, je ne suis ici qu’une messagère.

     

    Et là et bien, je dormais à poings fermés, bercée par la paisible et bienveillante chaleur du salon, elle avait jolie allure la messagère en Aurore* nouvelle !

    Comment pouvais je alors conduire ma mission ?

     

    Nous savons tous que le Père Noël ne passe qu’une seule fois dans l’année et le message à remettre ne pourrait attendre une année de plus, c’est certain.

     

    C’était compter sans mon Doudou.

     

    Bon, il faut vous rappeler, je vous ai déjà parlé de lui.

    En revanche, ce que j’ai omis de vous expliquer, c’est que celui çi a été déposé tout spécialement pour moi par le Père Noël alors que je n’avais qu’une dizaine d’années.

    Je me souviens ma déception à la découverte de ce cadeau que je jugeais destiné à un bébé ou tout du moins, à n’importe qui, mais de plus jeune que moi !

    Et puis, j’avais mieux regardé ce petit ours en peluche qui semblait m’observer aussi avec des yeux étonnés. Lorsque nos regards s’étaient croisés, j’ai su que celui là serait tout au long de mon existence, le plus important.

    Ce que j’ignorai alors, mais que mon cœur avait deviné, c’est que ce petit tas de poils là avait été conçu exclusivement pour moi et qu’il fut réalisé par la Mère Noël en personne, en revanche, je ne l'appris que bien plus tard.

     

    Je le baptisai « Doudou » .

    C’est ainsi que débuta notre incroyable et néanmoins, merveilleuse histoire parsemée, depuis toutes ces années écoulées, d’aventures diverses que je vous conterai une autre fois peut être, parce que là, il faut bien dire que notre temps est compté même si les mots n’ont pas besoin d’être économisés.

     

    Doudou est donc « spécial » autant que je puisse l’être.

    Il existe entre nous, un lien si fort que rien dans ce monde çi ne peut le détruire. Il en est assurément d’une autre ritournelle lorsque nous passons dans d’autres dimensions, mais voilà que je m’égare encore.

    Il nous faut juste paraître d’une normalité affligeante aux yeux de tous, enfin pas toujours…

    Zut, mon crayon me démange.

     

    Avec les années qui avancent, il m’accompagne moins souvent et aujourd’hui donc, il est confortablement installé sur mon lit, sur son propre coussin que je lui avais confectionné le lendemain de son arrivée.

     

    Bien sûr, à l’instant où je plongeais dans le sommeil avec une retenue toute timide, Doudou se redressa.

    Il savait qu’Elle m’avait confié une mission et en connaissait l’enjeu.

    C’était vraiment capital, l’avenir de Noël en dépendait et Doudou était le seul de nous deux à le savoir.

    Sa mission était donc de me réveiller ce qui n’était pas une mince affaire : il était dans ma chambre, au premier, j’étais dans le salon en bas, porte fermée.

    Et franchement, cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était pas déplacé tout seul.

     

    Il est important de souligner que ce monde fige quelque peu ses capacités. Tout ça à cause de ces humains qui souffrent de plus en plus du manque à rêver, ça les enferment dans une réalité désormais dictée et adoptée à la soi disant majorité.

    C’est pour cette raison que nos liens sont si forts, pour pallier à cette gène de manœuvre ici bas.

     

    Doudou sauta sur ses pattes et entreprit de rejoindre la porte de la chambre.

    Cela lui prit une bonne heure et il était, déjà, 23h30 !

    Il n’aurait jamais le temps.

     

    Il lui fallait rejoindre le pays des rêves et m’y retrouver.

    L’ennuyeux, son étendue était gigantesque et notre lien là bas ne fonctionnait qu’à une petite moitié de son potentiel.

    Néanmoins, rien ne pouvait décourager mon fidèle compagnon.

    Il s’endormit dans la seconde et entra au pays des rêves en survolant au plus haut dans le ciel car ici, bien sûr, il pouvait se mouvoir à sa guise.

    Tandis que Doudou volait jusqu’à moi, je paressai agréablement sur transat sous parasol sur la plage idyllique que j’aimais à rejoindre parfois, heureuse et réjouie d’avoir un temps parfait.

     

    Les minutes s’égrainaient et ma recherche demeurait infructueuse.

     

    Mon petit ours courageux ne baissait pas son rythme : il me dénicherait et me réveillerait juste à temps.

     

    Toutefois, au deuxième coup de minuit, le doute emplit sa petite tête de poils.

    C’est alors qu’il m’aperçut me lever d’un bond et disparaître.

     

    Parce que voyez vous, nous sommes le soir de Noël…

    Rappelez vous ..

    A ce moment là, la magie est partout.

     

    Comme j’étais endormie, baignée dans un décor de Noël, ce fut bien simple au bout du compte.

    Toutes les décorations posées, de la plus petite à la plus grande, y allèrent de leur voix, cela donna un brouhaha assourdissant qui ne manqua pas de me réveiller tandis que le Père Noël posait le bout de sa botte gauche sur le tapis de mon salon.

    Nous fûmes tous les deux surpris.

    Enfin, moins lui apparemment.

    Il est vrai qu’enfant, j’avais monté la garde bien souvent, lui me connaît donc et puis, c’est le Père Noël, voyons !

    Pour moi, c’était un magnifique émerveillement malgré tout ce j’avais pu voir jusqu’à présent.

    Je lui révélai les mots que la Mort m’avait glissé et illico, son bon visage s’éclaira encore plus.

    Il me donna une bise sur le front et me planta là, en ayant tout de même bu le lait et mangé un bout de mon gâteau.

    Le tout se passa avant que le dernier coup de minuit ne retentisse, il y a dix minutes en fait.

     

    Je baille, monte les escaliers, attrape précautionneusement Doudou allongé prés de la porte de ma chambre et nous glisse sous la couette.

     

    -« Tu sais, ce soir..

    - Nan, ne me dis rien très cher ami, tu n’en as pas le droit !

    - Oui, c’est vrai. »

     

    Il se blottit tout contre moi et j’entrevois à ce moment là, la merveilleuse chose que nous avons permise ce soir.

    Nous nous endormons en souriant, rejoignant le pays des rêves où la Mère Noël nous attend patiemment.

     

     

    Nb : Et vous savez quoi ?

    Il avait eu le temps de déposer un joli paquet pour moi, au pied de l’arbre ; alors que pour moi, le plus joli des cadeaux avait été de le voir et son bisou déposé sur mon front.

     

    * : Pour mémoire, la Belle au bois dormant

  • Déraison déraisonnable nécessaire ...

    Une fois ne sera pas coutume, je serai déraisonnable.

     

    Une envie de boutons nacrés en tout petits comme ceux qui ornent en fermeture cette robe de satin rouge qui m’a faite sentir le plaisir qu’auraient vos mains à les déboutonner, laissant ma peau se dévoiler si doucement que la fièvre d’une lenteur orchestrée me laisserait sans nul doute en grande confusion de sens.

     

    Le miroir me disait que cette robe avait cette magie toute particulière d’entraîner les amants dans leur monde de volupté.

     

    Qu’il en soit donc ainsi.

     

    Me glisser alors dans ce long fourreau étrangement sensuel sera ce soir la plus compliquée des missions vestimentaires qu’il m’ait été donnée : le satin prés de la peau scellé au plus prêt grâce à cette rangée de petits boutons nacrés si disciplinée partant de la nuque jusqu’au plus bas des reins n’étant certes pas, la manière la plus simple de se vêtir.

    Mais sera t elle vraiment la plus simple à maîtriser ?

    Car après tout, l’émoi versé dans mon corps à imaginer vos mains pourraient m’entraîner sur des chemins de traverse jusque là, interdits .

    Un frisson parcoura ma peau comme une légère brise d’été au sortir du creux des vagues sait si bien le faire.

    L’on soulignera évidemment l’importance de se préparer en toute quiétude à l’entrée dans les bras d’un amant même si l’on connaît, par intuition, la toute perfection voluptueuse des étreintes.

    Je jetais un regard dans le miroir à cette nunuche là qui me surprend toujours quand elle la joue grand apparat.

    Cependant, il fallait au moins cela pour des retrouvailles en forme de premier rendez vous après l’épisode douloureux de la « blonde » , des retrouvailles avec la vie sous la forme d’acceptation de dîner avec cette homme que je côtoyais souvent à la maison d’édition, qui a le pouvoir, le don de jeter le trouble un tantinet en beaucoup, à chacune de nos rencontres.

    Et fichtre que je pensais tout cela impossible, il n’y a pas encore si longtemps !

    Mon amie qui m’avait aidée à finaliser l’installation de ce petit bijou, qui m’hébergeait maintenant depuis de longues semaines, me regarda tout sourire en me souhaitant une jolie soirée et referma la porte de l’entrée sur moi, me livrant à ce palier devenu tout à coup « le » monde hostile des doutes.

    Mais qu’étais je en train de faire ?

    Enfin, nan, pas encore .

    J’étais juste là dehors, en route pour…

    Vertiges.

    Mal au cœur.

    Nœud au ventre.

    Je n’avais qu’une envie là, maintenant, c’était de tambouriner à la porte et de rentrer dans mon cocon.

    Et puis, mon imagination me laissant voir mon amie l’œil collé au judas, attendant ces gestes là et me sermonnant à tout va en ouvrant la porte violemment, eurent raison de moi.

    J’avais dit oui parce que j’étais prête.

    Je pris l’ascenseur et entra dans le taxi qui m’attendait au sortir de l’immeuble.

     

    Il y a des moments où le temps s’arrête.

     

    Celui où il posa ses yeux dans les miens, à mon entrée dans ce restaurant, en fut un .

    Celui où il posa sa main au creux de mes reins, un autre.

    Celui où il posa le trouble dans mon esprit avec le parfum de son corps, un troisième.

    Celui où il posa le son de sa voix jusqu’au plus profond de moi, un quatrième…

     

    Lorsque je repense à cette soirée, c’est fou au final le nombre d’instants suspendus, comme si l’on souhaitait insidieusement me faire mettre le doigt sur le caractère exceptionnel de ces heures et faire remarquer réellement à chaque parcelle de ma petite personne que je ne devais pas les prendre à la légère.

     

    Lorsque plus tard, bien plus tard, sous couvert de feu de cheminée et de bougies allumées, son souffle glissa au creux de mon cou après le plus suave des baisers de la nuit naissante et que sa main entreprit de défaire en toute délicatesse ces petits boutons si patiemment fermés, je me dis avant de plonger dans la plus douce des exaspérations contre la lenteur exacerbée de cette action menée avec la plus grande des dextérités, qu’il n’y avait pas de hasard : la robe n’avait été faite que juste pour ces mains là…

     

    Le dernier bouton succomba et je fis de même.