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  • Si de la Machin-Chose vous était contée ...

    C’est la fête de la Machin-Chose et à vrai dire, cela arrive rarement, que l’on se rende compte tout à coup, en regardant l’almanach (ah oui, il n’y a que sur celui là que cette sainte là aime à figurer, un rapport sans doute avec sa condition particulière et l’ancienne vocation de celui là qui rendait bien des services et de ceux qu’on, de nos jours, ne soupçonnerait même pas) et se dire tout haut :

    -« Tiens, c’est la sainte Machin-Chose aujourd’hui ! »

    et de se rappeler plus brutalement qu’il en va de ses poils, de ses quenottes, de ses poussées dont on ne sait de quoi et j’en passe des plus croustillants que la bonne morale me contraint à taire ici, si l’on oublie de se rendre chez celle là de son village, de son quartier, le cas échéant si l’on habite en ville, pour la lui souhaiter.

    Toutefois, il faut bien souligner que cela reste plus commun dans les villages et les villes de moindre importance où l’on aime encore à conserver pas qu’un semblant d’humanité et une relation à la terre que l’on déclarerait à la capitale, par exemple, comme complètement décalée, désuète, voir toute provinciale.

    Néanmoins, il est urgent de rajouter que ces « capitalistes » là qualifient tout de la sorte par commodité commode de classification rapide : en un, la capitale et donc, eux, en deux, le reste de la France et donc, les provinciaux, en trois, le reste du monde et donc, les étrangers.

    Vous voyez ?

    Une sorte de moyen mémo technique si vous préférez qui permet une rapidité rapide dans la vie si importante dans ce grand truc qui est leur environnement vital, à eux.

     

    Mais, bref…

     

    Il est donc essentiel, tout compte fait, de se rappeler, pour chaque commun des mortels, que s’il en vient à constater sur ce fichu calendrier, la sainte en question notifiée, il lui faut rappliquer dare-dare avec ou sans cadeau chez celle là.

    Celle là que l’on qualifie toujours ainsi, de « machin chose », de peur sans doute, qu’en utilisant son vrai prénom, on l’attache un peu plus au rythme des ans et par conséquent, à sa vie.

    Vous savez tout comme moi le pouvoir des mots, imaginez celui de votre prénom…

    Tandis que là, l’almanach ayant une fâcheuse tendance à disparaître, cela aide à ce que cette sainte là passe aussi vers un n’importe où qui n’intéresse personne, tout compte fait.

    Pourtant, en fait, ça ne fonctionne pas exactement de cette manière.

    Il me faut vous préciser que la Machin-Chose en question, est en général une solitaire qui aime faire des trucs de Machin-Chose, solitairement.

    Cependant, comme tout être peuplant ce vaste monde, il survient et on ne sait pas pourquoi, des moments d’espèce de déprime et il lui faut comme tout à chacun dans ce cas là, un regain d’amour, d’attentions toutes de joliesse emplie qui lui mettent du baume doux au cœur pour une flopée d’années.

    Pour se faire, elle utilise ses stratagèmes inhérents à sa condition particulière et paf, elle apparaît ainsi, où elle peut d’ailleurs, dans l’almanach précédemment cité, à la place de Blandine par exemple, qui en a marre qu’on lui rappelle son rendez vous avec un taureau alors que les lions ne la trouvaient pas à leurs goûts ; quoique de nos jours, il faudrait peut être lui préciser que tout le monde s’en fout.

    Néanmoins, Blandine est heureuse elle, d’échapper pour une fois, à ce tourment là remémoré.

     

    Bref…(encore)

     

    La date venue et passée, on ne se souvient plus de rien.

    Quant à elle, avec son lot de joliesse récoltée pour son cœur, on n’entend plus parler d’elle, pour souhaiter sa fête, tout du moins…

    En revanche, gare à celui ou celle qui oublie pour je ne sais quelle raison.

    Ses représailles sont parfois quelque peu lourdes à assumer, les effets surprenants de la déprime sûrement.

    Car il est capital de se le rappeler : la Machin-Chose aime à faire ses trucs de Machin-Chose en solitaire et dans ceux là, jouer en diablerie n’y figure pas.

    Hé nan …

    Elle retourne paisiblement à sa vie à côté de la notre en quasi anonymat ; excepté, bien sûr, pour ceux là, mélangeurs de tout et n’importe quoi d’extras trucs too much pas normal, fervents également, entre autres, de l’almanach et plus récemment, de la toile qui leurs permet des échanges comparatifs quant aux machins choses et leurs « secrets » , qui à elles, les concernées, les font bien rire.

    C’est fou comme au final, à cause sans doute des raconteurs d’histoires comme moi, l’on a oublié ce qu’elles étaient vraiment et leur attachement premier à notre bonne vieille Terre, presque encore en juste équilibre.

    Et cela ne va pas en s’arrangeant avec ces moyens fallacieux de communication.

    Elle le sait bien d’ailleurs, notre héroïne du jour, qu’il lui faut surveiller de temps à autre ce truc là tendu de clics.

    Toutefois, elle n’est guère inquiète, le commun des mortels qui peut certes lui voler ses « secrets » , oublie toujours l’importance de sa condition toute particulière vraiment nécessaire, oh, que oui !

    Cela ne se duplique pas, oh que non !

    Parfois c’est certain, qu’il se colle dans un joyeux foutu bordel, le commun des mortels qui implore alors, tout piteux, tous les saints et même ceux de sa femme, les déités bonnes ou mauvaises, les sorciers de tous poils, les bonimenteurs pervers et divers qui pullulent par là…

    Ca l’amusait bien au début, à la façon de l’apprenti sorcier de Walt.

    Il est vrai que cela arrivait si peu et prêtait tellement à la bonne humeur qu’il ne pouvait en être autrement, de rire jusqu’aux éclats.

    Désormais, cela l’attriste outre mesure de voir toute cette foultitude de communs de tout horizon faire usage abscons de l’équilibre et son implication, au détriment du pourquoi on l’a désigné ici bas.

    Alors, elle met du cœur à l’ouvrage, à réparer tout ça et cela devient de plus en plus difficile, d’où ces espèces de déprime et ses dérives qui ne lui ressemblent pas, de plus en plus rapprochées d’ailleurs…

    Ah si l’almanach n’avait pas disparu dans sa forme première, le monde, c’est certain, serait sans doute aucun, bien différent !

    Mais bon, cela s’appelle l’évolution.

    Elle a connu toutes ces périodes de transition des transmissions de savoir et cela se passe toujours avec de grosses lésions qui, siècle après siècle, se modifient en bien, en mal, sans cesse et inversement.

    Elle est certes aujourd’hui, plus inquiète mais ces communs là ont plus d’un tour dans leur sac et produisent leur plus belle bravoure devant des périls inextricables…

     

    Wait and see…

     

    Quoiqu’il en soit, c’est sa fête aujourd’hui et pas de morosité permise ce jour là.

    Si pour changer, elle leurs préparait un goûter ?

    Elle eut un mouvement d’épaules et un rire clair en imaginant leurs yeux écarquillés.

    Et bien soit, elle le ferait ainsi…

    Vous savez …

    L’évolution !

  • A la poursuite du baiser en échappée ...

    Cette nuit, mon amour, j’ai rêvé que je déposais au creux de ton cou un baiser si doux et si tendre qu’il a décidé celui là, narcissique sans doute, de rester là et de s’exhiber comme ça, aux yeux de tous pour montrer cette possibilité incroyable et qu’il pouvait ainsi, se présenter au concours de cette spécialité.

    J’eus beau lui dire que c’était peine perdue, que cela n’existait pas, que ça n’intéressait résolument personne une telle compétition, il ne voulut, en fait, rien entendre.

    Tout du moins, jusqu’à ce que, de guerre lasse, il me regarde si tristement, en hoquetant à qui mieux mieux et prononce ces mots terribles :

    -« Nous vivons donc dans un monde cruel et froid où je n’ai pas ma place. Puisqu’il en est ainsi et bien, je disparaîtrai à jamais. »

     

    Mon cœur se pétrifia.

    Qu’avais je encore provoqué là ?

    Il me fallait réparer aussi vite que possible la bévue incommensurable et expliquer simplement ce qu’il en était vraiment à celui là qui s’enfuyait déjà.

    En fait, j’eus juste le temps de sauter dans le minuscule point qui persistait encore alors que toutes les lettres avaient déjà disparu.

    J’étais bien téméraire, je vous le concède, de sauter à brûle-pourpoint dans un repère que je ne connaissais pas.

    Pourtant j’étais confiante, car si cela ne se pût, j’aurai été aussitôt rejetée et par conséquent, l’histoire se serait arrêtée, le monde aurait sombré totalement dans de l’emballé à consommer et moi, je serai restée avec sur mes lèvres, le goût s’estompant peu à peu pour disparaître à jamais, de ces baisers là, si tendres, si doux…

     

    Et je glissai !

     

    Je glissai comme ça, bien malgré moi, dans cet espèce de tunnel, d’autoroute de je ne sais pas quoi, presque à la manière d’Alice en me demandant où tout ça me conduisait.

    Et si cela était sans fin ?

    Un abîme abyssal sans devant et sans derrière et encore moins de côtés !

    Un frisson me parcourut et toutefois, je ne perdais pas courage.

    Les mots disparaissaient certes, néanmoins, ils faisaient quelque fois la surprise éclatante d’un retour triomphal.

    Donc induisant cela, on ne pouvait que supposer une sorte de retraite, un havre de paix pour les mots où je retrouverai par conséquent ceux là qui avaient pris la poudre d’escampette.

    Je glissai donc toujours mais avec la confiante pensée d’arriver sous peu ; dans ce cas de figure, il va de soi qu’il ne faille jamais envisager l’idée de « s’écraser » ou alors, sur le côté « doux » du recherché et là bien sûr, je n’ai rien à préconiser car tout le monde le sait : il n’y a pas mieux qu’un atterrissage en douceur.

    Bien sûr, ce que j’avais envisagé se produisit excepté que je me retrouvai plongée dans une eau glacée d’une puanteur exécrable, toute bleue sale et éclairée d’une pauvre et triste lumière.

    Je dus nager jusqu’au rivage où des galets coupants comme des diamants m’attendaient de facettes fermes.

    C’était sans compter sur la fille avec beaucoup de chances et un tantinet observatrice que je suis, il y avait une grande pierre, la seule dans ce coin là que je remarquai bien entendu, sur laquelle je me hissai et constatai tout ça, en l’occurrence, le côté affûté de ces pierres là, au grand dam de ma liste de courses pour le mois, bien pliée dans ma poche qui chuta malencontreusement sur celles là qui n’en firent qu’un hachis de déchiqueteuses.

    Ni une, ni deux, je ne fus que méfiance et aux aguets, portée.

    Bah oui …

    Outre le titillement persistant du « comment on rentre » qui se manifestait dare-dare, le « ça serait pas mal qu’on rentre entière » s’invitait sans crier gare et pas qu’en se dandinant mollement.

    Tout à coup, ce fut l’illumination, celle dont on dit qu’elle est divine ou diablesque pour ma part, parce qu’aller savoir qui de dieu ou du diable, nous sommes le jouet consentant ou pas ? 

    L’idée, tout compte fait, du grand imprimeur parti faire sa pause déjeuner et revenant à point nommé me convient bien plus, ici …

     

    Bref .

     

    Je compris que ce que je voyais ici, c’était la rancœur amassée de tous ces mots oubliés, venus se réfugier là et qui laissaient à ce point précis, le moyen de se protéger et de n’être solliciter que par celui ou celle, téméraire et judicieux, qui se risquerait jusque là et plaiderait la cause de leur juste retour.

    Il me fallait ré apprivoiser ceux là si je voulais qu’à nouveau, ils étincellent ensemble ou séparés au cœur de nos vies, au creux de nos amours.

     

    Alors je me mis à fredonner tout d’abord et chanter ensuite, à la manière des anciens ménestrels.

    C’était la Geste d’amour, la mienne, livrée en toute simplicité.

    Ce fut sans doute un déclic beau et fort car je me réveillais soudain par le baiser tendre et doux que tu déposais au creux de mes seins, suivis bientôt de bien d’autres, en me murmurant tout bas …

     

    Nonobstant, Chut !

    Cela n’est qu’entre lui et moi.

     

     

    -« Que veux tu ?

    -  Juste toi. »